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forces et faiblesses de Nouvelle Donne : des points de convergence avec le Front de Gauche

Publié le 04 mai 2014 par Mister Gdec

Pierre-Larrouturou-celui-qui-veut-faire-penser-la-gauche_article_landscape_pm_v8Faut bien en parler, ne serait-ce que pour faire plaisir à ceux et celles qui le soutiennent, qui ne sont pas nos ennemis, et avec lesquels on peut parfois trouver quelques points de convergence…  Mais faut quand même reconnaitre que leur cœur de cible est particulièrement ténu, et que j’ai un peu de mal à le situer, quelque part entre l’aile gauche du PS et le front de Gauche. Autrement dit, le royaume du pas grand chose ou l’infini du presque rien.

Et puis, Larrouturou, son discours, on le connait, depuis longtemps, basé en grande partie sur la réduction du temps de travail. je ne suis pas très sûr qu’il résolve tout, mais je vais faire un effort. Il vient d’accorder un interview à Paris Match…. Voilà qui me demande un deuxième effort, presqu’ insurmontable. Car enfin, quand on aime la politique, Paris Match, voyez vous, c’est un peu comme le Républicain Lorrain pour qui aime les analyses de l’actualité fouillées.  Passons. Que nous dit le fondateur de Nouvelle Donne, parti récent que j’ai qualifié une fois, en toute objectivité et rationalité électorale me semble-t-il, de "Supplétif du PS", ce sur quoi je n’ai toujours pas changé d’avis, puisqu’on les crédite au prochaines élections européennes (je ne savais même pas qu’ils déposaient des listes, étant donné leur (trop) récente création) de la part impressionnante d’intentions  de vote de …. 1,5 %.  S’ils font ça, ce sera déjà bien. Passons encore. La valeur n’attend pas le pourcentage d’intentions de votes, en effet.

Le titre de son interview part pourtant d’un bon constat, que je partage :

"La politique de l’offre de Hollande, une erreur tragique"

"Il y a eu une révolution libérale dans les années 1980; Margaret Thatcher a changé l’Europe en trois ans en tapant du poing sur la table. Nous disons : en un an ou deux ans, faisons l’inverse. Nous disons qu’on ne peut pas y arriver à 28. Il faut redémarrer à 6, à 9 ou à 11… Vous avez vu, il y a 11 pays qui ont lancé la taxe Tobin. Les Anglais sont furieux, mais c’est la preuve qu’on peut y arriver."

Voilà qui me rappelle le discours de Wauquiez, ce qui n’est déjà pas bon signe, non seulement en termes de gauchitude, mais aussi et surtout parce que le repli sur soi en politique ne m’a jamais semblé représenter une bonne solution. Mais là où je suis d’accord avec Larrouturu, c’est sur le parallèle qu’il fait avec l’Allemagne : "au moment même où la droite allemande dit qu’il faut faire plus de justice sociale, François Hollande préconise une politique de l’offre. C’est une erreur tragique." il a raison. je l’ai déjà écrit ici, alors qu’en Allemagne on parle d’instituer un salaire minimum pour lutter contre la précarité, il y a une certaine incongruité à le remettre en cause de ce côté ci du Rhin, et de réclamer plus de flexibilité (toujours pour les mêmes…) alors que les contrats de courte durée n’ont jamais été aussi nombreux en France.

Autre point de convergence entre nous, l’attitude de Nouvelle Donne par rapport au traité Transatlantique, que Raquel Garrido a très bien démystifié dans une petite vidéo très pédagogique. Il est en effet nécessaire de donner à cette négociation un caractère plus démocratique, là où cela apparait un peu trop comme un coup de poignard dans le dos des peuples dans la plus totale opacité.

je suis d’accord également avec cette idée d’un " énorme emprunt de 1000 milliards d’euros au niveau européen pour combattre le réchauffement climatique. " Toutefois, je la juge peu réalisable en l’état actuel des forces en présence, malgré son caractère d’impérieuse nécessité.

Pour terminer – je ne vais en effet pas m’étendre sur le discours d’un type et d’un parti qui me semble d’emblée pour les raisons que j’ai déja dites voué à l’échec – une phrase de cet interview m’est restée en travers de la gorge, malgré que je sois l’un de ceux qui a pris ses distances avec Mélenchon :

"Une autre partie, autour de Jean-Luc Mélenchon, dit que l’économie, ce n’est pas très important et qu’il faut «mettre du conflit partout».

De la même manière que je n’ai pas voulu caricaturer ici les positions de ce Monsieur (bien que je souhaite le remettre à sa juste – infinitésimale – proportion),  on aurait aimé qu’il se donne la même peine et présente les mêmes préoccupations morales. Que je sache, les propos, les positions et les écrits de Généreux notamment, de même que d’autres économistes atterrés, sont là pour illustrer tout le contraire de cette grossière caricature, à laquelle on  est plus habituée quand elle vient de fauxcialistes patentés. Ce genre de mépris là n’aide pas le débat. Mais peut-être répond il à un autre venant de notre camp, pourquoi pas, je suis prêt à l’admettre. C’est pourquoi il me semble utile de poursuivre l’échange plutôt que de rester sur une logique de supériorité réciproque et exclusive. Les vertus du débat, plutôt que de l’ invective, puisque le Monsieur le dit,  voilà qui devrait nous rejoindre…. J’attends des arguments à ce que je viens d’écrire ici.


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