Un an plus tard, quel est le bilan du mariage pour tous ?

Publié le 06 mai 2014 par Pminguet

Article du Progrès – 1 5 2014

Un an plus tard, quel est le bilan du mariage pour tous ?

Droit. En un an, huit mariages « pour tous » ont été célébrés dans les principales villes du Jura.

Article du Progrès 1 5 2014

Le mariage pour tous fête ses noces de coton. Aujourd’hui, le mariage entre des personnes de même sexe semble accepté par une majorité. Les homosexuels ont la possibilité de se marier civilement et d’accéder à l’adoption depuis le 23 avril dernier. La loi est entrée définitivement en vigueur le 18 mai. Les six plus grandes villes du Jura ont célébré huit mariages de personnes du même sexe.

A Dole, quatre mariages ont été organisés alors qu’il n’y en a eu aucun à Lons-le-Saunier, le chef-lieu du département. Les autres villes, Champagnole, Poligny, Saint-Claude et Arbois ont toutes un engagement au compteur.

Beaucoup de mariages ont été prévus rapidement après la promulgation de la loi, comme en témoigne Pascal Minguet.

Cet expert en numérique, ancien Jurassien, fondateur de l’association du FabLab de Biarne, s’est marié en Côte-d’Or en septembre 2013.

Il avoue qu’il n’avait jamais pensé à s’engager avant.

« À 20 ans, j’aurai dit, jamais pour moi », plaisante-t-il. Avant d’ajouter, « Mais c’est une question d’âge. J’ai changé d’avis, j’ai 55 ans aujourd’hui. Mais ce n’est pas une volonté de faire comme les hétérosexuels. »

Une loi comme les autres

Pour Pascal Minguet, l’important était de donner de l’espoir aux homosexuels et notamment aux jeunes générations. « Les manifestations nous ont choquées. Vu l’homophobie ambiante, il fallait réagir et montrer que cette loi était importante. On avait aussi envie d’être considérés comme tout le monde et d’avoir les mêmes droits ». En effet, comme il le rappelle, le mariage et le Pacs n’offrent pas les mêmes acquis au niveau de la succession et de la réversion de la retraite en cas de décès de l’autre. Des conjoints sont héritiers l’un de l’autre, ce qui n’est pas le cas des « pacsés » qui doivent faire un testament.

Il a remarqué que malgré la controverse de la loi, la majorité des gens autour de lui était contente d’apprendre son engagement. Il tient à souligner que tout s’est bien passé, pendant, comme après son union. « On a été surpris. Six mois plus tard des gens venaient encore nous féliciter », se remémore-t-il. Pour lui, le fait d’être marié change les choses.

« Aujourd’hui je dis « mon mari », alors qu’avant je disais « mon ami », ce qui était plus discret aussi. Après trois ans en couple c’était une suite logique. Plus personne ne peut aller contre, c’est une loi comme les autres », conclut-il.

Elodie Horn