Le lendemain de leur première date parisienne, nous sommes allés à la rencontre des Twinztrack a.k.a Yezdi et Ben pour une interview fort sympathique dans le studio de MiM, là où enregistre, entre autres, Set&Match. Le rapprochement entre le groupe montpelliérain et les deux jeunes producteurs , leur actualité, la recherche d’une identité propre et les projets à venir sont au sommaire de cette interview. En prime, Twinztrack nous offre un mix pour profiter de ce premier dimanche de mai ensoleillé et signe ainsi le deuxième Union Street Radio Mix.
Union Street : Présentez vous pour nos lecteurs qui ne vous connaissent pas encore.
Yezdi : Twinztrack, ça fait 5 ans qu’on fait du son ensemble maintenant…
Ben : Concrètement depuis 3 ans, avec une prod pour Black Kent…
Y : En fait on vient de la même ville puis on s’est rencontré par un pote qu’on a en commun qui nous a présenté, le feeling est bien passé et on est devenu bons potes et c’est là qu’on a décidé de monter le groupe.
B : A la base on faisait vraiment que des instrumentales hip-hop mais maintenant on essaye de créer notre propre identité, de faire des remixs, toujours dans le délire hip-hop mais vraiment des tracks à nous quoi !
US : Vous jouiez hier soir au Social Club à Paris, comment s’est passé la soirée ?
B : Lourd ! Bon public, on a vraiment joué ce qu’on aime, les gens étaient réceptifs.
US : Vous avez produit 2 gros bangers pour le groupe Set&Match, « Résolutions » et « MTP Bop a Lula » et votre dernier projet était étiqueté SetEquipe , le clip de « Blinding » réalisé par Le Crabe Production. Quels sont vos liens avec le groupe ? Comment travaillez vous ensemble ?
B : C’est une vraie connexion ! C’est parti tout bêtement d’internet, on leur a envoyé un lien avec nos intrus, à l’époque on commençait on était pas vraiment connus…
Y : Il y a déjà 2 ans…
B : Ils ont kiffé ce qu’on faisait et ils ont retenu « Résolutions », on a taffé le son avec eux et c’est là qu’on s’est vraiment rapprochés. Il y a vraiment un échange avec Set&Match, c’est pas juste envoyer le beat, il y a un vrai travail d’édit, on est venu ici, chez MiM, c’est là qu’on s’est rencontré. On a vraiment travailler sur l’album Tudo Bem, on leur a filé 4 prods… Puis les mecs niveau délire c’est vraiment le notre, c’est assez rare en France de trouver des rappeurs qui peuvent poser sur des bangers comme on aime.
Y : Comme pour « MTP Bop a Lula » c’est Ben qui a vraiment retravaillé la prod …A la base elle était prévu pour notre projet instrumental, c’était assez riche et il l’a épuré pour qu’elle devienne celle que vous connaissez maintenant.
B : C’est comme ça que c’est devenu SetEquipe, on s’est vraiment rapprochés à force de tout le temps bosser ensemble, puis l’année dernière on a fait quasiment que des prods pour eux donc maintenant c’est des potes.
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« …Avec le net, si tu as un peu de talent tout peut s’enchaîner très vite… »
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US : Vous sortiez un premier projet complet au début de l’année 2014 (VIIIO8 le 31 janvier 2014). C’était une vraie volonté de votre part de faire un projet uniquement instrumental et de prouver que vous étiez aussi capable de proposer un projet cohérent sans rap ?
B : C’était vraiment la volonté de se créer une identité.
Y : Sortir notre propre truc quoi ! Faire notre son sans dépendre d’éléments extérieurs…
B : Quand tu fais ton propre projet, c’est ton avis qui compte alors que quand tu vas travaillé avec un artiste tu fais aussi en fonction de lui donc c’est pas le même exercice…
Y : Tout le monde a envie de faire sa propre musique à un moment donné.
B : On a déjà fait beaucoup de rap et cette année on a vraiment la volonté de rester sur le créneau intrumentales, remixs etc… Mais une fois que l’on aura sorti plusieurs projets on reviendra vers le rap, c’est ce qu’on aime…
US : Vous faites parti de cette génération de producteurs qui a explosé avec internet et qui comptabilise de nombreuses lectures sur soundcloud. Quel regard porté vous sur la scène beatmaking française et quels liens entretenez vous avec elle ?
B : C’est super ! Avec soundcloud, tout peut aller très vite. T’es sûr que si tu as un peu de talent tout peut s’enchaîner rapidement…
Y : Si les gens t’ont bien capté une fois, ils vont forcément te recapter, c’est un réseau quoi ! La plateforme soundcloud permet vraiment cela je pense. Au niveau de l’exposition, t’es vraiment suivi maintenant, y’a beaucoup de flux, de nouveautés et les gens vont régulièrement dessus pour découvrir ou écouter quelque chose.
B : Tu découvres des mecs qui font du son tous les jours quasiment ! Les plateformes, les petits labels genre Cosmonostro, Soulection, ça permet de se connecter très vite !
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« …On va vraiment travailler la rythmique, je pense que c’est là dessus que l’on peut se démarquer. On s’éclate plus facilement sur le beat que sur la mélodie… »
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US : Est ce que vous étiez musiciens avant de faire de la prod ? Krampf me disait par exemple qu’il était totalement autodidacte. C’est pareil pour vous ?
Y : On est complètement autodidacte ouais !
B : On essaye quand même de s’ouvrir vraiment aux mélodies maintenant car à la base on est vraiment des constructeurs de beat !
US : Comment vous organisez-vous pour travailler à deux ? Y’en a un qui fait le beat, un qui propose la mélodie…?
B : ça dépend ! On a toujours une base. On est tous les jours au téléphone ensemble pour échanger sur les nouvelles productions.
Y : Quand j’ai un beat commencé et que je trouve ça lourd, je l’envoi à Ben, il me donne son avis, si ça vaut le coup ou pas… Et sur certains tracks on collabore vraiment.
B : Comme on habite plus dans la même ville maintenant c’est plus compliqué. Avant on faisait vraiment des tracks en live alors que maintenant c’est plutôt, je fais une partie puis je lui envoie et vice versa…
US : Par exemple le projet que vous avez sorti, vous l’avez travaillé à distance ?
B : Il y a un track qu’on a vraiment fait ensemble mais le reste a été fait à distance.
Y : C’est vrai que c’est agréable de bosser à 2, on est plus efficace, c’est une autre sensation…
US : Vos sons sont souvent remplis de rythmiques très trap et de cuivres synthétiques. Comment est ce que vous caractériseriez votre son ? Sans prétention qu’est ce qui vous démarque des autres beatmakers ?
B : Les percus je pense…
Y : Nous on va vraiment travaillé la partie rythmique, je pense que c’est là dessus que l’on va se démarquer. On s’éclate plus facilement sur le beat que sur la mélodie.
B : C’est pour ça qu’on a tendance à faire des sons plutôt « banger ».
Y : Le beat, la rythmique prend vraiment une place importante dans notre musique, le choix des drums, etc…
US : Pour finir, quels sont projets pour l’avenir ?
B : On a déjà bien travailler le premier projet qu’on a sorti en janvier, on a voulu faire les choses bien, on a fait un clip, une belle pochette et je pense qu’on a encore de sortir des tracks en quantité, avoir des retours…
Y : On va continuer à balancer de l’actu sur soundcloud, continuer à faire des morceaux, peut être faire un petit EP…
B : 3, 4 titres originaux ça serait bien… Mais on veut vraiment continuer à apprendre, sortir des morceaux, continuer à faire monter un peu tout ça et observer le retour des gens. Quand tu bosses sur un projet pendant un an, tu t’enfermes, t’as pas vraiment de retour et t’évolues moins rapidement quoi…
Y : On aime bien avoir des retours directs maintenant, par internet ou par le live on les ressent vraiment et c’est agréable.
US : Quelques dates en prévision d’ailleurs ?
B : Peut être Milan en Italie dans quelques semaines… On est pas mal en pourparler pour différentes dates et les gens commencent vraiment à nous contacter donc c’est positif…
Y : Une date en appelle une autre et on apprend petit à petit et c’est vraiment un objectif qu’on s’était donné il y a quelques mois de faire du live.
Interview : David Dupoirieux
Union Street remercie les Twinztrack ainsi que MiM pour nous avoir accueilli dans son studio.
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