Amos Lee (with cut down band) + Mutlu- Ancienne Belgique - Bruxelles, le 4 mai 2014

Le billet de JPROCK :

Excellente surprise hier soir à l’Ancienne Belgique  avec la prestation de Mutlu Onaral en première partie du concert d’Amos Lee.
Mutlu est un chanteur de soul américain d’origine turque qui a démarré sa carrière en 2003. Proche d’Amos Lee et de musiciens comme Daryll Hall et John Oates il possède une voix incroyable qui dès les premières notes subjugue le public présent ce soir.

Avec d’excellentes compos non dénuées d’humour, armé de juste sa voix et sa guitare acoustique, l’homme parvient à séduire une audience qui sans nul doute n’avait certainement jamais entendu parler de lui.
Après le show, ses cd's présentés au stand merchandising se vendent comme des petits pains.
Indiscutablement on a là un artiste à suivre de près.

Et Amos Lee ?
Eh bien je suis bien embarrassé après le set que l’Américain nous a proposé ce soir.
Amos Lee m’avait littéralement scotché le 9 juillet 2005 dans cette même salle avec un set époustouflant en première partie de Aimée Mann. Depuis j’ai eu l’occasion de le revoir une seconde fois, et sa voix soul et cette énergie teintée d’émotion qui le caractérise étaient toujours aussi présentes.
Pourtant ce soir, je suis un peu déçu.
Pour quelles raisons ?
D’abord je m’étonne du peu de matériel sur scène. Pas de batterie, juste deux pieds de micro et des retours, bref on se dit qu’Amos va nous la jouer solo.
Pourtant en sortant de scène Mutlu nous annonçait l’arrivée sur scène d'Amos Lee and his Band.
Bizarre...
Et lorsque les lumières s’éteignent c’est bien un Amos Lee seul avec sa guitare qui se présente à nous. Sa voix reste toujours exceptionnelle mais au fil des titres je me surprend à penser que si tout le concert se déroule comme ça, on va quand même un peu s’ennuyer.
Survient alors Mutlu Onaral qui rejoint son ami sur scène et les deux hommes font alors légèrement décoller un set qui avait un peu tendance à s’essouffler.
Un beau moment.
Mutlu salue la foule, se dirige vers les coulisses et Amos reprend brièvement son set solo avant d’appeler son band on stage. On se dit que les amplis doivent être dissimulés quelque part et qu’on va enfin avoir droit à un peu d’électricité et d’énergie. Et bien non, ce sont trois musiciens et une musicienne qui font leur apparition sur scène et qui se regroupent avec Amos autour d’un micro d’ambiance, genre veillée au coin du feu.
Et c’est parti pour des arrangements country avec banjo, mandoline, basse , accordéon et guitare qui frôlent même parfois un peu la fanfare sur un titre où Amos Lee s’empare d’un… pipeau !
Tout cela est superbement interprété, les vocaux sont magnifiques, mais c’est à cent lieues du Amos Lee qui m’avait fait rêver en 2005.
Ici on est plus proche de James Taylor que de Stevie Wonder et c'est bien dommage !
Ca manque d’électricité, de soul et d’énergie, et même si en rappel la reprise de "Fat Bottomed Girls" de Queen transpire la bonne humeur, ce n’est pas vraiment ce que je m’attendais à entendre au vu de son dernier album pourtant très convaincant.
Ceci dit le public semble ravi et les amateurs de folk et de country ont sans doute beaucoup apprécié, mais en ce qui me concerne ce concert de l’américain ne m’a pas vraiment passionné.



Texte et photos : JPROCK.