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The horrors – luminous | regretter le temps qui passe

Publié le 05 mai 2014 par Acrossthedays @AcrossTheDays

Il aura fallu trois ans au groupe britannique The Horrors pour offrir un successeur au magnifique Skying. On se souvient du planant « Still Life », dont chaque seconde était faite pour convaincre l’auditeur. Mais trois ans, c’est long. Assez long pour perdre une certaine exclusivité qui les démarquait tant. Une absence peut être trop grande, qui a laissé la place du groupe shoegaze a leader mystérieux vacante. En effet, The Horrors doivent désormais s’imposer parmis les Toy , Spiritualized et autres S.C.U.M . Avec Luminous, les 5 anglais nous offrent à nouveau du The Horrors, mais cela suffit-il face à une scène shoegaze qui ne cesse de croître ces derniers temps ?

sLoE4pl THE HORRORS – LUMINOUS | REGRETTER LE TEMPS QUI PASSE

L’entrée en matière se fait avec Chasing Shadows, un morceau dont l’intro de 3 minutes nous tient en haleine jusqu’à l’explosion onirique de synthés, de batteries et autres delays, précédant un refrain porté par la voix puissante et décidée d’un Faris Badwan, qui semble ici être capable de guider tout un album, ainsi qu’un auditoire. Or, on est forcés de constater que les morceaux s’enchaînent et se ressemblent, les rythmes shoegaze se suivent sans forcément captiver et la voix de Faris Badwan ne parvient pas à rendre certains passages aussi vivants que l’on aurait espéré. On s’arrête néanmoins sur Change Your Mind, la ballade envoûtante de l’album, malgré les étranges guitares qui nous rappellent un peu trop le slow dansé avec Cynthia à la boum de 2001.

On aime les guitares saturées de Mine And Yours, mais la voix ne nous transcende pas comme elle a pu le faire précédemment. Les montées de In and Out of Sight nous percutent mais pourtant le refrain nous laisse sur notre faim. On attend les mélodies accrocheuses et pertinentes qui nous transportent depuis Primary Colors mais dans cet opus, nous trouverons surtout des passages instrumentaux certes intéressants mais pas réellement marquants. Malgré tout, on retrouve l’excellence du groupe dans I See You, premier single de l’album, avec (enfin) un refrain dont la mélodie percute et sait toucher là où le groupe à l’habitude de nous atteindre. On apprécie tout autant la langueur intense de Jealous Sun, qui nous transporte sous un soleil de plomb tant son rythme, presque écrasant, est réfléchi et imposé. On retrouve également les paroles sombres mais néanmoins très belles du groupe dans le second single So Now You Know, avec l’optimiste Ready to forget the loss, never let the good things go scandé par le chanteur, qui semble ici, croire en ce qu’il clame. Sleepwalk clôt l’album, en nous laissant croire durant quelques secondes qu’il sera au niveau de Still Life (le rythme de batterie étant semblable), mais on peine à rentrer dans le morceau tant les accords différents s’enchaînent, survolant une certaine cohérence dont faisait preuve le groupe dans les précédents albums.

En écoutant Luminous, on retrouve le talent du groupe en ce qui concerne les effets en tout genre, les rythmes shoegaze de batterie ou encore les synthés planants mais on reste frustrés en se remémorant les mélodies autrefois si particulières, mais aussi le chant de Faris Badwan, auparavant moins mécanique et plus percutant que dans ce nouvel opus. On aura sans doute plus de mal à reconnaître les morceaux de l’album, les citer ou encore les chanter tant ils se succèdent avec cette similarité déconcertante. C’est donc déçu que l’on se répète que trois ans, c’est long, et suffisant pour entendre beaucoup de choses très belles qui nous feront ensuite rester statique devant des choses qui n’ont pas réellement évolué.


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