Torse bombé, fière allure et cheveux au vent, les super-héros Marvel prennent la relève au musée Art ludique après le succès remporté par Pixar, 25 ans d’histoire. Dévoilant en avant-première 300 planches originales du studio cultissime, l’exposition dépasse les frontières du comics et fait même la part belle au cinéma : de quoi donner l’envie d’enfiler son slip par dessus son pantalon.
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Armageddon mis à part, ce sera certainement votre seule chance de pouvoir admirer Hulk, Spiderman, les Quatre Fantastiques et Captain America réunis en un seul endroit. Si en 70 ans ces justiciers n’ont pas révolutionné le port du collant, ils ont su égaler les dieux de l’Olympe en gagnant leur place au musée, accomplissant ainsi le rêve de Stan Lee, pilier de la maison Marvel. Une ascension digne de l’épopée d’Ulysse, que ce "Homère des temps modernes" n’aurait pu accomplir sans l’inventivité de ses dessinateurs de génie, influençant notre imaginaire collectif à grands renforts de pop culture et de super-pouvoirs bien sentis. De Jack Kirby à Alex Ross et en passant par Steeve Ditko, la légion de planches ravira les fans inconditionnels de BD : entre retouches, messages manuscrits, collages et "défauts de fabrication", chaque oeuvre raconte une histoire bien à elle, témoignage essentiel du processus créatif. Les néophytes quant à eux retrouveront avec plaisir le mythique casque d’Iron Man, le bouclier de Captain America, l’hydrabike et le marteau de Thor : le tout en grandeur nature, ça en jette presque plus qu’à l’écran. Autant de reliques incontournables du Panthéon de l’entertainment moderne, promesse d’une échappatoire à la condition de simple mortel. Car avouons-le : quel adolescent ne s’est jamais rêvé arpenter les gratte-ciels avec la grâce d’un Spiderman, ou jouer les casse-cou en défiant des malfrats ? Au-delà de l’intérêt historique offert par la rétrospective, on vient admirer ces héros avec l’affection et le plaisir régressif d’une visite à un vieil ami. Mimétisme oblige, c’est la démarche plus assurée et les épaules droites que le visiteur quittera le musée, comme inspiré par l’aura des justiciers masqués. Pari réussi pour l’équipe de Marvel, parvenue à créer ce supplément d’âme indispensable au costume: le visage humain qu’il manquait aux demi-dieux d’autrefois.