Energie alstomique

Publié le 04 mai 2014 par Delanopolis
Le Delanopolis, préfigurant sa refonte, se pare de nouvelles plumes. Aujourd'hui Christiane Chavane explique comment Montebourg a failli redonner à la France son indépendance énergétique. Avec des moulinets en l'air ? Montebourg s’est encore agité comme un atome surchauffé. Il vient de découvrir qu’Alstom, fleuron industriel déjà sauvé de la faillite il y a quelques années par une coûteuse et inutile intervention de l’état, se retrouvait à nouveau en difficulté. Pourtant ça fait un moment que ça dure… Le sinistre du redressement judiciaire, venu jouer la mouche du coche à Bercy après sa sublimation percutante, n’était pas au courant, ce qui est le comble pour une activité liée à l’énergie électrique.

Le vilain méchant patron d’Alstom, boîte entièrement privée puisque l’état a finalement revendu ses parts, ne l’a pas appelé. Il a préféré négocier tout seul une fusion alstomique comme un grand avec General Electric. Enfin quoi, un patron qui négocie avec un autre sans passer par la case ministre ? Or General Electric (ou GE pour faire court) est une boîte américaine. Diable ! Où va-t-on si les Américains entrent dans le capital d’une entreprise qui travaille essentiellement avec des marchés d’état ? GE ne s’intéresse qu’à la branche « énergie », complémentaire de ses activités, mais c’est 70% du chiffre d’affaires d’Alstom et les clients sont essentiellement (au moins en France) des marchés ou des entreprises publiques.

Il faut donc éviter cela, et Monsieur Je-sais-tout, dont l’arrogance et le ton péremptoire tiennent lieu de compétence, décide d’intervenir. A mauvais escient, comme il en a l’habitude. Ainsi va-t-il chercher Siemens, qui a le mérite d’être Européen. Il oublie, ou ignore, que Siemens est le concurrent direct d’Alstom. Siemens est trop petit pour surenchérir sur GE, donc propose ni plus ni moins que de payer une partie de la facture en refilant à Alstom sa branche transport, qui est un canard boiteux. Même les syndicats ont pris peur et demandé à Montebourg d’arrêter le délire. Avec GE qui a déjà 11.000 salariés en France sur un effectif global de 300.000 contre 18.000 pour Alstom sur un effectif de 98.000, il y a de grandes chances de sauvegarder les emplois, avec Siemens, on est certain d’un plan social rapide. Si au moins Montebourg pouvait en faire partie…

CC