Ť Notre industrie constitue un pôle d’excellence technologique et économique pour la France dotée d’une filičre cohérente, solidaire, réactive et dynamique. Elle est réguličrement citée en exemple ť. Voilŕ comment en quelques mots Marwan Lahoud, président du Gifas, a bien résumé les bilans de l’industrie française aéronautique, spatiale, de défense et de sécurité.
2013 restera une année mémorable avec 73,1 milliards d’euros. C’est 49% de plus par rapport ŕ 2012. L’industrie principalement civile qui représente 84% des commandes reçues. Voilŕ que le secteur possčde jusqu’ŕ 6 ans de travail devant lui, du jamais vu encore ! Grâce ŕ cette performance, l’industrie aéronautique constitue le premier solde excédentaire de la balance commerciale française avec +22 milliards d’euros. Merci Airbus, merci Dassault, merci ŕ la supply chain qui a eu du mal ŕ démarrer mais qui est maintenant l’instrument de régulation et de progrčs de toute l’industrie. La supply chain française monte en cadence, elle investit, elle recrute, elle est également devenue fournisseur de rang 1 des constructeurs étrangers.
Alors quand on a d’aussi bons résultats, la tendance naturelle voudrait qu’on laisse filer l’activité au gré d’un courant nettement porteur. Erreur fatale si l’on choisissait ce mode de gestion, eh bien pas du tout. On prépare au contraire les années qui viennent pour rester en pole position. Exemple, l’effort du Gifas pour améliorer la compétitivité des PME sous-traitantes. Il d’agit du programme Performance industrielle. L’Etat et l’industrie ont mis 23 millions d’euros dans la balance. Cet argent va irriguer dans 12 régions 400 PME et 65 donneurs d’ordre. Et ça marche ! La preuve, l’objectif initial était d’avoir 100 PME incluses dans le programme ŕ la fin de cette année, or le chiffre des 100 sera atteint fin mai, seulement en 4 mois.
Pour préparer l’avenir, autre chiffre important ŕ prendre en compte, celui de la R et D. Il reste ŕ un niveau élevé pour préparer l’avenir, globalement 14% du chiffre d’affaires dont 70% sont financés par les industriels. Marwan Lahoud n’oublie pas le rôle important de l’Etat qui a budgété 1,3 milliard pour l’aéronautique et 1,5 pour la défense.
Conséquences aussi de ces trčs bons chiffres : l’industrie recrute, elle aura besoin cette année encore de 10 000 personnes notamment des techniciens et des opérateurs qualifiés (ajusteurs, monteurs, soudeurs, chaudronniers). On remarque cependant que si les jeunes restent prioritaires ŕ l’embauche, Ť 2014 constituera un temps de respiration ť selon l’expression de Marwan Lahoud dans la politique de recrutement de la profession. Il y a eu 13 000 recrutements en 2013.
Le président du Gifas n’a pas oublié l’environnement. Rappelant que le transport aérien représente aujourd’hui seulement 2 ŕ 3% des émissions mondiales de gaz ŕ effet de serre, il fallait se mobiliser dčs aujourd’hui puisque tout le monde s’accorde sur un doublement du trafic aérien dans les 20 ans qui viennent.
Un regret toutefois pour le Gifas, mais ce n’est pas nouveau, il s’agit de l’euro trop fort. Le bon taux selon Marwan Lahoud se situerait ŕ 1,2 dollars pour 1 euro et de rappeler qu’une variation de 10 cts d’euro entraîne une baisse de 2% de la marge opérationnelle des entreprises. Cela n’est pas rien. Mais, bonne nouvelle, męme le patron de la BCE commence ŕ trouver que notre monnaie commune est un peu surévaluée ! Alors cher Marwan Laoud, redîtes tous les jours que vous voulez un dollar plutôt ŕ 1,20 qu’ŕ 1,35 ;Profitez qu’ŕ la tęte de la BCE, il y désormais un Italien qui écoute plutôt qu’un Allemand sourd…
Enfin, et c’est une demande toute personnelle, n’hésitez pas ŕ nous faire revenir pour une conférence de presse dčs que vous aurez vendu du matériel militaire… Un peu de Rafale et un peu d’A400M par exemple. Vous devez rééquilibrer votre portefeuille. Alors, on compte sur vous !
La chronique aeromorning.com de Gérard Jouany