Un architecte mort se réincarne dans le fils de son ancien patron et compte bien le faire chier...
La critique "bien chiée, bien digérée" de Borat
Il y a des séances de cinéma qui vous hantent très souvent, pas qu'un film vous a pris en horreur mais qu'il est une horreur. Parfois il arrive même que l'on ne s'en rend pas compte, au point de se dire "mon dieu, j'ai payé pour voir ça" (bon après j'ai découvert le streaming et Youtube). C'est ce qui m'est arrivé avec Mauvais esprit de Patrick Alessandrin. Par ailleurs sachez que j'avais des goûts mémorables puisqu'une semaine après j'allais voir Michel Vaillant de Louis Pascal Couvelaire. Pourtant c'était bien parti avec Michel Muller en mec réincarné en bébé mode voix-off. Sauf que le Michel du cinéma n'est pas le Michel de la télé, là est tout le problème. Le comique cynique de Canal + n'a jamais réussi sa carrière au cinéma, on peut même dire qu'on ne retiendra rien de sa filmographie si ce n'est quelques bouses made in Europacorp. En fait, Mauvais esprit se pose réellement comme une réunion de goinfrés avec de tout:
- Un acteur qui a bien besoin de cachetonner dans n'importe quoi pour payer son voilier (pas besoin de dire qui c'est, je pense que vous aurez compris de qui il s'agit).
- Un comique qui ne s'est jamais imposé au cinéma.
- Une chanteuse défoncée fiancée pendant un temps avec un Nuls: Ophélie Winter.
- Une actrice qui n'est pas à son premier cacheton pour payer ses impôts: Maria Pacôme.
- Une actrice qui a beau accumulé les daubes mais reste tout de même sympathique, et ce malgré une chanson aussi fine que "les hommes je les consomme, les maris je les mets dans mon lit" (petite dédicace à mon camarade Leslie Barsonsec qui repensera encore à ses visionnages de VHS avec sa petite soeur): Clémentine Célarié.
- Un acteur raté qui n'a tourné que dans des films ratés, c'est d'ailleurs pour cela que vous ne le connaissez pas: Matthias Van Khache.
Avec un palmarès pareil, on ne pouvait pas trouver pire casting de cinéma français et pourtant on en a vu des horreurs (genre "Clovis Cornillac et Kad Merad en flics"). Pour ce qui est de l'histoire, il renvoie à Allo maman ici bébé, la réincarnation en plus. Ainsi, Muller se réincarne après que Lhermitte l'a écrasé. L'occasion de bien le faire chier avec tout ce qu'il y a avec. Dès qu'il voit Ophélie il a envie de téter ce qui au vue de l'époque ne donnait pas trop envie. Dès que c'est Titi qui vient le nourrir, il lui recrache tout sans exception avec même les résidus de carottes. Et puis ne parlons même pas du pipi et du popo, ce serait très difficile d'en parler de manière objective. Evidemment pour Pacôme, on a droit à tous les sarcasmes de la vieille ridée et laide (je ne dis pas ça pour Pacôme, c'est Muller qui le dit). Le marmot essayera également de se faire tuer que ce soit en prenant une bagnole, en tatant les corones du rotweiller (ce qui une nouvelle fois est très vulgaire) ou de tutoyer une tondeuse à gazon. En gros, tous les gags graveleux possibles à base de bébé sont dans ce film d'1h30. C'est dire la pauvreté des gags surtout que même la connerie avec John Travolta n'allait pas aussi loin dans la bêtise (et pourtant).
Là, on a clairement l'impression d'être dans un concours de ce que va faire le bébé dans le pire des cas et évidemment Patrick Alessandrin en fait des tonnes. Quand il montre le bébé en train de téter, il filme carrément le bébé affalé sur le sein, juste pour montrer les charmes d'Ophélie. Quand il dégueule, on a Thierry Lhermitte en plan fixe se retrouvant avec une gerbe tellement grandiloquente qu'il y en a jusqu'aux carreaux. A cela, vous pouvez bien évidemment rajoutez la vulgarité de Michel Muller qui en fait lui aussi des caisses pour ce qui est d'aligner les grossiertés faciles sous prétexte que son rôle peut le lui permettre. En gros, il déballe tout sans vergogne sous prétexte qu'il incarne le bébé de son ancien patron qui accessoirement l'a écrasé et lui a piqué son projet. Et là paf retournement de situation improbable où le fils de Célarié, donc Van Khache, avoue avoir piqué les plans de Muller parce que c'est un branleur fini et qu'il est aussi inspiré que moi en regardant le Tour de France. A cela rajoutez également que la belle-fille et la belle-mère ne s'entendent pas du tout et ne cessent de s'engueuler à coup de "vieille pique" et "je reviendrais". Autant 15 août, précédante réalisation d'Alessandrin, était sympa, autant Mauvais esprit est juste à vomir. Tiens ça tombe bien, bébé tu as quelque chose à dire? Burb! Ah on dirait qu'il est content (vieille vanne Nuls qui marche toujours pour des gens ayant trop bu).
Pour concorder avec l'accroche du film ("chieur né" donc): Merde née!
Note:
Note naveteuse: 17/20