Le www vient de passer le cap des 25 ans. C’est l’occasion de revenir sur la fabuleuse histoire du web, avec un peu de nostalgie puisqu’on y croise des noms aujourd’hui oubliés comme Mosaic ou Netscape…
1989–1995 : les premières années
Comme Tim est du genre sympa, il invite d’autres à se lancer dans l’aventure. En 1993, c’est Mosaic qui met au point un autre navigateur et invente l’attribut <img> pour afficher quoi ? ben, les images, tiens ! Tout le monde se met à faire des sites et deux jeunes diplomés de Stanford se mettent en tête d’en faire un annuaire, qu’ils appelleront Yahoo! Puis c’est au tour de Netscape d’y aller de son navigateur, qui remporte un beau succès.
Tim Berners-Lee fonde le World Wide Web Consortium (W3C), à la fois pour concevoir des standards et pour garantir un web ouvert, le visionnaire.
1995–2000: Grandeur et décadence
Netscape est coté en bourse et Windows prépare un coup de derrière les fagots. Il lance Windows 95, qui intègre Netscape à son lancement puis rapidement Internet Explorer. C’est le début d’une guerre des navigateurs comme même la Coupe de l’America n’en a jamais vue.Des petites entreprises se créent : Amazon et Ebay (1995), Craiglist et Hotmail (1996), Netflix et Google (1997) puis PayPal (1999).
Microsoft finit par prendre l’avantage sur Netscape en laissant d’autres entreprises redistribuer IE, tout en améliorant sans cesse le navigateur (je sais, ça paraît dingue rétrospectivement).
En 1998, Netscape rend son code open source : la fondation Mozilla entreprend de tout réécrire et développe Firefox.
Puis la bulle Internet éclate et même Amazon voit son action chuter de 107 à 7 US$ !
2000–2004 : le pouvoir au peuple !
Le Wifi et des tuyaux plus gros rendent l’accès au web plus rapide et moins cher. C’est là qu’un héros nommé Ev Williams lance Blogger. Puis Wikipedia naît en 2001.Le podcasting voit le jour en 2000 et s’appuie sur les fils RSS. Napster rend plus populaire encore le format MP3 avec un système peer-to-peer qui fera des petits : BitTorrent (2001), KaZaA (2001) et eMule (2002), puis Skype en 2003.
La dimension sociale se traduit également par la création de Friendster (2002), MySpace et LinkedIn (2003), Facebook et Digg (2004)
2004–2007: Web 2.0
Un autre Tim (O’Reilly) fait irruption à un tournant du web et invente l’expression 2.0, qui a fait couler beaucoup d’encre et crépiter bien des claviers.
Pour s’adapter aux nouveaux usages, des technologies se développent pour favoriser des applications plus riches et plus fluides, des contenus dynamiques et de sources diverses (mashups).Les symboles de cette période se nomment Flickr (2004), Google Maps et YouTube (2005), Twitter (2006) et Tumblr (2007).
2007–2010 : Multimédia et mobile
Les navigateurs ont eu du mal à suivre et à prendre en compte javascript et autres XHTML. C’est là que Flash (pas Gordon, Adobe) vient à la rescousse puisqu’il fonctionne sous Mac et PC et avec les différents navigateurs. Le W3C n’est pas trop fan de ce plug-in et voudrait qu’on puisse afficher les vidéos comme des images. En 2008, le W3C jette donc les bases de HTML5.
L’accès rapide à Internet n’est plus un enjeu à la maison, mais comment fait-on quand on se balade, mmh ? Tout le monde se résignait à se contenter du WAP quand Steve Jones arriva en brandissant son iPhone : « Internet dans votre poche« . Le succès de l’iPhone puis de l’iPad sonneront le glas du Flash et la victoire de l’HTML5.On aurait pu croire que tout le monde travaillerait alors sur un web ouvert. Que nenni ! Les applications mobiles se développent ainsi que des stores étanches et concurrents.
2010–2014 : le Web vecteur démocratique ?
Cette période voit l’émergence de deux tendances contradictoires. Les citoyens partagent toujours plus de données, notamment via leurs mobiles, avec les risques de surveillance dénoncés par Edward Snowden. Mais le web accompagne également des mouvements sociaux comme le Printemps arabe.Et après ?
Le web sort des écrans pour s’immiscer un peu plus encore dans nos vies : c’est l’Internet des objets. Les dangers qui menacent un web libre et ouvert sont nombreux : la concentration dans les mains des géants (Apple, Google, Facebook, Microsoft), le cloisonnement entre l’internet de l’Ouest, l’internet chinois et d’autres, et toujours une surveillance toujours plus précise de nos faits et gestes…Source
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