La
fédération UDB du Morbihan s’inquiète du sort des langues régionales en France. Le récent débat du 7 mai 2008 sur les langues régionales à l’Assemblée Nationale n’a pas eu l’écho escompté par le
mouvement culturel et politique breton.
La fédération UDB du Morbihan craint qu’une éventuelle loi, si elle n’est pas accompagnée d’une ratification de la Charte européenne des langues régionales et donc
d’une modification de l’article 2 de la Constitution Française, ne se révèle inutile. En effet, si cette loi est votée en 2009, elle donnera peut-être des crédits supplémentaires, mais
certainement pas assez pour assurer un avenir au breton.
Le débat de mercredi dernier a démontré que l’Etat n’envisageait aucunement l’extension de la méthode d’apprentissage par immersion et le bilinguisme précoce (jugé
trop coûteux pour l’Etat selon Mme Albanel, ministre de la Culture). Pourtant, l’Union des Enseignants en Breton (UGB) rappelait récemment que le niveau exigé en breton à la fin du CM2 par
l’Education Nationale est trop faible pour garantir la formation d’un bilingue (niveau A2 du cadre européen commun de référence pour les langues). Comment interpréter cela autrement que comme une
destruction programmée des langues ?
L’Etat ne nie pas l’existence des langues régionales, mais refuse de donner les moyens nécessaires à leur promotion ce qui tend à prouver qu’il ne considère pas ces
langues comme « vivantes ». Le récent succès de la course pour la langue bretonne a pourtant, quelques jours auparavant, démontré le contraire…
M. Laffineur, vice-président de l’Assemblée, rappelait mercredi 7 mai qu’« il est interdit de s’exprimer autrement qu’en français dans l’hémicycle ». Il semblerait
que le gouvernement veuille appliquer cette maxime sur l’ensemble du territoire français.
La fédération UDB du Morbihan demande donc à Mme Françoise Olivier Coupeau, députée de la cinquième circonscription du Morbihan et présidente du groupe d’études sur
les langues régionales de mettre en avant ces éléments à l’Assemblée Nationale et de mobiliser son groupe politique sur ce sujet. La fédération demande enfin à tous les députés bretons de
s’engager sur le sujet.
Gael Briand
Responsable de la fédération UDB du Morbihan.