Les moitiés d'Alice de Judith Itzi

Par Venise19 @VeniseLandry
Avant de vous faire part de cette critique rédigée dans le cadre de La Recrue, que je n'avais pas encore mise en ligne ici, je fais de nouveau le point. J'espère toujours revenir à plus de régularité dans mon antre littéraire mais je rencontre plusieurs obstacles. Par exemple, des problèmes d'ordinateur. C'est large, me direz-vous, pour en nommer un : un routeur déficient. Nous ne savions pas qu'à sept ans, ces engins-là sont des vieillards au rythme lent et aux articulations cassantes. Nous le changerons dimanche pour un flambant neuf.
Demain, Marsi donne un atelier sur la bande dessinée à des jeunes de 12 à 17 ans dans le cadre du Festival Métropolis bleu. Je deviens alors sa collaboratrice attitrée. Bien hâte de voir à quelle jeunesse nous aurons affaire, c'est toujours intriguant.
VIS, VIS, MA CRÉATURE !
ATELIER – 12-17 ANS
Créer une bande dessinée, c’est faire
vivre des personnages et, à travers
eux, une histoire. Avec « Vis, vis, ma
créature ! », Marsi propose au participant,
petit ou grand, d’apprendre
à rassembler les morceaux qui
constituent son personnage.
Par l’entremise d’exercices simples,
il le découvrira et lui donnera vie !
La jeunesse, c'est surprenant et ceux qui font parler la jeunesse peuvent l'être parfois. C'est le cas pour l'auteure du roman Les moitiés d'Alice que j'ai eu de la difficulté à situer.

Art naïf ou roman pour enfants ?
Dans la vie, on croise un être humain, on s’en fait une idée d’après ce qu’il dégage et il arrive que l’on soit déjoué. C’est ce qui m’est arrivé pour Les moitiés d’Alice. Je m’attendais à y trouver du symbolisme, de la profondeur, du mystère; j’y ai trouvé une histoire simple, claire, à prendre au pied de la lettre.
J’ai donc dû faire appel à mon sens de l’adaptation mais jamais autant qu’Alice. Celle-ci n’a aucun problème dans la vie, c’est une enfant délurée, allumée, obéissante; ce sont ses parents qui en ont de graves. Sa tante est la complice parfaite, une oreille compatissante pour toute la famille, celle qui sauve Alice de toutes les situations difficiles, mais voilà qu’elle part à l’extérieur du pays en pleine crise familiale.
Il faut comprendre que ce personnage devait partir, sinon les situations se seraient réglées un peu trop facilement pour en faire une histoire de 180 pages. Tandis qu’à cause de sa désertion, Alice vivra plusieurs épreuves propres aux enfants dont les parents ont de graves lacunes. Je faisais allusion au peu de subtilité; on peut donc imaginer un père monstrueux tout d’un bloc, une mère au paroxysme de la crise existentielle et un secret familial lourd qui se dévoile sans nuance.
Je me suis souvent posé la question suivante : ce roman s’adresse-t-il aux enfants ? L’approche en teintes franches et sans détour aurait apporté un plus, tandis l’adulte que je suis s’attendait à plus de matière à réflexion.
On peut avancer sans se tromper que ce roman plaira aux lecteurs qui préfèrent les approches simples et rafraichissantes aux histoires tortueuses à la psychologie dense.