Magazine Cinéma

Cinéma: "The selfish giant" de Clio Barnard

Par Paulo Lobo
Très maîtrisé, ce film de Clio Barnard, sur l'enfance écorchée vive, peut-être un tantinet trop cérébral et convenu. Heureusement, il y a l'interprétation bluffante des deux petits jeunes, Conner Chapman - incroyable boule de nerfs - et Shaun Thomas - juste et sensible. C'est glauque, triste, ça se passe dans le nord de l'Angleterre d'aujourd'hui, c'est post-industriel et apocalyptique, tout le monde a des visages patibulaires et labourés par les pleurs qui ne servent à rien. Au milieu de tout cette fange, on suit les "aventures" de deux gamins amis plus ou moins débrouillards, Arbor et Swifty, qui sont renvoyés du lycée et s'improvisent collecteurs de vieux métaux pour le compte d'un ferrailleur un peu louche, Kitten.La fuite en avant des deux garçons, livrés à eux-mêmes et dont le sort ne semble préoccuper personne, fait penser à la fois aux "400 coups" de Truffaut, au cinéma des frères Dardenne et à celui de Ken Loach. La réalisatrice a choisi de traiter son sujet avec un naturalisme âpre et amer. Mais son regard pour les deux héros enfants est empli d'amour et de compassion, elle ne leur laisse pas beaucoup d'issues sur le plan de la réalité, mais leur ouvre la porte du rêve et de l'amitié. Et elle leur donne deux clés: l'amour intense des chevaux pour Swifty et la rage de vivre pour Arbor.

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Paulo Lobo 1390 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines