Titre: Qu’attendent les singes
Auteur: Yasmina Khadra
Edition: Casbah éditions Algérie
Date: Avril 2014
ISBN: 978-9947-62-008-3
Quatrième de couverture: "« Merveilleusement maquillée, les cheveux constellés de paillettes, les mains rougies au henné avec des motifs berbères jusqu’aux poignets, on dirait que le drame l’a cueillie au beau milieu d’une noce.
Dans ce décor de rêve, tandis que le monde s’éveille à ses propres paradoxes, la Belle au bois dormant a rompu avec les contes. Elle est là, et c’est tout. Fascinante et effroyable à la fois. Telle une offrande sacrificielle… »
Une jeune étudiante est découverte assassinée dans la forêt de Baïnem, près d’Alger. Une femme, Nora Bilal, est chargée de mener l’enquête, loin de se douter que sa droiture est un danger mortel dans un pays livré aux requins en eaux troubles. Qu’attendent les singes est un voyage à travers l’Algérie d’aujourd’hui ou le Mal et le Bien se sentent à l’étroit dans la diablerie naturelle des hommes. "
Je suis de plus en plus déçu par mes lectures de Yasmina Khadra. Je l’ai énormément apprécié lors de mes premières lectures, L’Attentat, Les Hirondelles de Kaboul, Les Sirènes de Bagdad, ainsi que les enquêtes du commissaire Llob, dans Morituri, Double Blanc, L’Automne des chimères et aussi La Part du mort. C’est avec ces livres que je me suis retrouvé dans le monde passionnant des livres et de la lecture. Ce fut pour moi des moments succulents. Ce que le jour doit à la nuit a représenté pour moi le summum de Yasmina Khadra, mais depuis, mon plaisir varie en dents de scie, descendant avec L’Olympe des infortunes, L’équation africaine, Le chants des cannibales auxquels je reproche une certaines naïveté, et pas mal de clichés, et remontant avec Les Anges meurent de nos blessures où l’auteur avait retrouvé une verve et une inspiration particulière.
Avec Qu’attendent les singes, Yasmina Khadra maintient chez moi un certain arrière goût amer d’insatisfaction, un peu entre les vertes et les pas mûres. M’ayant surpris et pas mal décontenancé par sa volonté de briguer la présidence de l’Algérie, je l’avais vu dans quelques interviews où il paraissait vouloir vider les océans avec un sot d’eau, dans ce dernier roman, l’auteur me donne plus l’air de commettre une énième maladresse. J’y vais en fait un peu fort, car ce n’est pas vraiment un mauvais livre, disons plutôt que la cuvée khadréenne de cette année n’est pas un millésime.
Sur fond d’enquête policière, Yasmina Khadra tente de nous brosser un tableau de l’Algérie actuel. Tombé sous le joug des Rbobas, un néologisme de l’auteur désignant les maitres du pouvoir absolu du pouvoir, les gens de l’ombre que le petit peuple ne connait pas, et qui vivent au dessus de toutes les lois de la république. (Yasmina Khadra multiplie les néologismes au fils de ses livres. Rboba ici, Araberbères précédemment…) Toujours dans ce livre, l’auteur semble aussi vouloir régler des comptes personnels, il faut avoir suivi plus au moins le parcours de l’auteur pour s’en rendre compte, mais c’est assez percutant. Accusé par certains d’avoir plagié un livre (Les amants de Padovani de Youcef Dris) pour Ce que le jour doit à la nuit, notamment par un certain Karim Saroub, psychologue et écrivain au succès mitigé, vu que personne ne le connais ou presque, Yasmina Khadra règle ses comptes avec lui sans le nommer, mais prend soin de laisser suffisamment de détails pour l’identifier et le trainer, à sa manière dans la boue.
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