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De guerre lasse - Critique

Par Nopopcorn @TeamNoPopCorn

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Entre embrouilles mafieuses et querelles familiales, plus belle la vie !

De guerre lasse, film coup de poing réalisé par Olivier Panchot, raconte l'histoire d'Alex (Jalil Lespert), un légionnaire déserteur, qui fait son come-back dans sa cité phocéenne natale, ravivant les conflits du passé...
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Le(s) plus

Difficultés à s'endormir, hypervigilance, accès de colère, réminiscences... Un extrait du DSM-V ? Mais encore ? Les symptômes du syndrome de stress post-traumatique dont souffre Alex, légionnaire parti combattre en Afghanistan et qui rentre à Marseille, sa ville d'origine, après avoir déserté. Syndrome qui va le poursuivre pendant le film, notamment dans certaines scènes où le personnage se déréalise, pris dans ses blessures psychique, scènes assez troublantes, de par l'excellente interprétation de Jalil Lespert, mais également du montage de la musique et des sons, dont la fine frontière dans ces épisodes sublime le côté traumatisé.

Evidemment, Jalil Lespert ne démontre pas l'intelligence de son jeu d'acteur uniquement dans ces moments, mais pendant tout le film, passant du fou furieux enragé dans les scènes d'action, qui sont d'ailleurs violentes et crues, à un homme qui a ses failles dans les moments d'émotion, notamment avec son père Armand (Tchéky Karyo) ou encore Rachid (Mhamed Arezki) et Katia (Sabrina Ouazani). Le reste du casting ne lui fait d'ailleurs pas défaut, faisant preuve de charisme pour Karyo ou encore d'une grande sensibilité pour Ouazani, de la justesse pour Arezki.

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Et leurs talents divers s'expriment au travers d'un scénario bien construit, même si certains dénouements sont prévisibles, alliant à la fois action avec les conflits de mafieux et émotion au cœur des querelles familiales. Les thèmes abordés sont la famille, mais également les secrets qui peuvent nuire aux relations. Sans compter la question des choix que l'on peut faire dans sa vie, bons ou mauvais, qui conduisent à des situations dramatiques, car bien plus qu'un film d'action, Panchot parle de tragédie pour définir son histoire.

Côté technique, la musique d'Éric Neveux, en plus de ce lien subtil avec les sons, se veut contemporaine, un savant mélange entre instrumentations classiques et morceaux électro, qui accompagnent à merveille les différentes séquences. La photographie est contrastée, entre jolis paysages de mer ou de montagnes qui entourent la ville, et ghettos, quartiers populaires qui donnent une image pas très ragoutante de cette cité phocéenne.

Le(s) moins

Techniquement plutôt réussi, le moins se situe davantage dans le genre du film et ses thèmes qui ne nous ont pas embarqués.

Un bémol tout de même, certains dénouements sont assez prévisibles et auraient peut-être gagnés à être approfondis.

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Conclusion

Porté par une tension physique et psychologique, De guerre lasse est puissant et poignant. Malgré quelques défauts, il dégage une atmosphère propre et unique, qui rend l'histoire intéressante. Les acteurs délivrent une interprétation convaincante et juste. Alors, plus belle la vie à Marseille ?

Ma note: 6/10


De guerre lasse

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Synopsis : "Alex, fils d'un caïd pied-noir marseillais, s'est engagé dans la Légion pour échapper à un règlement de compte avec la mafia Corse... 4 ans plus tard, Alex déserte et revient sur Marseille pour retrouver Katia, son amour de jeunesse. Mais en ville les rapports de force ont changé : son père s'est retiré des affaires, laissant les Corses et les gangs des Quartiers Nord se partager le contrôle de la ville.
La détermination d'Alex va bouleverser cet équilibre fragile au risque de mettre sa famille en danger..."
Réalisé par: Olivier Panchot / Avec: Jalil Lespert, Tchéky Karyo, Hiam Abbass / Genre: Drame / Nationalité: Français / Distributeur: SND
Durée: 1h34min / Date de sortie: 7 mai 2014

Plus d'informations !

  • Les Anecdotes !


    Olivier Panchot confie qu'il souhaitait changer radicalement d'ambiance après avoir tourné dans Paris pour les besoins de son précédent long-métrage Sans moi (2007). L'action de De guerre lasse se déroule ainsi à Marseille, qu'il considère comme "une ville de Far-West". L'inspiration lui est par ailleurs également venue des films américains. "Le film est à mon avis plus un western urbain qu'un polar. En écrivant le scénario, je me disais : Alex, c'est un Clint Eastwood borderline qui retourne régler ses comptes dans la grande ville de l' "Ouest" français", explique-t-il.

    Le thème de la famille repris dans De guerre lasse était un leitmotiv déjà présent dans un précédent documentaire d'Olivier Panchot, retraçant le parcours de sa famille. La fiction lui permet d'explorer plus en profondeur le sujet : "J'avais envie d'explorer dans une fiction la manière dont un secret de famille pouvait s'insinuer dans les esprits et fragiliser, voire fausser les rapports familiaux."

    La majorité du film a été tourné à Marseille, ville où se déroule l'intrigue. Une ville qu'Olivier Panchot connait bien pour y avoir passé plusieurs moments dans son enfance. Le réalisateur voulait filmer une métropole contrastée entre une histoire ancienne et un développement qui amène à des perturbations. "Un bon décor, ce n'est pas quelque chose de joli qui passe bien à l'image – c'est un lieu qui raconte une histoire", déclare-t-il.

    Le format Scope a été utilisé pour pouvoir être plus proche des personnages tout en laissant de la place à leur environnement dans le champ. De même, l'intégralité des lumières est naturelle. Olivier Panchot ajoute : "On a aussi légèrement désaturé les couleurs pour éviter le cliché de la ville du sud, baignée d'une lumière chaude façon carte postale. Au contraire, je voulais une lumière blanche, hivernale, froide comme l'acier."

    La bande-originale du film est à mi-chemin entre la musique classique et la musique électronique. Le choix de mise en scène du son et de la musique a été décidé de façon à ce que le spectateur entende les émotions du personnage, à la manière d'un élément perturbateur qui est "comme révélateur de la dimension tragique du récit qu'elle suggère".

    Tchéky Karyo nous parle de la comparaison qui peut être faite entre son personnage dans De guerre lasse et celui qu'il tenait dans Les Lyonnais d'Olivier Marchal : "Il y a au moins un lien, le mensonge. Mais ce mensonge dans De Guerre Lasse est différent : il ne ment pas par trahison, ni pour se protéger, il ment pour protéger les siens contre les siens. Il ment en pensant éviter le pire. Le déchirement qui le mine, c'est la violence de la pègre avec laquelle il devra tenter de composer, et la peine de devoir prendre les armes de nouveau... C'est aussi et surtout le refus de sa famille vis-à-vis du monde algérien, refus d'une famille ancrée dans leur attitude de rejet vis à vis de Raïssa qu'il aime..."

    Jalil Lespert explique pourquoi il a voulu participer à ce film : "Il y avait une dimension quasi shakespearienne dans le parcours de ces familles bouleversées par un secret qui m'a beaucoup touché. Par ailleurs, le rôle qui m'était proposé était un enjeu presque physique pour moi : j'ai pris un vrai plaisir à m'impliquer dans les scènes d'action, en étant le plus crédible possible, et à aller chercher l'émotion qui parcourt tout le film. Et j'ai aussi été séduit par la personnalité d'Olivier Panchot car il mûrissait ce projet depuis des années et qu'il savait exactement où il voulait aller. J'avais donc envie de lui faire totalement confiance."

    "En parlant avec Olivier Panchot, je me suis rendu compte qu'on avait les mêmes références, comme James Gray, pour les rapports familiaux. Pour autant, le film ne bascule jamais dans le pastiche : la forme est d'une grande sobriété, tout en étant d'une belle ampleur romanesque. J'ai le sentiment qu'on est pris au piège dans cette famille pour laquelle on éprouve une véritable empathie : c'est une dimension qui est propre à Olivier et qui dépasse toutes sortes de références", explique Jalil Lespert.

Et vous qu'avez-vous pensé du film De guerre lasse ?

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