genre: drame
Année: 2004
Durée: 2 heures
l'histoire: L'histoire vraie, pendant le génocide rwandais, de Paul Rusebagina, un hôtelier responsable du sauvetage de milliers de personnes.
La critique d'Alice In Oliver:
Entre le début et le milieu des années 2000 (donc dans une période qui a durée cinq ou six ans environ), Hollywood a aussi joué la carte du cinéma social, en s'intéressant à ce qui se passait en dehors de ses frontières, et plus particulièrement dans le monde.
C'est ainsi que l'on assiste à l'émergence d'un cinéma pseudo revendicatif, comme Goodbye Bafana. Dans ce contexte, il n'est donc pas étonnant qu'Hollywood s'intéresse au génocide rwandais dont la presse a très peu parlé. En ce sens, la démarche de Hôtel Rwanda, réalisé par Terry George en 2004, est plus que courageuse.
A l'origine, ce drame s'inspire de la biographie de Paul Rusebagina et réunit les gros moyens. En effet, Hôtel Rwanda peut s'appuyer sur une distribution solide: Don Cheadle, Sophie Okonedo, Nick Nolte, Joaquin Phoenix, Cara Seymour et le frenchy Jean Reno.
Le scénario est pour le moins simpliste et s'articule à suivre le combat de Paul Rusebagina (Don Cheadle). Attention, SPOILERS ! L'histoire vraie, pendant le génocide rwandais, de Paul Rusebagina, un hôtelier responsable du sauvetage de milliers de Tutsis et de Hutus modérés.
Comme je l'ai déjà souligné, on ne peut que saluer l'argument développé par ce film, qui vise à nous plonger dans un génocide plutôt récent (le milieu des années 90) et curieusement mis sous silence par la presse américaine et occidentale.
C'est d'ailleurs l'un des propos développé par le réalisateur, Terry George. A priori, Hôtel Rwanda possède tous les arguments pour devenir une référence en la matière et pour devenir un film coup de poing. Hélas, le long-métrage est victime de ce qu'il est à la base, à savoir une production hollywoodienne, donc un film dénonciateur mais pas trop non plus.
Certes, certaines vérités sont dévoilées par le film, entre autres (et comme je l'ai déjà souligné), le silence de l'Occident face au génocide rwandais. C'est par exemple le cas lorsque l'armée française continue de fournir des armes à l'ennemi et que la population victime d'atrocités est abandonnée à son triste sort. Pourtant, impossible de ne pas tiquer devant certains effets typiques du cinéma hollywoodien, qui visent uniquement à verser dans la dramaturgie et parfois les bons sentiments.
Bien sûr, le film évite d'en faire trop, ce qui pourra permettre à certains de brandir le slogan "attention, film coup de poing et dénonciateur !".
En vérité, Hôtel Rwanda ne dénonce pas grand chose. A force de s'articuler sur le combat de son personnage principal, le long-métrage oublie de développer une réflexion (qui aurait pu être passionnante) sur le génocide en lui-même. Ensuite, le film a fait l'objet de vives critiques de la part d'associations rwandaises, qui accusent clairement le vrai Paul Rusebagina d'utiliser sa biographie (apparemment en partie mensongère) pour exploiter un véritable business.
Alors, intox ou vérité ? En l'état, impossible d'y répondre et ce n'est pas l'objet de ce film, certes tout à fait recommandable, mais assez décevant dans l'ensemble.
note: 12.5/20