Le modèle intensif sur lequel a
été fondée la politique agricole commune a largement vécu. Pollution de l'air, des sols, de l'eau, consommateurs alertés sur la qualité des produits, agriculteurs dont la santé est mise en danger
par leur exposition prolongée à des produits nocifs... : il faut poursuivre la rupture avec ce modèle et promouvoir un développement plus durable de l'agriculture, tout en assurant l'autonomie
alimentaire de l'Europe avec des produits sains et diversifiés. Cela ne se fera pas en un claquement de doigt. Les filières se sont largement structurées autour des aides de la PAC (Politique
Agricole Commune), nous devons donc agir efficacement pour faire évoluer celles-ci. Effectuer la mutation vers l'agro-écologie et l'agriculture biologique n'implique pas des investissements
lourds mais une volonté politique forte et un accompagnement des agriculteurs dans leurs changements de pratiques. Elle implique des efforts vers l'innovation et une recherche tournées vers les
processus biologiques. C'est la ligne défendue par les parlementaires socialistes et notre ministre de l'Agriculture qui se sont battus pour "verdir" la PAC et mieux aider les petites et moyennes
exploitations où se situent les emplois agricoles.
L'agriculture ne peut se penser sans l'aménagement du territoire, sans des agriculteurs implantés dans les terres, qui dégagent des revenus suffisants pour vivre décemment et qui, par leur
production, alimentent les entreprises de transformation locales, alimentent les circuits de proximité. Ils participent directement à la richesse de la vie rurale.
Les zones rurales doivent, en elles-mêmes, être mieux valorisées pour répondre aux enjeux environnementaux et sociaux : à une agriculture diversifiée et agronomiquement performante dans son
utilisation des sols, de l'eau et de la forêt, il faut associer la promotion des biens non alimentaires (énergie tirée de la biomasse, agro-matériaux, écoproduits, etc.) et le développement des
services (agrotourisme…). C'est l'ensemble de ces activités qui permettra de revivifier nos campagnes en train de se désertifier et de créer des bassins d'emploi non-délocalisables.
C'est ce modèle que nous entendons défendre lors des négociations de la prochaine PAC 2020, négociations qui commencent dès aujourd'hui ; ce modèle tourné vers l'agro-écologie, l'emploi, la
valeur ajoutée, la vie des territoires. Celui-là même qui conduit à la protection de l'environnement, à des productions alimentaires saines, de proximité et de qualité.
Source : Choisir notre Europe