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Un heureux événement, ou comment on devient mère

Par Mamafunky
6/05
2014
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Un heureux événement, ou comment on devient mère

Dimanche soir, je crois que bon nombre de filles se sont retrouvées scotchées devant leur télé pour regarder le film un heureux événement, tiré du livre d’Eliette Abecassis.

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L’histoire, somme toute assez banale, d’un couple qui s’aime et qui fait un enfant. La grossesse de déroule. Tout est beau. On rigole des insomnies de Barbara, en repensant à ses propres insomnies.
On repense avec joie et tendresse à ses parties de cache-cache avec bébé, pour que papa sente enfin un petit coup de pied contre sa main.
On rit jaune devant les injures et l’énervement de Barbara en salle de naissance, devant Nicolas qui s’évanouit en salle de naissance.

Bref tout ça nous rappelle plutôt de bons souvenirs.

C’est après que tout se gâte. Dans le film, mais aussi parfois dans la vie.
Ce film, je l’aime pour ça. Pour sa vision non édulcorée de l’après grossesse. Pour sa vision sans tabou de l’arrivée d’un enfant dans un couple, dans une vie. Pour sa vision sincère sur les changements provoqués dans le corps des femmes, dans leur tête, dans leur être.

Je me suis en tous points reconnue dans ce film.
Amoureuse, mariée, on décide de faire un bébé. Je tombe enceinte rapidement et là c’est le bonheur. Même si je  suis fatiguée, nauséeuse, mon amoureux est là pour s’occuper de moi. Et je suis là pour m’occuper de lui.
Nous sommes toujours 2, et notre vie n’a pas réellement changé.

Par contre, une fois bébé arrivé, ce n’est plus la même histoire.
Bonjour le baby blues. Et oui je n’y coupe pas. Comme je n’ai pas non plus coupé à la césarienne et sa cicatrice hyper douloureuse.
Et puis d’un coup je me sens vide. Je suis vide.
C’est assez difficile à expliquer comme sentiment. En fait avant j’étais moi. Une future maman.
Après l’accouchement j’étais une maman. Un nouveau rôle que je ne connaissais pas. j’étais perdue. Complètement perdue. Epuisée aussi.

Les mois qui ont suivi le retour à la maison ont été difficile. Les cris. Pas du bébé. Les notres. Les engueulades. L’impression de solitude extrême. Pourtant nous étions toutes les 2. Ma fille et moi. Mais je me sentais seule. Seule seule seule, et épuisée.

Heureusement pour moi, pour nous, tout ça est passé. Plutôt rapidement je crois. Car je ne m’en souviens pas si bien. Comme quoi on finit par oublier.
Nous avons finit par trouver nos marques. Chacun à sa place dans cette nouvelle famille. Dans ce nouvel équilibre de vie.

J’ai laissé loin derrière moi l’insouciance. Et j’ai appris l’amour inconditionnel pour ce petit être qui était venu chambouler nos vies. J’ai appris l’inquiétude. Tout le temps. J’ai aussi appris la fierté et le partage. Partager mon temps entre lui, et ma fille. Entre mon amoureux, et mon amour de fille.

Et on a remis ça ! Et là, ça ne s’est pas passé comme ça. Du tout.
Une grossesse chaotique. Une naissance dans un contexte douloureux.
L’arrivée de ce 2eme bébé a été vécu comme un exutoire. J’avais désormais 2 enfants à gérer. J’étais 2 fois plus fatiguée. Et pourtant. Pas de cris. Pas d’engueulade. Pas de surmenage. Pas de sentiment de solitude. J’étais bien. Lui et moi.
Et le soir, nous étions 4. Mon amoureux, mon amour de fille et mon amour de fils. Un équilibre parfait. Un bonheur tellement immense que tout le reste passait au second plan.

Bref tout ça pour dire que ce film est à voir si vous ne l’avez pas vu. Car il est criant de vérité et de sincérité sur cet état de jeune mère trop souvent caché.
Parce que devenir mère ce n’est pas rose. Où du moins pas pour tout le monde.

C’est difficile. C’est prenant. Ca demande une énorme remise en question de soi, de ses envies.
Mais c’est surtout la plus belle expérience d’une vie.


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