Les Chaudières me tiennent tête

Publié le 04 mai 2014 par Assouf

Pas de la Balme et Tête des Chaudières

Il y a quelques semaines, j'envisageais de coiffer la Tête des Chaudières. Divers événements m'avaient fait reporter mes pas vers les Molières. Et là, après le 1er Mai, me voici avec deux jours de repos consécutifs, fait rare. Une possibilité de doubler le week-end? Que nenni! mauvais temps et fatigue ont eu raison de mon samedi, passé assez mélancoliquement, à me demander par ailleurs quelles destinations seraient pertinentes, vu les chutes de neige récentes annoncées au-dessus de parfois 1500-1600m. C'est la période un peu pénible, un entre-deux hiver-été où les bas objectifs ne motivent plus autant et les plus hauts pas vraiment accessibles. 

Tête des Chaudières


Je me décide quand même, le beau temps étant annoncé pour le lendemain, à gagner Corrençon-en-Vercors, donc, pour monter à la Tête des Chaudières. Une brume épaisse n'encourage pas le fol optimisme, il faut bien le dire. 

Végétation givrée


M'enfin, le lendemain matin, c'est très légèrement plus engageant. Très légèrement. En fait, au départ vers 7h, je n'y vois pas à plus de 20m et le vent est glacial. Le bon côté, c'est les arbres givrés au bord de la piste, comme si on était dans le Pilat au mois de février

C'est là qu'on remercie la météo de la veille


Vers 1500m, la neige... dure et verglacée comme c'est pas permis, en tout cas d'après les Conventions de Genève. Mais la pente n'est pas bien forte, la montée n'est pas difficile. Et là! petit miracle météorologique, je passe au-dessus de la brume au moment d'arriver en face de la Tête des Chaudières, illuminée des  rayons de Soleil matinaux. Superbe! 

Ça fait du bien de sortir de ça!


Virage à gauche pour monter vers le Pylone 1800m. Myriades de traces dans la neige!... chamois dans tous les sens, et ce satané coq! tétra-lyre! qui suit le chemin et de temps à autre plonge dans quelque bosquet de pins. Enfin, il a du faire ça hier, ou dans la nuit, ou plus tôt que moi. Introuvable, à la différence des chamois, qui bondissent... un! deux! trois! devant moi. 

Pas trop envie de s'attarder


Spectre de Brocken

C'est donc bien parti. Je gagne le pylône, et le Soleil me gagne. Et en contrebas? la brume. Irisations derrière les pins, spectres de Brocken par-ci, par-là. Direction le Pas de la Balme. Pas une seule trace. Et une neige verglacée de plus en plus verglacée. Les pentes ne sont pas vertigineuses, et le coup de toboggan serait bien vite arrêté, mais quand même. Il suffit de mal tailler une marche et c'est la grande glisse. J'arrive à une petite cabane apparemment fréquentée par les chamois. Les pentes pour remonter le vallon des Chaudières ne m'emballent qu'à moitié, avec ces conditions de neige. 

A Combeauvieux


Un peu dans le flou, là

C'est clair, je ne suis pas venu pour faire du toboggan. C'est donc le renoncement. Je pourrais aller au moins au Pas de la Balme, mais le temps d'y penser, la fenêtre bleue se referme, poussée, violemment, par la brume épaisse qui déborde la barrière est du Vercors. Aussitôt, le grand froid revient, et je n'y vois plus rien. Je retrouve à l'aveuglette le pylône, et ainsi le sentier qui va me ramener au point de départ, tranquillement, vers 10h. 

Bientôt la fin


C'était quand même une chouette balade. L'aurait juste fallu pas oublier les crampons, c'est tout.