Dans la cour

de Pierre SalvadoriDrame - 1h30Sortie salles France - 23 avril 2014avec Gustave Kervern, Catherine Deneuve, Féodor Atkine, Pio Marmaï,...

Antoine trouve comme boulot gardien d'immeuble parisien. Pourquoi pas. Homme peu motivé, ours peu souriant, il prend néanmoins sa tâche avec pas mal de sérieux. Dans la cour il croise Mathilde, une jeune retraité qui stresse pour la fissure de sa chambre, son mari Serge qui envisage de la faire interner, le jeune toxicomane qui stocke des vélos volés dans la cour en espérant les revendre, l'architecte maniaque qui aboie la nuit, et puis le vigile polonais qui cherche asile avec son chien et prône la parole de sa secte...

Plus trash la vie. C'est un film dur, pourtant on rit souvent. C'est un scenario simple, mais il nous surprend. Une cour parisienne où s'organise la vie d'un immeuble, où se croisent ses habitants, où la solitude du gardien erre. Un microcosme loin des clichés glamour de la capitale, comme un bastion retranché d'une vie populaire vouée à disparaître. Des vies habitées de mal-être : solitude, addictions toxicomanes, dépression, précarité, insomnies, angoisses, folies quotidiennes... Pas rose.

Par certains côtés, on pourrait penser à un film contemporain réaliste, par d'autres, à un film poétique (un poème entier de Raymond Carver y trouve sa place), par d'autre bien sûr une comédie, servie par l'humour déjanté que provoque Gustave Kervern.
Extrait :"Il a dormi sur les mains. 
Sur un rocher. 
Sur ses pieds. 
Sur les pieds de quelqu'un d'autre. 
Il a dormi dans des bus, des trains, des avions. 
Dormi pendant le service. 
Dormi au bord de la route. 
Dormi sur un sac de pommes.
Il a dormi dans une sanisette. 
Dans un grenier à foin. 
Il a dormi sur des chaises, dans des églises, des hôtels de luxe.
Il a dormi sous des toits étrangers toute sa vie. 
Maintenant il dort sous la terre. 
Il n'en finit pas de dormir. 
Comme un vieux roi.", de Raymond Carver

Dans la cour est un film sans morale, un conte amer, le déclin d'une vie, une mélancolie parisienne. Pourtant on rit et les deux personnages principaux sont attachants.
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