La CW en grand danger

La distribution de Gossip Girl à la CW Upfront ce mardi à NY

Deux ans après avoir vu le jour, la CW, fruit de la fusion de la WB et UPN, se retrouve en situation d’échec, et c’est peu de le dire. Dans un article publié sur son site internet, le Wall Street Journal évoque même la possible mort de la chaîne l’an prochain si les choses ne s’améliorent pas !

Gossip Girl a beau faire parler d’elle parmi les nouveautés de cette saison, la nouvelle série ado de Josh Schwartz est loin d’être un succès d’audience. Ces dernières semaines, elle n’a pas rassemblé plus que la dernière saison de Veronica Mars l’an passé.

La CW accuse pour l’instant une perte de 28% sur sa cible favorite des 18/34 ans par rapport à sa première année qui était loin d’être folichonne. Au cours des sweeps (la période où les audiences sont scrutées de près afin de déterminer les tarifs publicitaires) de mai, le network est en baisse de 22%.

Le gros problème pour la chaîne, c’est que son jeune public a de plus en plus tendance à délaisser le poste de télé au profit de l’écran d’ordinateur (et donc Internet) et ce mouvement s’est accentué avec la grève des scénaristes. Les networks n’ont pas récupéré l’ensemble de leur public lors du retour des épisodes inédits en avril, et cette baisse ne fait pas les affaires de la jeune chaîne.

De plus en plus de gens au sein de l’industrie télévisuelle commencent à se demander si la saison 2008/2009 ne marquera pas le chant du cygne pour la CW. Une personne proche du “dossier” estime que sans progression significative dans la saison qui arrive, au moins un des deux organismes détenteurs de la chaîne (CBS Corp. et Time Warner Inc.) pourraient retirer ses billes.

Le déclin de l’audience a conduit récemment le network a supprimer les visionnage gratuits sur le web de Gossip Girl, ce qui a eu pour conséquences de rendre furieux certains fans, sans provoquer d’augmentation des chiffres dans le même temps.

Comme l’explique le WSJ, la grille d’automne dévoilée ce mardi laisse penser que la chaîne n’a pas d’idées neuves en stock. Seulement deux nouvelles séries au menu, dont un remake (90210) d’un soap des années 90 à l’image ringarde (Beverly Hills) et une sorte de Gossip Girl à Palm Beach (Surving The Fithy Rich).

La présence de ces deux nouveautés qui plairont surtout au public féminin (sans oublier la nouvelle émission de real tv Stylista) conjugué à l’arrêt du catch le vendredi soir qui réalise pourtant de très bonnes audiences, mais pas dans la cible souhaitée par les annonceurs, vont dans le sens de ce qui est désormais plus que jamais l’objectif de la CW : attirer en priorité les femmes âgées de 18 à 34 ans. On se demande alors comment l’audience peut remonter en se coupant du public masculin…

Preuve que la chaîne est vraiment malade financièrement, elle a confié le soin au studio Media Rights Capital de développer trois heures de programmes le dimanche soir, une soirée où elle cumule les échecs les uns après les autres.

Le plus drôle dans cette histoire, c’est que les dirigeants de la CW estiment que les faibles audiences sont dues à une déficience du système de mesure de l’audimat et non à un manque de téléspectateurs. “Notre jeune public sait obtenir notre contenu de différentes manières, et nous devons trouver différents moyens pour évaluer de quelle façon ils l’obtiennent,” a déclaré récemment Dawn Ostroff, la présidente du network. Il y a sûrement du vrai dans ce constat, mais le problème n’est-il pas ailleurs ?

> Graphique de l’évolution des audiences de la WB, UPN et la CW depuis 2001 (source : Wall Street Journal).