Flic ou caillera, Rachid Santaki

Par Maliae

Résumé : Octobre 2005. Deux adolescents trouvent la mort accidentellement alors qu’ils sont poursuivis par la police. Aussitôt les cités s’enflamment et la colère de toute une génération explose. Mehdi Bassi vit à Saint-Denis, ville exsangue sous la coupe du clan Bensama, caïds locaux de la drogue. Alors que la cité s’embrase, Mehdi va croiser la route de Najet, une jeune femme flic qui semble perpétuellement en colère et n’en finit pas de se battre avec ses origines. Tandis que l’un essaie d’échapper au puissant clan Bensama, l’autre voudrait le faire tomber une fois pour toutes. Un polar plein de rage et d’énergie, qui aborde sans angélisme les thèmes de la montée des communautarismes, de la solidarité, de la débrouille, et qui évoque une possible rédemption.

Avis :  Tout d’abord merci aux éditions le livre de pochepour l’envoie de ce livre.
Je n’ai pas été tellement enthousiasmé par cette lecture. J’ai d’abord eu beaucoup de mal à rentrer dans l’histoire, j’avais l’impression que ça partait dans tous les sens et j’avais du mal à comprendre ce qu’il se passait. Le style est très très rythmé, écrit dans le langage des rues (en verlan principalement) certains termes sont expliqués dans un glossaire au début. Lire ce livre c’est comme lire un texte de rap très très long, et j’avoue que j’avais du mal à rester concentré et à adhérer, même si ça donnait un côté poétique.
L’histoire va un peu dans tous les sens, mais concerne surtout Medhi qui essaie de s’échapper des griffes de Saïd Bensama et d’avoir une vie normale, et de Najet à la recherche de son passé, une flic un peu utopiste et qui est entouré par des collègues en qui elle ne peut pas faire confiance car ils sont aussi véreux que ceux du clan Bensama.
Ce n’est pas une histoire joyeuse, c’est très noir, cela montre la violence des cités, la difficulté pour s’en sortir des gens qui y vivent, même ceux comme Medhi qui essaie de se battre contre la rue mais qui se retrouve rattrapé par la merde dans laquelle ils vivent. La drogue, la haine, la violence, traversent ses pages, l’injustice aussi. Vivre à Saint Denis est dur, peu de chance de s’en sortir, chacun essaie à sa manière de vivre, que ce soit en volant les gens, en vendant de la drogue ou en en achetant, ou bien comme Medhi de trouver un boulot, d’essayer de se sortir la tête de l’eau.
J’avoue que je n’ai pas du tout accroché, je me suis ennuyée, même si c’est une lecture intéressante pour la présentation de la vie dans les quartiers, l’histoire ne m’a pas convaincu. Parfois c’était trop rapide et d’autres ça traînait en longueur, je n’étais pas tellement intrigué ni emporté par le suspens. J’ai trouvé ça un peu longuet. D’autant plus que je n’ai ressenti aucune empathie pour les personnages, je ne me suis pas attachée à eux du tout. Certaines choses m’ont également dérangé, oui c’est une explosion de violence, mais il arrive des trucs hyper gores et j’ai eu l’impression que c’était presque légitimé parce que c’était une vengeance et que ça ne pouvait pas finir autrement. C’était limite écœurant, surtout quand Medhi assiste a un meurtre par exemple et n’a absolument aucune réaction.
Une lecture assez mitigée donc, des personnages peu attachants, une représentation des quartiers baignés par la violence et la drogue, où des gens sans scrupule réussissent à prendre le pouvoir et sont maîtres du quartier. Règlement de compte, mensonge, un livre où même l’amitié n’a pas tellement de sens, ou la famille ne signifie pas forcément l’attachement, un livre qui nous montre un monde où il faut se battre sans arrêt contre soi même, contre la rue, contre les autres, pour réussir à s’en sortir.
Ce n’était pas une lecture très optimiste dans tous les cas.