L’Eventail et ses personnages ensoleillés qui renvoient la luminosité et les couleurs de leur pays.
Le chaleureux à tendance tempête, l’expansif aérien ou le timide « terrien », les personnages de notre Goldoni s’inspirent des 4 éléments au contraire de ceux des « 12 hommes » qui ont été façonnés autour de leur animalité propre. Vous vous souvenez du cerf ? Et du taureau ?
Quoi de mieux pour se laisser porter par les éléments que de s’abandonner à leur musique ?
Gertrude et la danse hongroise n° 2 de Brahms…. qui reflète une certaine enveloppe extérieure soignée et formelle, et une vitalité intérieure, plus joyeuse, impulsive et parfois frivole du personnage. Et entre les deux, des ruptures de rythme qui donnent l’impression de quelqu’un qui lutte pour être autrement.
Le Baron, terre ascendant feu ! Seul un grand air – celui de Bartolo dans le Barbier de Séville de Rossini (A un dottore de la mia suerte)- (ré)-anime ce vieux barbon-bouffon, spéculateur qui complote à tout-va pour arriver à ses fins auprès de la jeune Candide.
Une tarentelle qui instille la gaieté et le soleil dans les mouvements de Ridolfa, la patronne du dernier lieu à la mode, le café. La tarentelle diffusant un dynamisme bienveillant pour faire bouger sa serveuse atteinte de nonchalance chronique ou une tarentelle- bourrasque chargée du sel des rives méditerranéennes pour faire taire les clientes médisantes.
Medusa, qui trouve sa substance dans la chevauchée des walkyries de Richard Wagner pour le côté masculin et directif de ce personnage 100% terrien bien résolu à marier sa soeur sans trop se poser de question sur les sentiments de cette dernière.
Goldoni a écrit quelques livrets destinés à être chantés. Adagio, andante, presto…En nourrissant les personnages avec le tempo et les sensations apportées par la musique, nous rendons aussi hommage à la verbalité si chantante de la langue italienne.