La période est certainement mal choisie pour faire preuve d’un optimisme béat en l’avenir. De tous les côtés, l’horizon nous rappelle la grisaille du moment et déverse son flot ininterrompu d’actualités déprimantes. La cour est pleine : chômage, charges, impôts, déficits, et autres dégâts collatéraux de l’économie ultra-libérale saturent l’espace vital, et la nausée est proche. C’est du moins ce que tout le monde affirme…
Aujourd’hui, impossible ou presque de renverser cette tendance. Et le grand responsable est tout désigné : François Hollande. Il y a 2 ans, jour pour jour, il débarquait celui qui, à force de chercher la croissance avec les dents, l’a fait fuir très loin tout en distribuant plus de 600 milliards d’argent public à ses copains du CAC40. Le changement tant attendu était enfin à portée de main.
Evidemment que j’ai sauté de joie le 6 mai 2012. C’en était enfin fini de la gouvernance brutale de Sarkozy. Mais je ne savais que trop ce qui allait suivre et les difficultés auxquelles il faudrait faire face. Les solutions ne peuvent venir que de la société dans son ensemble, chacun selon sa position et ses moyens. Malheureusement, il est impossible d’impliquer les plus fortunés dans le redressement économique et social du pays. Cette catégorie a d’ailleurs eu en son temps la peau de Léon Blum et de Pierre Mauroy en asséchant «patriotiquement» les finances de l’Etat par une impressionnante évasion de capitaux. Rien de très surprenant…
Dans la tourmente, on entend alors des bruits réclamant une troisième voie. A les entendre, droite est gauche sont pareils, alors autant essayer autre chose. Sauf que le FN n’a absolument aucun début de solution. Si elles existaient, si elles étaient sans douleur, elles seraient déjà mises en œuvre… Fermer les frontières, revenir au franc, chasser celui qui ne nous ressemble pas finirait à coup sûr de mettre le pays à genoux, la marre de sang en plus.
J’en suis franchement désolé, mais la droite et la gauche, ce n’est pas pareil. Se rend t-on vraiment compte à quoi le pays a échappé en évinçant Sarkozy de l’Elysée, de surcroît libéré de la nécessité du bilan pour la réélection ? Le 6 mai, j’ai, pour une fois, voté pour une personnalité et non contre. En ce jour, je renouvellerai sans aucune hésitation ce geste parce qu’au delà de l’étiquette des partis, des difficultés et des hésitations, je préfère mille fois une politique basée sur la solidarité où l’état est redistributeur et aplanit autant que faire se peut les inégalités, plutôt qu’une politique d’exclusion où l’état est absent et livré à la loi du plus riche, de l’individualisme roi.
Petit retour en arrière…