
A noter, témoignages et phrases chocs illustrent cet essai. Je vous cite le plus fou : "Un jour, j'avoue, j'ai été bobo. C'était boulevard Richard-Lenoir, il y a quelques mois. J'ai vu un attroupement, des tables et des casseroles. J'ai dit à mon mari :"Oh, chouette, un événement Fooding." C'était la soupe populaire." Sympathique et drôle, cet essai tente de mieux définir les bobos et leurs pratiques. Il souligne leur contradictions qu'il ne souhaite pas justifier. Mais celles-ci sont justement ce qui agace dans le bobo. Il se veut en avance sur son temps, ouvert, intéressé par son développement personnel, engagé, responsable, durable... Mais il est aussi égoïste et opportuniste. Si l'essai est intéressant, il ne me convainc toutefois pas vraiment. Certes, ces bobos s'adaptent au monde dans lequel ils vivent. Certes, ils tâchent de mobiliser pour améliorer les choses à leur échelle. Mais ne cherchent ils pas simplement leur propre jouissance plus que le bien être collectif ? Sont-ils réellement lucides sur leurs contradictions ? Celles-ci ne finissent-elles pas par les discréditer ? J'aime l'idée de ne pas jouer sur la lutte des classes mais sur leur mélange, leur enrichissement mutuel. J'ai peur toutefois qu'il ne s'agisse que d'une utopie et que nos bobos soient déconnectés des réalités qui ne sont pas les leurs... Bref, je reste assez sceptique suite à cette lecture.