Deux belles revues ont accueilli récemment mes textes :
et MOEBIUS n° 141 (Québec) sur le thème des mathématiques.
"Un contretemps" a été publié dans ce numéro d'ARPA.
UN CONTRETEMPS
Le jour où le préfet du Rhône et de la région Rhône-Alpes, revêtu de son uniforme brodé de feuilles de chêne et d’olivier, de sa casquette et de ses gants blancs, accompagné de son directeur de cabinet, est venu m’annoncer officiellement que l’on m’avait décerné le prix Nobel de littérature, j’étais malencontreusement absent de mon domicile, effectuant comme chaque après-midi ma promenade rituelle autour du pâté de maisons. La notification, ne pouvant m’être remise en mains propres, fut alors déposée dans ma boîte aux lettres. C’est du moins ce qui m’a été dit, hier, à la préfecture, par le nouveau préfet du Rhône et de la région Rhône-Alpes qui a consulté les archives de ses prédécesseurs, et je n’ai aucune raison de mettre en doute la parole d’un représentant de la République. Mais je n’ai jamais trouvé cet avis dans ma boîte (a-t-il été volé, égaré, ou l’aurais-je par mégarde jeté avec des publicités ?), et j’ai donc ignoré jusqu’à ces derniers jours que mon œuvre avait été couronnée de cette récompense prestigieuse. Cet incident est certes regrettable, mais comment faire la lumière quinze ans après les faits ? C’est bien dommage. La cérémonie de remise du prix aurait été pour moi l’occasion de me rendre à Stockholm ; je ne voyage pas si souvent.
Deux belles revues ont accueilli récemment mes textes :
et MOEBIUS n° 141 (Québec) sur le thème des mathématiques.
"Un contretemps" a été publié dans ce numéro d'ARPA.
UN CONTRETEMPS
Le jour où le préfet du Rhône et de la région Rhône-Alpes, revêtu de son uniforme brodé de feuilles de chêne et d’olivier, de sa casquette et de ses gants blancs, accompagné de son directeur de cabinet, est venu m’annoncer officiellement que l’on m’avait décerné le prix Nobel de littérature, j’étais malencontreusement absent de mon domicile, effectuant comme chaque après-midi ma promenade rituelle autour du pâté de maisons. La notification, ne pouvant m’être remise en mains propres, fut alors déposée dans ma boîte aux lettres. C’est du moins ce qui m’a été dit, hier, à la préfecture, par le nouveau préfet du Rhône et de la région Rhône-Alpes qui a consulté les archives de ses prédécesseurs, et je n’ai aucune raison de mettre en doute la parole d’un représentant de la République. Mais je n’ai jamais trouvé cet avis dans ma boîte (a-t-il été volé, égaré, ou l’aurais-je par mégarde jeté avec des publicités ?), et j’ai donc ignoré jusqu’à ces derniers jours que mon œuvre avait été couronnée de cette récompense prestigieuse. Cet incident est certes regrettable, mais comment faire la lumière quinze ans après les faits ? C’est bien dommage. La cérémonie de remise du prix aurait été pour moi l’occasion de me rendre à Stockholm ; je ne voyage pas si souvent.