Martin Schultz
Les élections européennes passionnent moins les Français que les municipales mais plus (au dernier sondage meilleur que le précédent) que les Européennes de 2009. S’il s’agit, comme le demande Jean-François Copé de punir François Hollande, on pourra lui rétorquer que le travail a déjà été fait en mars dernier. Heureusement, les enjeux des élections du 25 mai (en un seul tour à la proportionnelle) dans les 28 pays de l’Union européenne dépassent largement la seule personne et la seule politique du président français. Ces enjeux se résument à deux questions : quelle sera la couleur de la majorité des parlementaires de Strasbourg ? Quel sera le ou (la) futur(e) président(e) de la Commission européenne ? A la première question, les sondages actuels indiquent, tout d’abord, une poussée des populismes de différentes natures car le FN français n’est pas l’équivalent de l’UPK britannique. De toutes façons ces partis d’extrême droite luttent contre l’Europe, contre l’Euro, contre la liberté de commercer et de vivre. Contre l’ouverture au monde. Le problème est que cette ouverture manque de règles et de cadres permettant une concurrence non faussée.Le résultat du vote ne permettra pas aux néofascistes et aux souverainistes étroits de poser sur l'orientation de la politique européenne. Primo qui sera majoritaire du PPE (la droite) ou du PSE (les socialistes) avec leurs alliés au sein du Parlement dont le groupe Verts. Les sondages penchent légèrement en faveur de la gauche mais d’ici le 25 mai, la situation peut encore évoluer. Secundo, quel nouveau président pour la Commission puisque Jose Manuel Barroso va être remplacé ? La question est simple : sera-ce Jean-Claude Juncker, le Luxembourgeois, ancien premier ministre d’un paradis fiscal ou Martin Schultz, président sortant du Parlement européen, favorable à une meilleure harmonie fiscale en Europe et partisan d’un plan de relance des investissements intelligent. La question mérite d’être posée et j’y insiste parce que c’est l’enjeu de l’élection européenne. De l’élection du parlement dépend — et c’est la première fois dans l’histoire — celle du président du principal exécutif européen. L’enjeu n’est donc pas mince et les Français feraient bien d’y regarder à deux fois avant de décider de voter ou de s’abstenir, de choisir tel ou tel parti en leur âme et conscience. Au moment même où l’Ukraine risque d’entrer en guerre civile, où des pays frontaliers de la Russie se posent de graves questions sur leur indépendance fragilisée par Poutine, l’Europe doit demeurer la garante de la situation de paix qui règne depuis 1945 et prendre le virage de la croissance raisonnable et écologique, celle qui fait défaut depuis deux décennies. Pour toutes ces raisons, je choisirai donc Martin Schultz le 25 mai prochain et les partis qui le soutiennent.