je suis conscient du fait que ce soit un lieu commun que de l’écrire mais, blogueur politique, je ne peux vous mentir… je l’utilisais ainsi parfois : le consulter pour avoir une idée sur un sujet sur lequel je voulais écrire un billet, de ce qui était communément admis, me permettait de me situer, un peu comme un mètre étalon de l’information française…
Et donc, j’ai voulu en savoir plus sur une telle réaction , particulièrement étonnante :
«Depuis plusieurs mois, nous avons envoyé de nombreux messages d’alerte pour signaler des dysfonctionnements majeurs, ainsi qu’une absence de confiance et de communication avec la direction de la rédaction nous empêchant de remplir nos rôles à la rédaction en chef, écrivent les sept démissionnaires, dont Cécile Prieur, François Bougon, et Nabil Wakim, dans un mail adressé à Natalie Nougayrède et à Louis Dreyfus, président du directoire. Nous avons tenté d’y apporter des solutions, sans succès. Nous faisons aujourd’hui le constat que nous ne sommes plus en mesure d’assurer les tâches qui nous ont été confiées, et c’est pourquoi nous démissionnons de nos postes respectifs.»
Quelles que soient les divergences de fond quand à la gestion de ce journal, je pense qu‘il s’agit là de la part de la direction du Monde d’une profonde erreur de management. je ne crois pas en effet qu’on puisse avoir raison tout seul. Et ce genre d’initiatives me semble relever d’un véritable manque de concertation évident qui devrait appeler les actionnaires majoritaires du Monde – n’y allons pas par 4 chemins - à changer de responsable(s). Sans quoi, je sens qu’ils vont courir au désastre.
Notre pays ne peut pas en effet courir le risque de voir disparaître un tel journal, quelles que soient par ailleurs nos opinions, et nos clivages partisans. je constate d’ailleurs avec satisfaction que Jean-Luc Mélenchon ne s’y est pas trompé, qui renonce à ses délires paranoïaques dans un communiqué. Face à un tel événement, il faut en effet savoir jusqu’où ne pas aller trop loin.