Le développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication en Algérie a accusé un retard inexplicable aux dires des experts. L’introduction de la 3G à la fin de l’année 2013 boostera-t-elle ce secteur, désormais vital pour la modernisation de l’économie nationale ainsi que le fonctionnement des services publics dans un monde interconnecté ?
Les TIC (technologies de l’information et de la communication) ne relèvent pas seulement d’une problématique technique et technologique. Elles répondent à des
exigences dictées à l’ensemble de la communauté internationale par le flux considérable d’informations de toute nature à l’échelle planétaire. L’Algérie, dans ses relations d’échanges avec
l’espace maghrébin, euro-méditerranéen et de façon plus large avec l’environnement économique international se doit de relever les défis de la mondialisation et de la compétitivité de ses
entreprises.
Selon Gaye Daffé, expert sénégalais, dans une contribution intitulée “Les nouvelles technologies de l'information et de la communication : défis et opportunités
pour l'économie sénégalaise” publiée dans la revue Uniris (United Nations Research Institut For Social Development) estime qu’“une trentaine d’années ont suffi pour faire des technologies
de l’information et de la communication (TIC) l’un des principaux vecteurs de l’activité économique et sociale presque partout dans le monde. Les nouvelles technologies de l’information et de la
communication (NTIC) sont généralement définies comme l’ensemble des dispositifs et des systèmes informatiques de stockage, de communication, de traitement et de gestion de données. Elles
Constituent un ensemble convergent des technologies de la micro-électronique, de l’informatique (machines et logiciels), des télécommunications diffusion et de l’optoélectronique. Cette
interaction de l’électronique et de l’informatique explique que les applications des NTIC puissent répondre aux besoins aussi bien des entreprises et de l’Etat que des ménages et des
individus”.
Qu’en est-il pour notre pays ? Après moult tergiversations, pour des considérations diversement interprétées par les spécialistes ainsi que les
observateurs politiques ; les pouvoirs publics sous la pressions des impératifs économiques, technologiques, voire politiques, ont initié un programme de modernisation du réseau
national de télécommunications axé sur la réalisation de 45 000 km de faisceaux hertziens numériques et de 62 000 kilomètres de fibres optiques.
Il faut rappeler qu’en 2012, notre pays était considéré comme la lanterne rouge, en se classant à la 13e place dans le monde, d’après le World Economic Forum (WEF).
Par ailleurs, des investissements ont été enfin consentis dans le domaine du haut débit et le très haut débit, avec notamment l’introduction de la 3G, qui permet non seulement un accès
rapide à internet, mais également de multiples applications utiles pour les citoyens, l’amélioration du management des opérateurs économiques et de l’efficacité des institutions publiques.
En vérité, tous ces “retards”, en dépit des avancées notables dans les années 70 dans le domaine de la formation en ressources humaines en informatique renvoient au
mode de gouvernance et de la gestion des deniers publics, dont la transparence et la traçabilité que permettent ces nouvelles technologies, dérangeaient des intérêts occultes et opaques.
Au demeurant, même aujourd’hui, avec les quelques avancées significatives dans le domaine des TIC et notamment le lancement de la 3G, le e-commerce, le e-bancaire,
etc., laissent à désirer du point de vue de la qualité des prestations qu’offrent les banques ou d’autres institutions économiques et sociales telles que les ministères, les collectivités locales
s’agissant des sollicitations des citoyens pour leur démarches d’état civil… Cependant il faut nuancer ce constat.
De l’avis des experts, les retards accumulés dans le développement des TIC en Algérie, par manque de volonté politique ou par absence de stratégie clairement
définie, sont en voie d’êtres rattrapés. La 3G, bien qu’elle soit une technologie de téléphonie mobile techniquement dépassée, puisque d’autres pays sont déjà passés à la 4G, aura un impact
dynamiseur sur l’ensemble du secteur des TIC. Selon Ali Kahlane, président de l’Association algérienne des fournisseurs de services internet (AAFSI) : “Il est indéniable que,
compte tenu de l'étendue du territoire et de la complexité des schémas urbains, la connexion sans fil telle que la 3G vient à point nommé pour accélérer le déploiement massif de l'accès à
internet dans notre pays... Les gains seront une augmentation du nombre de connectés à internet. Il devrait pour la première fois dépasser la barre psychologique des 2 millions d'ici juillet
2014. Nous devrions compter alors au moins 15 à 17 millions d'internautes.”
http://www.liberte-algerie.com/dossiers-economiques/le-necessaire-coup-d-accelerateur-la-3g-et-le-developpement-des-tic-en-algerie-220492