Carte d’identité du mouvement
- Le Front de Gauche s’est constitué en 2009 pour les élections européennes. Il est composé d’une réunion de différents partis dont les principaux sont le PCF (Parti Communiste Français), du PG (Parti de gauche) ainsi que de la Gauche Unitaire.- Slogan : « Rompre et refonder l’Europe ».- Idéologies : Anticapitalisme, communisme, socialisme, écosocialisme, altermondialisme.- Ralliement européen : la Gauche Européenne.- Derniers résultats aux élections européennes de 2009 : 5 sièges et 6,48% des voix.
Déclarations et propositions
Dans cette période de crise économique touchant durement certains Etats d’Europe, le Front de Gauche, malgré ses divisions internes, est arrivé à se rassembler pour ces nouvelles élections européennes.
Pour le Front de Gauche, l’Europe d’aujourd’hui, celle du Traité de Lisbonne de décembre 2007, ne peut être la solution à la crise. Le rassemblement des gauches anticapitalistes accuse l’UE d’encourager le libre-échange au détriment de la protection de « l’environnement et de la justice sociale ». Pour eux, il faut s’intéresser de manière plus approfondie à l’écologie, chercher des solutions à la crise de la démocratie qui touche le continent et refonder l’Europe en commençant par ne plus appliquer le Traité de Lisbonne.
Le Front de Gauche souhaite une grande réforme de l’UE notamment économique et financière. Tout d’abord, il s’oppose aux derniers traités de l’UE, notamment ceux instaurant la règle des 3 pour cent qui limite les déficits et dettes publics des Etats. Il faut savoir que le Front de Gauche ne souhaite pas sortir de l’Euro, mais un changement dans la politique économique de Bruxelles. Les Etats devraient pouvoir contrôler la BCE afin de pouvoir lui emprunter directement à des taux faibles, et non plus auprès des banques privées. C’est pour les listes du Front de Gauche, une des causes de la crise des dettes de 2009-2010. Les mouvements spéculatifs des banques seront également contrôlés.
Le Front de Gauche s’oppose également aux directives visant à ouvrir les services publics au secteur privé comme ce sera bientôt le cas pour la part voyageur de la SNCF.Bref, les propositions du front mené par Jean Luc Mélenchon sont totalement opposées à la vision libérale de l’UE actuelle. Pour le Front de Gauche, ces avancées ne peuvent se faire qu’avec l’union des autres partis dits « progressistes » d’Europe.Le FG s’oppose de même au futur traité de libre-échange entre l’UE et les Etats-Unis dit Grand Marché Transatlantique (GMT) dont les négociations avancent. Cet accord est accusé, s’il est adopté, d’augmenter la concurrence déloyale et donc d’être défavorable aux peuples européens. Au contraire, le Front de Gauche ambitionne de créer un SMIC européen relatif à chaque Etat mais dont l’objectif sera de les converger vers le haut. C’est à dire d’arriver progressivement à un SMIC identique dans tous les Etats membres.
Le volet économique du programme du Front de Gauche est donc logiquement étendu. Cependant, même s’il est évident que ce programme est assez eurosceptique, on peine à entrevoir la vision institutionnelle que Jean Luc Mélenchon et les siens proposent. En effet, le pouvoir politique et économique sera-t-il concentré à une échelle européenne ou nationale ? Quels nouveaux traités proposent-ils ? Veulent-ils modifier les institutions européennes ? De même, si Jean Luc Mélenchon critique les règles budgétaires imposées aux Etats, il faut tout de même rappeler que ces règles remontent au traité de Maastricht en faveur duquel il s’était prononcé. Aussi, même si le Front de Gauche dénonce la politique trop libérale, il n’évoque pas clairement sa pensée profonde sur l’euro.
Dans le domaine de l’écologie, le Front de Gauche s’oriente vers la création d’une politique agricole commune fondée sur la coopération entre les Etats et non plus sur la concurrence provenant notamment des écarts dans le coût de la main-d’œuvre.
Les communistes et le Parti de Gauche souhaitent qui plus est démocratiser l’UE en diminuant les pouvoirs de la Commission Européenne au profit du Parlement européen et des Parlements nationaux en renforçant notamment leur pouvoir de contrôle sur les décisions de la Commission.Les Français seraient aussi plus souvent sollicités via des referendums sur les grandes décisions de l’UE.
Ces propositions politiques et institutionnelles sont intéressantes car elles mettent le doigt sur une trop grande importance de la Commission de Bruxelles dans le pouvoir législatif.
Enfin, sur les questions migratoires et de politique internationale, on retrouve des idées du Parti de Gauche. Le programme annonce l’arrêt de la stigmatisation des migrants hors UE avec une réforme de l’Espace Schengen passant essentiellement par un renforcement de la coopération avec les Etats limitrophes et notamment ceux du pourtour méditerranéen. Il est également demandé un retrait de la France de l’OTAN afin de sortir la France de l’influence des Etats-Unis. C’est une vision gaullienne, demandée également par le Front National, même si le Front de Gauche met en avant la protection des individus plus que de la souveraineté.
Rappelons tout de même que concernant l’immigration, il existe déjà l’Union Pour la Méditerranée qui a pour but de renforcer la coopération avec les pays du sud méditerranéen. Quant au retrait de la France de l’OTAN, même si l’idée n’est pas sotte, elle n’a pas grand-chose à faire dans un programme pour les élections européennes puisque c’est une question que l’on peut pleinement traiter en interne.
Comparons maintenant ce programme à celui de 2009. Il semble assez similaire, le Front de Gauche apparaissant ainsi constant dans ses idées. Le rôle de la BCE était déjà mis en cause en 2009 puisque le Front de Gauche souhaitait une politique monétaire plus favorable à la croissance donc plus souple. A l’époque aussi, il faisait des minima sociaux une priorité et proposait une politique de plus grande participation des salariés aux entreprises, notamment dans leur gestion. L’écologie était aussi déjà une priorité, tant Jean Luc Mélenchon souhaitait favoriser les énergies renouvelables. Le co-développement était déjà présent aussi dans le programme de 2009 qui allait plus loin en matière d’immigration puisqu’il prônait le droit de vote et l’éligibilité pour tous les étrangers, ainsi que la régularisation de tous les sans papiers. L’OTAN était aussi déjà présente dans le projet de 2009 qui souhaitait que l’Europe s’aligne moins sur les américains dans sa politique extérieure. Au final, le programme est sensiblement le même : cela a le mérite de la constance même si on peut pointer un manque d’originalité d’autant que le contexte a changé depuis 2009, notamment sur l’euro.
Au final, le programme du Front de Gauche est donc caractéristique des idées anticapitalistes et eurosceptiques des partis membres de ce rassemblement. Il réunira sans doute un bon nombre de vote, sans doute plus qu’aux dernières européennes, mais probablement un peu moins qu’aux présidentielles de 2012. Les sondages évoquent un score autour de 8 pour cent, ce qui permettrait au Front de Gauche d’avoir 6 à 8 députés européens.
Sources
WikipediaProgramme du Front de Gauche pourles élections européennes
Flo