Chariot d’urgence

Publié le 05 mai 2014 par Claire Roques @GUIDEIDE

I – GENERALITES

Il comporte le matériel approprié pour permettre la prise en charge d’une urgence tant cardiovasculaire que respiratoire ou neurologique, et ce, quelque soit le lieu.

Il permet de réagir sans délai et de façon adaptée à une situation d’urgence où le pronostic vital est très rapidement engagé.

Exemples :

  • Malaise, arrêt cardiaque
  • Etat de choc d’origine cardiogénique
  • Etat de choc hémorragique, infectieux, anaphylactique, décompensation poly-viscérales, conduisant rapidement vers l’arrêt cardiaque en l’absence de prise en charge.

 Il ne suffit pas d’avoir du matériel, il faut s’avoir s’en servir !

II – LEGISLATION

« en l’absence du médecin, l’IDE est habilitée après avoir reconnu une situation comme relevant de l’urgence ou de la détresse psychologique, à mettre en œuvre des protocoles de soins d’urgence, préalablement écrits, datés et signés par le médecin responsable.

Dans ce cas l’IDE accomplit les actes conservatoires nécessaires jusqu’à l’intervention du médecin.

Les actes doivent obligatoirement faire l’objet d’un compte rendu écrit, daté et signé, remis au médecin et annexé au dossier de soins.

En cas d’urgence et en dehors de la mise en œuvre d’un protocole, l’IDE décide des gestes à pratiquer en attendant que puisse intervenir un médecin.

Il prend toutes mesures en son pouvoir afin de diriger la personne vers la structure la plus appropriée à son état. »

III – OBJECTIFS DES ETUDIANTS INFIRMIERS EN STAGE

  •       Connaître l’emplacement du chariot d’urgence dès le premier jour de stage.
  •       Participer au contrôle et à l’entretien du chariot.
  •       Etre capable de reconnaître et de nommer les différents appareillages et matériels.
  •       Connaître les principaux médicaments de l’urgence et notamment l’adrénaline.

IV – PRINCIPES

Le chariot est toujours accessible et l’emplacement est connu de tous.

Fiabilité : opérationnel 24 h/24 h, vérification régulière ++ (fonctionnement matériels, remplissage, péremption) et remise à jour dès l’urgence terminée/ traçabilité)

Matériel adapté au patient (différentes tailles aux choix)

 Ergonomie : utilisation facile du chariot et des annexes (tiroirs, accessoires)

 Mobilité : chariot à roulettes

 Rationalité : juste ce qu’il faut, rangé là où il faut

V – COMPOSITION TYPE « A B C D E F »

   A : Airway = Libération des Voies Aériennes (LVA)

   B : Breathing = ventilation et oxygène

   C : Circulation = cardiovasculaire, solutés de perfusion

   D : Drugs = drogues, médicaments

   E : ECG = électrocardiogramme (secondaire)

   F : Fibrillation = défibrillateur DSA (Défibrillateur Semi Automatique)

1)   A : Airway = Libération des Voies Aériennes (LVA)

Tout ce qui permet de libérer l’oropharynx afin de permettre une fonction ventilatoire efficace qu’elle soit spontanée ou avec assistance.

  • Canules de Guedel
  • Matériel d’aspiration (manomètre mural d’aspiration ou système portatif, système VAC, sondes)
  • Matériel d’intubation (laryngoscope + lames, sondes intubation, seringue, sparadrap, mandrin, pince de Magill, stéthoscope)

2)   B : Breathing = Ventilation et Oxygénation

Tout ce qui permet d’améliorer l’efficacité ventilatoire du patient ou de suppléer à la fonction.

  • Matériel pour oxygénothérapie : manomètre mural et Obus à O2
  • Masque O2 haute concentration, lunettes à O2, aérosol
  • BAVU : Ballon Auto-remplisseur à Valve Unidirectionnelle + Masque facial (anciennement appelé AMBU)

3)   C : Circulation = cardiovasculaire, soluté de perfusion

  • Plan dur pour pouvoir effectuer le Massage cardiaque Externe = MCE
  • Monitorage (PNI : pression non invasive, scope)
  • Nécessaire à perfusion (VVP : voie veineuse périphérique et VVC : voie veineuse centrale)
  • Solutés de remplissage et garde veine pour permettre les injections intra veineuse.
  • Nécessaire pour bilan biologique

4)   D : Drugs = médicaments de l’urgence

  • Nécessaire préparation injectable : seringues, trocarts
  • Médicaments standard et spécifiques à chaque service : Adrénaline® (vasoconstricteur, catécholamine), Atropine® (parasympatholytique), Dobutrex® (tonicardiaque), Lasilix® (furosémide), Loxen® (antihypertenseur), Valium® (neuroleptique anticonvulsivant), G 30%…

5)   E : ECG = électrocardiogramme (secondaire)

Permet l’enregistrement sur papier de l’activité électrique du cœur.

Appareil du service, batterie chargée, papier à disposition.

6)   F : Fibrillation = défibrillateur DSA (Défibrillateur Semi Automatique)

  • DSA est une priorité car 85% des arrêts cardio-circulatoires sont dus initialement à une fibrillation ventriculaire : battements anarchiques du cœur ne permettant pas une efficacité circulatoire.
  • DSA : appareil capable de délivrer au travers du thorax une quantité d’énergie d’origine électrique afin de resynchroniser les fibres musculaires cardiaque.

DSA vérifié, électrodes non périmés.

7)   Autres matériels

  • Sondes gastriques, gants stériles, compresses, collecteur à aiguilles, poubelle…

8)   Check list

  • Vérification systématique : 1 fois par semaine et verrouillage de sécurité.
  • Listes de numéros de téléphone en cas d’urgence et savoir faire un BIP.
  • Listes de protocoles.
  • Organisation des urgences (ex : service de médecine après 18h allo docteur des urgences).

VI – ROLE IDE

Avant l’urgence :

  • l’IDE est le garant de la fonctionnalité du chariot
  • il sait « dépister » l’urgence, alerter
  • il sait qui alerter

Pendant l’urgence :

  • gestion du stress
  • organisation de l’équipe, qui fait quoi, pourquoi, comment…
  • rapidité d’action implique savoir être, savoir faire, savoir agir… = compétences attendues
  • Notion de chaîne de survie :

◦   Bilan, alerte

◦   Réanimation cardio-pulmonaire de base (massage cardiaque et ventilation artificielle)

◦   Défibrillation cardiaque

◦   Prise en charge par un service spécialisé, médecin spécialisé

Après l’urgence :

  • traçabilité des actions accomplies (horaire important, intervenant)
  • remise à jour immédiate (souvent urgence qui se suivent !), soutien d’équipe

Moyens d’aide à l’action :

Réactualisation régulière des connaissances sur la prise en charge des urgences, formation continue, aller « participer » à toutes les urgences qui se présentent dans une équipe et ce quelque soit leur gravité.