Presses de la Cité • 501p • 2014 • 21.90 € (Partenariat Babelio)
Je n’aime pas trop qu’on s’adresse à moi dans un livre, déjà car un livre ne parle pas, mais surtout car ça me remet en tête que je ne suis pas dans le livre et que je ne suis qu’une simple lectrice. Bref, ça casse ma lecture. Puis je n’aime pas que l’on me dise quoi penser.
J’ai été très heureuse d’être sélectionnée pour lire ce livre car j’ai adoré Bussi avec "Un avion sans elle" et la couverture est très belle ! L’écriture est toujours aussi fluide. Une lecture sans prise de tête.
Néanmoins, je n’ai été happée par l’histoire que vers le milieu du livre car avant c’est un peu trop en surface, semblable à tout autre livre type "thriller". Egalement, je suis certaine de n’avoir pas pu m’imprégner de ma lecture car je n’ai pas réussi à m’imaginer dans ce livre, même si, paradoxalement, c’est écrit à la première personne. Oui mais celle-ci est un homme, d’une origine différente de la mienne, assez stigmatisée, sportif (bon ça encore, j’aurai pu rêver être sportive haha), travaillant dans un institut psychiatrique et unijambiste (description dans l’ordre du livre je crois!). Tout cela combiné, cela devient assez impossible pour moi de m’imaginer en tant que personnage principal et de réfléchir avec/comme lui.
C’est la première fois que je vois un personnage principal de ce genre, c’est assez surprenant. C’est aussi assez risqué de la part de l’auteur car justement, le lecteur n’arrive pas à s’attacher au personnage principal car il ne s’y reconnaît pas. Je pense tout de même que c’est intéressant et que ça envoie un message assez fort. Même deux : 1. Pourquoi tous les personnages principaux sont une réplique de la personne idéale, sans défaut ? 2. Jamal, avec tous ces couacs de personnage principal se rapproche des populations stigmatisées dans le réel, qui subissent des accusations non fondées comme celles de certains meurtres, viols, vols… Du délit de sale gueule en bref.
Je reste sceptique sur les intentions de l’auteur sur ce point. Mais ok, soit.
Par contre, et là c’est la deuxième fois sur deux livres lus de cet auteur que cela m’arrive : je ne vois pas venir le dénouement et je ne suis pas vraiment certaine que cela puisse être possible de le découvrir avant. Il sort un peu une explication de son chapeau 50 pages avant la fin puis une autre 30 pages après, bâcle légèrement le tout et nous laisse en plan. Tout semble assez tiré par les cheveux ou alors j’ai loupé une phrase clef. Pour cela il faudrait le relire mais je vous avoue n’avoir pas forcément envie. Aussi, la phase du jugement est assez loufoque et rend l‘histoire incongrue. Bref, se faire prendre de court est assez frustrant car le lecteur ne participe pas complètement à la recherche.
J’ai apprécié le stresse grandissant au fil des pages, ceci grâce aux titres des chapitres écrits sous la forme interrogatives et aux doutes de Jamal. L’écriture est simple, facile à lire, fluide, ce qui en fait une lecture rapide.
Une fin sur une touche "fleur bleue" mais pas touchante car le lecteur ne peut s’attacher à personne dans ce roman.
• En Bref •
Ma note sur Livraddict : 13/20
Michel Bussi semble se greffer aux styles de Guillaume Musso et Marc Levy : fluide, sans difficulté, de quoi passer un agréable moment sans prise de tête. A priori, il a sauté une étape car il arrive déjà celle de "je veux faire du thriller en mettant un peu ce que je veux dans le livre". Déception sur ce livre même si la lecture est tout de même sympathique.
et je n’ai pas compris le titre.