En 1994, Emmanuel Guibert, alors en vacances, rencontre par hasard Alan Ingram Cope, un américain retiré sur l’île de Ré. C’est le début d’une profonde amitié entre ce retraité de 70 ans, et le dessinateur âgé d’alors 30 ans. Très vite, Alan, en fabuleux conteur, se met à raconter sa vie à un Emmanuel Guibert émerveillé.
Après La Guerre d’Alan, consacré au périple du jeune soldat Alan durant la seconde Guerre Mondiale, Emmanuel Guibert s’attache à retranscrire ses souvenirs d’enfance.
L’Enfance d’Alan est aussi un formidable témoignage sur la vie quotidienne aux États-Unis d’avant-guerre. On y découvre la vie d’une famille ordinaire, humble, et l’éveil d’un enfant à l’existence. Dans la description des jeux avec les enfants du voisinage, des moments vécus en famille, ce travail de mémoire touche à l’universel.
Les talents de conteur d’Alan et la grâce du dessin d’Emmanuel Guibert apportent à ce témoignage une douceur empreinte d’innocence enfantine et de nostalgie.
Je retrouve Emmanuel Guibert (dont je vous parlais déjà ici) avec un immense plaisir. J’aime décidément énormément son travail. Ce sont ses dessins surtout que j’apprécie. Dans cet album, je les trouve vraiment superbes. Ils sont extrêmement touchants, doux, d’une très grande délicatesse. Il sait magnifiquement bien représenter le mouvement, une tête qui se penche, un bras qui enlace. C’est superbe, vraiment.
Et puis, tout dans ce livre est poignant. Alan, je ne le connais pas et pourtant, à travers ces pages il m’a semblé l’avoir rencontré, et l’aimer. C’est un très beau témoignage qui est mis ici en image. J’ai beaucoup aimé la façon dont Alan nous raconte sa vie, comment il décrit son enfance et les lieux qu’il a foulé, ses joies, ses peines, ses interrogations d’enfant. Sans oublier la description de l’Amérique d’avant guerre, un brin désuète mais tellement émouvante.
Un très bel album.
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble