Last Days of Summer // De Jason Reitman. Avec Kate Winslet et Josh Brolin.
Jason Reitman est de retour. Après Thank You for Smoking (2005), Juno (2007), In the Air (2009) et Young Adult
(2012) je me rends compte que je n’ai pas détesté un seul film de ce réalisateur. C’est rare mais en tout cas, cela m’a rendu bien confiant pour Last Days of Summer. Cela n’a pas
manqué, le film est beau, savoureux et même particulièrement émouvant. Tout commence de façon éprouvante pour le spectateur alors que l’on a l’impression de plonger dans un thriller de prise
d’otages avec syndrome de Stockholm. Et puis finalement le film va beaucoup plus loin, creusant donc la relation qui va se tisser entre Frank et cette famille en décomposition composée d’Adele et
de son fils Henry. Le film s’empêtre alors dans ce qui aurait pu être sa fin et c’est tout le contraire. Le film séduit par son renouveau et surtout sa façon bien à lui de parler d’amour. On a
donc l’histoire d’Adele, cette femme accro aux coups de foudre et qui va tomber amoureuse en quelques jours seulement d’un évadé de prison, Frank. Tout fonctionne en grande partie grâce à
l’alchimie de Kate Winslet (Titanic) et Josh Brolin (Oldboy, Men in Black III) avec une mise en scène légère
de la part de Jason Reitman.
Lors du dernier week-end de l’été, Frank, un détenu évadé, condamné pour meurtre, oblige Adèle et son fils Henry à le cacher chez eux.
Très vite, la relation entre le ravisseur et la jeune femme prend une tournure inattendue. Pendant ces quatre jours, ils vont révéler de lourds secrets et réapprendre à aimer...
Le réalisateur met d’ailleurs tout cela en scène de façon singulière. On sent qu’il y a cette lueur d’espoir tout au long du film. C’est notamment pour cela que l’on n’a pas trop de peine pour
Adele au début du film car l’on sent que sa vie est en train de prendre un tournant. La pauvre, elle a déjà suffisamment souffert. Mais de quoi ? Il faut attendre le milieu du film pour que l’on
comprenne ce qui s’est passé ultérieurement. Je dois avouer que ce moment là est particulièrement horrible mais teintés d’émotions alors que Jason Reitman choisi de faire dans la
retenue et de ne plus nous offrir son aura lumineuse. Car le film est très lumineux, de cette lumière tamisée que l’on pourrait voir entrer dans une maison en plein été. L’une des plus belles
scènes de ce film est certainement celle de la fabrication de la tarte aux pèches. Cela m’a énormément rappelé Waitress, un film qui parlait également de pâtisseries.
Jason Reitman donne à cette scène un sens très romantique. Cela aurait très bien pu faire référence à Ghost (il y a l’idée en tout cas). Sur fond de musique de
Rolf Kent (Desperate Housewives) on est alors bercé par une très jolie romance.
Le casting est lui aussi réussi. Kate Winslet est éblouissante dans le rôle de cette femme perdue qui n’a plus vraiment de quoi se raccrocher à la vie mis à part son fils. Et
puis il y a Josh Brolin en homme charismatique particulièrement influent. Les deux acteurs brillent par leur prestation à la fois chaude et même assez sexuelle. Car il y a une
vraie tension sexuelle entre ces deux là dès leur rencontre. On sent tout de suite que ce thriller va rapidement tourner à la romance. Jason Reitman sait très bien comment
équilibrer le tout et nous offrir donc un film singulier mais charmant tout en respectant le charme d’une belle histoire d’amour. Jusqu’au bout ce qui ressemble énormément à un huis clos (on
passe énormément de temps dans la maison d’Adele et Henry, et c’est forcément le fugitif qui nous l’impose) mais le tout est à fleur de peau, fragile et très intime. Il y a tout qui est fait pour
que l’on se rapproche des personnages et que l’on ressente leurs peines et leurs joies. Last Days of Summer n’est pas sans rappeler Les Noces Rebelles (également
avec Kate Winslet) en beaucoup mieux je dirais.
Note : 8.5/10. En bref, très jolie romance qui s’équilibre à merveille.