Les trois jeunes femmes, dont les restes ont pu être identifiés par l'Equipe argentine d'Anthropologie légale, s'appelaient Alicia Tierra, Mónica De Olaso et Laura Romero. Elles ont toutes les trois été arrêtées dans les deux premières années de la dictature.
Mónica avait vingt ans et elle était enceinte de deux mois, elle a été enlevée avec son mari et un camarade politique, à Tolosa, cité limitrophe de La Plata, le 11 mai 1977. Sa belle-mère, feu Madame Ford, était l'une des fondatrices de Abuelas. On a retrouvé son corps, celui de son mari et de l'autre militant, dans un cimetière public, dans une fosse commune destinée aux indigents. Les trois jeunes gens ont été assassinés le 24 juin 1977.
Laura avait vingt ans et elle était enceinte de quatre mois, elle a été enlevée à La Boca, dans le sud de Buenos Aires, le 9 avril 1976. Son corps fait partie de ceux qui ont dérivé dans le Río de la Plata avant d'échouer sur la rive uruguayenne, où ils ont été découverts le 22 avril 1976. Elle aura donc été l'une des nombreuses victimes des vols de la mort. Les officiers d'état-civil uruguayens eurent le courage ou l'honnêteté ou la naïveté de prélever les empreintes digitales des cadavres avant de leur donner une sépulture anonyme dans un cimetière de la localité côtière où ils avaient été trouvés. C'est grâce à ce relevé que la jeune femme a pu être identifiée.
Alicia avait,quant à elle, vingt-six ans et sa grossesse devait être très visible car elle en était à son sixième mois quand elle a été enlevée le 31 décembre 1976. Elle aussi aura été assassinée très vite puisque sa mort a pu être déterminée comme ayant eu lieu le 28 janvier 1977. Ses restes ont été retrouvés en 2012 dans une fosse commune d'un cimetière de Rosario, dans la Province de Santa Fe. On avait à l'époque expliqué à la presse qu'il s'agissait d'une victime d'une rixe publique.
Les trois femmes avaient été arrêtées avec leur compagnon, le père de leurs enfants à naître. Aucun des trois hommes n'a survécu.
Abuelas de Plaza de Mayo a annoncé la clôture des trois plaintes judiciaires concernant les enfants à naître pour lesquelles l'association s'était portée partie civile contre X.
113 cas d'enfants disparus à leur naissance ou en bas-âge ont donc été résolus à cette date, dont 110 concernent des adultes en vie.
Pour en savoir plus : lire le communiqué de Abuelas (du 30 avril 2014) lire l'article de Página/12 de ce matin