Spirou renvoyé !
Bruxelles, 1946. Les chars nazis à peine sortis de la ville, la cité se remet doucement des ravages de la guerre. En cet été, une canicule écrase les habitants, qui vivent la nuit pour trouver un semblant de chaleur. Sur les toits rôdent deux ombres impressionnantes, celles de géants de fer à la mine primitive, à la poursuite d’une Femme-léopard, Aniota. Après des cabrioles dans les airs, elle entre par effraction dans la chambre de Van Spraag, au dernier étage du Moustic Hôtel. C’est bien lui qu’elle recherche ; celui qui aurait volé un fétiche à sa tribu. L’homme, colon irascible et ancien commandant de tirailleurs qui combattirent contre les nazis au Congo, semble des plus préoccupés.
Spirou a beaucoup de mal à oublier Audrey, la jeune juive déportée. Il s’est lové dans l’alcool pour noyer son chagrin et arrive, de nouveau, ivre à son travail. Le portier de l’hôtel presse le groom d’aller porter une bouteille de whisky au vieux colon, qui l’attend depuis des heures. Après avoir pris une rasade de la boisson, il entre dans la suite et découvre Van Spraag en lutte avec la terrible femme affublée d’une toison du mammifère. A la suite d’un drôle de combat, elle s’enfuie sur le toits, touchée à la cuisse par une balle tirée par l’ancien commandant. Ni une ni deux, Spirou se lance à sa poursuite.
De son côté, Fantasio, seul dans sa chambre mansardée, ronchonne. Son employeur, le journal Le Soir lui demande un papier sur la nouvelle tendance des Existentialistes de Saint-Germain-des-prés. Ne comprenant rien aux écrits de Simone de Beauvoir et encore moins ceux de Jean-Paul Sartre, il essaie néanmoins de se concentrer sur leurs essais, en mettant des boules Quiès pour se protéger du bruit. Spirou, ayant récupéré Aniota, vient la déposer chez son ami afin que les deux géants ne la retrouvent pas. Mais le journaliste n’a pas entendu son arrivée.
De retour sur son lieu de travail, le groom se voit convoquer chez le nouveau propriétaire de l’hôtel, Alan De Kuyssche. Voulant redonner de l’élan à son établissement, il renvoie Spirou. A la rue, il décide d’aller trouver refuge chez Fantasio. Là-bas, il découvre que la Femme-léopard a disparu…
Que voilà un Spirou enthousiasmant ! Après la réussite du Journal d’un ingénu par Emile Bravo et celle de Un groom vert-de-gris par le même tandem, ils récidivent de la meilleure des manières. Drôle, enjoué, plein d’actions et de suspens, le récit de Yann est formidable de surprises. Sur fond de fin de Guerre et de colonialisme – question délicate pour les Belges à l’époque – il livre un album plein de rebondissements, mené tambour-battant et sans fausse note. Après le précédent tome, au cœur du conflit, voici nos deux héros en prise avec une Femme-léopard et à d’anciens nazis qui essaient de sortir par le haut et de se faire oublier. De plus, le scénariste évoque aussi le beau Paris des intellectuels de Saint-Germain-des-prés, du Café de Flore et des Deux-Magots. D’ailleurs Beauvoir et Sartre sont aussi présents dans l’album. L’humour est au rendez-vous grâce aux nombreuses références et clins d’œil, ainsi que des dialogues ciselés. Il faudra tout la vision éclairée des lecteurs pour les dénicher. Pêle-mêle, on y découvre des références à : Yves Chaland (les deux géants d’acier, Bob Fish pour la course-poursuite sur les toits, mais aussi Freddy Lombard pour Schwartz), à Conrad, à Alain de Kuyssche, à Art Spiegelman, au couple Pissavy- Yvernalt, à Hergé et Tintin (Femme-léopard, au Congo, Bergamotte, Georges Rémi…)… Ces multiples niveaux de lecture, digne de René Goscinny, pourront parfois perdre le lecteur et jouer légèrement sur la fluidité de la lecture. Si le scénario est parfait que dire du graphisme. Le trait élégant et tout en finesse de Olivier Schwartz est délicieux, fourmille d’une multitude de détails. Bien documenté, il possède une belle filiation avec Yves Chaland, dont l’auteur est un fervent admirateur et cela se ressent. Le talentueux auteur de L’inspecteur Bayard, par son dessin, permet de rythmer parfaitement le récit.
Le Spirou de Schwartz et Yann : album fou, intéressant, dynamique et pleins de rebondissements. Un excellent duo d’auteurs pour une histoire qui fourmille de références. A lire !
- Le Spirou de …, tome 7 : La femme léopard
- Auteurs : Yann et Olivier Schwartz
- Editeur: Dupuis
- Prix: 14,50€
- Sortie: 02 mai 2014
Dans l’enfer des vestiaires
C’est un jour particulier au collège. Après quelques mois d’attente, les collégiens vont enfin pouvoir pénétrer dans leurs nouveaux vestiaires du gymnase. Si les anciens étaient d’un vieux jaune, ceux-là sont bleu-vert, sans casier à cadenas, les toilettes sont roses et sans séparation mais pire que tout cela, les douches sont désormais collectives. Adieu intimité et pudeur, bonjour moqueries. Tous les jeudis, les adolescents se retrouveront dans ce lieu clos pour se changer, s’observer, s’amuser voire se battre.
Marien, lunettes vissées sur le nez, essaie tant bien que mal de souligner que les douches ne sont plus individuelles, à la prof de sport, jogging rose et très autoritaire, mais elle ne l’entend pas de cette oreille. Dans cette classe, il y a aussi : Hugo, Bastien, Gauthier, la grand gueule, Nicolas le rouquin mais surtout Corentin, en surpoids, mal dans sa peau; il est le souffre-douleurs de tous les adolescents.
Mais Batien découvre un petit recoin que personne n’avait remarqué. Avec l’aide de 3 autres, il scrute par l’aération, les filles qui se change de l’autre côté de la cloison. Ils reproduiront se rituel tous les jeudis lorsque tous leurs camarades seront partis.
Pour le deuxième cours, Karim, rugbyman à l’extérieur du collège, commence à se doucher sous les yeux incrédules des autres. Si les filles disent que les garçons puent après l’EPS, il est hors de question que certains prennent le temps de se laver.
Le jeudi suivant, d’autres ados se joignent au premier pour se doucher, comme c’est le cas de Nicolas qui n’a pas peur de montrer que ses poils sont aussi roux que sa chevelure. Marien, dont les parents ne sont pas très fortunés, révèle à son ami ses astuces pour faire croire qu’il a des vêtements de marque. De son côté, Corentin est obligé d’aller chercher son sac de classe dans la cuvette des toilettes ; c’est Gauthier, qui s’est amusé à l’y glisser en urinant dessus au passage. Mais le jeune adolescent n’en a pas fini avec ses camarades ; le jeudi d’après, ils le forcent à se doucher habillé et l’humilient. Mais il n’a pas dit son dernier mot et imagine une stratégie pour se venger de celui qui est le plus populaire : Gauthier.
Thimothé Le Boucher livre un album fort et impressionnant, rappelant à certains d’entre nous les joies des vestiaires lorsque nous étions adolescents. Ecrit comme un huis-clos presque angoissant, l’auteur livre de façon de plus abruptes : agressivité, moqueries, harcèlement ou sexualité des ados. Cet album est un témoignage important sur la puberté, bien observé par l’auteur de Skin Party (Manolosanctis). Dans ce lieu secret, loin des yeux des professeurs, est recréé une micro-société sans limites, avec ses codes et où il existe en haut de la pyramide, des chefs craints par les autres, c’est-à-dire les plus populaires du collège, mais aussi les losers, véritables moutons noirs et tête de turcs des autres, ceux qui essaient de suivre les populaires et enfin le ventre-mou, c’est-à-dire ceux qui ne font pas de vagues. Pourtant ces clans sont incertains et vacillants ; tout peut être remis en cause par un simple événement et de populaire, l’on peut se retrouver à la place de loser. Ces rapports de force exacerbés qui les lient entre eux, sont magnifiquement mis en scène dans cette histoire coup de poing. Le trait semi-réaliste de Thimoté Le Boucher est frappant dans les expressions des visages mais aussi dans les corps dénudés des adolescents.
Les vestiaires : un album percutant et dérangeant sur un lieu collectif des plus secrets.
- Les vestiaires
- Auteur : Thimothé Le Boucher
- Editeur: La Boîte à Bulles, collection Hors champ
- Prix: 20€
- Sortie: 2 mai 2014
Avec les sapeurs dans les tranchées
Charlie Bourne s’est engagé dans l’armée à l’âge de 16 ans et est envoyé en France avec son unité, quelques semaines avant la fameuse Bataille de la Somme, en 1916.
Mai 1917, Ypres. Les alliés essaient de gagner une autre guerre que celle que l’on observe à la surface du front: la guerre souterraine. Des sapeurs creusent des tunnels en profondeur, en direction des canons allemands de Messines, afin d’affaiblir les défenses ennemies et placer des charges explosives sous leurs tranchées.
L’unité de Charlie est transférée dans une de ses compagnies de creuseurs de tunnels. Tout d’abord, les camarades descendent vers les sapes en empruntant le puits d’accès au tunnel de Bakerloo (nom identique à la ligne de métro londonienne qui dessert les stations Baker Street et Waterloo). Après cette descente vertigineuse, ils sont présentés à Green le grand chef, le contre-maître. Ils vont devenir pendant quelques temps, pousseurs de terre. Cette méthode permettait de creuser des tunnels deux fois plus vite. Au programme des longues journées de labeur : étayage et remplissage de sacs de sable. Pour sécuriser la zone, Le savant est chargé d’écouter si des mineurs allemands sont dans les parages et les prévenir d’une potentielle explosion.
Pourtant rapidement, ils vont être confrontés à un souci. Cooper, un soldat spécialiste de géologie, alerte l’officier Snell que les sapeurs arrivent vers une zone de sable. Ce problème engendrerait une inondation sérieuse des galeries. Ils doivent donc contourner ce lieu meuble et descendre encore plus profondément. Mais les allemands ont vent de cette entreprise et décide de creuser vers la galerie anglaise. Proche de la veine, ils y portent des charges d’explosif et font sauter le tunnel de Bakerloo.
En s’écroulant, le tunnel libère de l’eau qui emprisonne Charlie et ses camarades. Pour passer le temps en attendant les secours, dans la pénombre, ils commencent à raconter leur vie avant la guerre. Le savant parle de ses années d’étude et un autre, Perry la Perruche, qu’il est objecteur de conscience. Pacifiste, il a du pourtant rejoindre le front contre son grès. Quant à Perce-Oreille, il est le premier à craquer en voyant l’eau monter dangereusement. Charlie lui commence à piquer du nez parce que l’air se raréfie…
Considérée comme l’une des meilleures séries de guerre jamais écrites et cela est amplement méritée. Prévue en 10 volumes, le récit sans concession de Pat Mills permet de mettre en valeur les Tommies, soldats britanniques, venus combattre sur le front français. Parue entre 1979 et 1986, en Grande-Bretagne, La grande guerre de Charlie est une œuvre forte et bouleversante. A mi-chemin entre chronique sociale et chronique humaine, elle décrit de façon magistrale la vie quotidienne de ces poilus enterrés, dans des conditions spartiates, de froid, de maladies, de bruits incessants et de bombes fréquentes. Très documentés, les mini-récits allient les scènes d’action fortes et les moments plus intimes de Charlie et ses compagnons d’infortune. Dans ce volume 6, deux axes sont très importants dans la narration : le cas des sapeurs, ces creuseurs de tunnels, risquant leur vie sous les lignes ennemies et dont le travail harassant est bien décrit par le scénariste ; mais aussi, le cas des objecteurs de conscience, ici mis en valeur de façon positive. La série prend alors toute sa signification de pamphlet anti-militariste comme dans les précédents tomes. Le dessin en noir et blanc de Joe Colquhoun est formidable de réalisme. Les expressions des visages soulignent le caractère sombre des situations vécues par ces soldats. Quelques pages en couleur viennent casser le rythme de l’histoire sans dénaturer l’ensemble. Le dessinateur, décédé juste à la fin de la publication de la série, est à élever au grade de grand artiste talentueux.
La grande guerre de Charlie : magnifique et bouleversant, très documenté et extrêmement réaliste. Un chef-d’œuvre du 9e Art !
- La grande guerre de Charlie, volume 6 : De Messines à Passchendaele
- Auteurs : Pat Mills et Joe Colquhoun
- Editeur: Delirium
- Prix: 22€
- Sortie: 24 avril 2014
Drôle de vie à Macadam Valley
Macadam Valley est une ville où cohabitent les célèbres personnages qui ont bercés notre enfance (Héros de bandes dessinées ou de dessins animés), dans un joyeux délire absurde et de non-sense.
Dans les pages de ce sublime album délirant et où le lecteur rit à gorge déployée, on retrouve : un Schtroumpf à la colle avec Lassie, Lucky Luke qui tire vraiment plus vite que son ombre, les héros de Toy Story en sex-toys, Eliott le héros de ET en junky, la vraie raison de la mort de la mère de Bambi, Pacman amant d’une fantômette, Indiana Jones et son chapeau, Tintin sauvant une jeune femme de la noyade, Où est Charlie qui cherche son chemin, Bernard qui fait sa déclaration à Bianca, Denver le dernier dinosaure un brin jaloux… Mais aussi une galerie intitulée L’entracte qui d’un dessin nous font voir nos héros d’une autre façon.
Entre parodies et pastiches, Hors-d’œuvre est un très bel album grinçant, absurde et burlesque. Les mini-récits en strip ou sur quelques pages sont tous très amusants. Même si le lecteur doit avoir les codes de ces séries détournées, on rit forcément aux folies de Ben Dessy. On savoure l’humour noir ou très décalé de l’auteur de Macadam Valley. Le trait en noir et blanc très ligne claire ajoute à l’effet de surprise et de comique. Parfois le dessin, sans dialogue participe à cette dose d’humour choc. On aime à se balader dans cette cité de fous où nos héros ont vraiment une vie différente de celle très lisse que l’on connaît.
Hors-d’œuvre : un album fou, délirant et d’une grande force comique. Pour passer un excellent moment de franches rigolades. Des héros hors de leur œuvre à goûter comme un très bon hors-d’œuvre.
- Hors-d’oeuvre
- Auteur : Ben Dessy
- Editeur: Même pas mal
- Prix: 15€
- Sortie: 13 mars 2014
Papy l’imposteur !
Sur l’île de La tortue, la famille MacBernik n’est pas une famille comme les autres : ce sont des pirates, mais des pirates moyens. Bateau-abordage-dodo rythment leur quotidien souvent routinier. Il y a Victor, pirate un peu raté, envieux de son voisin Irvin Lerequin qui lui a réussi, est le capitaine de L’os-à-moëlle dont l’équipage comporte que des bras cassés : Spratt, la Sardine ou Mâchicoulis. Lucille est mère au foyer tandis que Scampi, la jeune adolescente et Bigorneau, dit Big, vont tous les jours à l’école des pirates. Ils vivent dans une belle maison en bois et ont un drôle d’animal de compagnie : Sakamain, un crocodile.
Pour entretenir le mythe fondateur de l’île appelé Max Turtle, une société pas si secrète que cela monte un drôle de projet : vendre des produits estampillés en créant une campagne de publicité, tout cela pour gagner un maximum d’argent.
De leur côté, Big et sa classe répètent une pièce de théâtre sur le génial fondateur de l’île sous la houlette de Mademoiselle Lanchois, la professeur, admiratrice de Max Turtle ; le petit pirate ayant le rôle titre. Lucille s’occupe de décorer le ponton pour la fête dédiée au saint homme. Tandis que Scampi commence son nouveau stage de gendarmette. Quant à Victor, la routine, il aborde les navires pour les détrousser.
Alors que toute la famille est réunie pour dîner, on frappe à la porte. C’est Duff Mac Bernik, le père de Victor. Alors que le pirate n’est pas très enthousiaste par cette arrivée, les autres membres de la famille s’en réjouissent. Ronchon, il souhaite qu’il parte vite et lui propose la cave pour dormir. En désaccord, Lucille lui laisse la chambre de Big, qui devra déménager dans celle de sa sœur.
Le lendemain, le grand-père, très piquant, monte sur L’os-à-moëlle pour voir comment se débrouille son fils dans un abordage. Le soir à table, pour ne rien arranger, Duff insinue que le père-fondateur n’a jamais existé, sème ainsi la zizanie dans la maison et met le doute dans la tête du petit garçon. Victor et Scampi commencent à se rendre compte que le grand-père a des idées derrière la tête…
Avant d’être déclinée en bande dessinée, la série Famille Pirate fut créée sous la forme d’une série animée. En 1998, Fabrice Parme commence ses recherches graphiques concernant le dessin animé et qui sera diffusé pour la première fois l’année suivante, sur France 3 (40 épisodes de 26 minutes). Il faudra attendre 2012 pour que le dessinateur le décline en album et qu’il soit publié dans la Journal Spirou.
Succès populaire auprès des enfants, Famille Pirate est une excellente série jeunesse. Mêlant habilement humour et action, le lecteur prend beaucoup de plaisir à sa lecture. Les personnages sont bien campés, drôles et habités d’une folie-douce. L’environnement (l’île) est fantastique de drôlerie, l’humour se ressent dans les dessins comme dans les situations cocasses ainsi que dans les dialogues et les jeux de mots savoureux, qui régaleront aussi les lecteurs adultes, grâce à des niveaux de lecture différents. L’apport de Duff et de la société secrète qui essaie de dépouiller les autres pirates apportent beaucoup de fraîcheur à cette histoire, écrite par Aude Picault. L’auteure de Fanfare (Delcourt) fait preuve de beaucoup d’audace et de folie dans son récit drôle et décalé. Cela lui permet d’ailleurs de jouer avec ses personnages en sous-entendant des thèmes contemporains (famille, relations parents-enfants, relations enfants-enfants, marketing échevelé, le travail routinier…). On retrouve avec plaisir, le trait humoristique de Fabrice Parme qui rythme agréablement l’histoire.
Famille Pirate : série jeunesse d’humour décapante à l’univers original, pour les jeunes comme pour les adultes. Une véritable réussite !
- Famille Pirate, tome 2 : L’imposteur
- Auteurs : Aude Picault et Fabrice Parme
- Editeur: Dargaud
- Prix: 10,60€
- Sortie: 09 mai 2014
Au cœur de la piraterie somalienne
Golfe d’Aden, quelque part au large des côtes somaliennes. Maxime Stern, ancien militaire reconverti en skipper de yacht de luxe, a accepté à bord de son navire un riche homme et sa capricieuse fille. Pour fêter ses 18 ans, son père a offert à sa progéniture et quelques-uns de ses amis, une virée sur le Trinity. Au programme : fête, baignades et champagne à gogo.
Pourtant, le capitaine n’est pas réellement le navigateur rêvé ; il boit de la bière toute la journée et sa cabine de pilotage ressemble à une vraie porcherie. Désabusé, l’homme est sommé par le père, lui-même pressé par sa fille désagréable, de rapprocher le yacht des côtes ; endroit où les adolescents pourront se baigner. Faisant fit des recommandations de Stern, et contre une rallonge de billets, le bateau se dirige vers les plages somaliennes.
Mais les craintes du skipper vont s’avérer juste très rapidement. A peine proche des côtes, un bateau pirate aborde le Trinity. Le groupe de pirates, très bien entraîné et dont c’est le travail quotidien, prend les commandes du navire et fait prisonniers les passagers. Leur captivité peut leur rapporter beaucoup d’argent ; en effet, les gouvernements occidentaux sont prêts à payer de fortes rançons pour la libération de leurs compatriotes. Un travail beaucoup plus rémunérateur que la traditionnelle pêche qui a fait vivre de nombreux Somaliens pendant des décennies.
De son côté, l’ancien militaire joue des poings, tue un pirate et finit par se jeter à la mer pour échapper aux assaillants. Le lendemain, à quelques kilomètres de Bravawee, il est récupéré par Issa, le fils de Djad, pêcheur modeste. Blessé à la cuisse, Stern est caché dans la cave de la famille, à l’abri de Churchill, du même groupe de pirates.
La fille ainée de Djad, Aïsa supplie le père d’arrêter son activité de pêcheur, de rejoindre la bande de Churchill et d’ainsi mieux gagner sa vie. Mais il est hors de question que le vieil homme s’abaisse à cela et il va entreprendre de faire sortir Stern du pays, grâce à ses relations, quitte à dépenser beaucoup d’argent…
Placés sur un piédestal par la population qui les considèrent comme de vrais héros, les pirates sont légions dans cette partie du globe. Tirant profit des rançons, ils ont supplanté les derniers travaux ancestraux. Le récit contemporain des frères Dorison est sombre, âpre et parfois très violent, comme peuvent l’être ses prises d’otages. Les personnages sont très bien campés comme Maxime Stern, baroudeur, ancien militaire et très déboussolé ; Djad, vieux pêcheur légaliste, homme honnête et bon père de famille qui voit son environnement changer ; ou encore Churchill, homme intelligent, diplômé et pirate pour gagner sa vie. Sans concession, l’histoire montre l’envers du décor, un univers méconnu des occidentaux. Prenant, Black Lord est haletant et très dynamique. Pourtant ce récit n’est pas que violent, il met en avant une Afrique en crise, des hommes et des femmes au bord de la révolte. Si pour certains pirates, la rançon est un travail comme les autres, pour d’autre cela va même jusqu’à une certaine forme de revanche vis-à-vis de l’Occident, pour faire payer les enfants de colons africains.
Le dessin de Jean-Michel Ponzio est saisissant de réalité. Aidé par Benoît Dellac pour le story-board, il a comme à son habitude travaillé à partir de photographies retravaillées par ordinateur. Même si parfois, quelques scènes peuvent paraître figées, le résultat est formidable. Les planches du dessinateur du Complexe du Chimpanzé rendent parfaitement le côté sombre du récit et les couleurs réhaussent agréablement les pages.
Black Lord : série d’aventures sombre, palpitante, bien documentée et écrite, mâtinée d’un bon suspens.
- Black Lord, tome 1 : Somalie : année 0
- Auteurs : Xavier et Guillaume Dorison, Jean-Michel Ponzio
- Editeur: Glénat
- Prix: 13,90€
- Sortie: 02 avril 2014
Les fantômes vus par Billy Brouillard
Les fantômes vivent parmi nous. Nous en croisons tous les jours, parfois sans nous en rendre compte. Ils nous épient, nous guettent, voire nous menacent. Pour ne pas vivre dans la crainte, cet album va livrer les secrets de ces spectres de la nuit et nous permettre de les voir, de les apprivoiser et d’en venir à bout.
- Dans l’ABC du fantôme, Billy Brouillard explique les notions de base pour mieux les connaître et savoir à qui l’on a affaire par Une galerie effroyable, Comment reconnaître un fantôme ? (grâce au test de la lumière), Les dossiers de parapsychologie (un lexique, des règles, de mise en garde…), La gazette du bizarre et Un petit florilège de fantômes.
- Dans Histoires de fantômes, Billy Brouillard relate 9 histoires insolites concernant des revenants : La dame du puits, Le retour de la fille aux couteaux, Le fantôme deux dos, Le fils du mort, Le fantôme du placard, Le fauteuil qui fume, L’atroce histoire d’Atroce, L’histoire du fantôme de chiffon et Azazoth.
- Dans Trucs & astuces fantomatiques, Billy donne des petits conseils pour porter secours aux lecteurs embêtés par des fantômes : Le sparadrap de trouble vue, Le questionnaire fantomatique, L’heure a sonné, L’attrape-fantôme, La page maudite et Un petit nécessaire de chasse aux fantômes.
Dans la belle collection Métamorphose, Case Départ vous a présenté Les carnets de Cerise, lauréat du Prix Jeunesse d’Angoulême 2014 ou encore Léonard & Salaï, voici maintenant L’encyclopédie curieuse & bizarre par Billy Brouillard et son volume 1 : Les fantômes. L’univers de Billy Brouillard, imaginé par Guillaume Bianco est merveilleux, fantastique et très drôle. Cette fausse encyclopédie mâtinée de textes de contes, très réussis, d’illustrations magnifiques et de strips de bandes dessinées. Beaucoup d’humour, d’humour noir, de fables, un peu de frissons et un sentiment de peur gentillette pour ce somptueux album tout public. Le dessinateur se nourrit de contes populaires, des nouvelles de Roald Dahl ou Guy de Maupassant pour livrer ses nombreux ouvrages et cela se ressent aussi ici. Le point fort de cette encyclopédie est sans conteste la partie graphique. Encore une fois, les illustrations, les enluminures et les strips sont enchanteurs et magnifiques. Le trait fin de l’auteur de Ernest et Rebecca (Exposition quartier jeunesse d’Angoulême 2014) est parsemé de petits traits et hachures délicats pour souligner les ombres et les volumes.
L’encyclopédie curieuse et bizarre par Billy Brouillard : un bel album graphique aux textes gentiment effrayant pour les petits comme pour les grands.
- L’encyclopédie curieuse & bizarre par Billy Brouillard, volume 1 : Les fantômes
- Auteur : Guillaume Bianco
- Editeur: Soleil, collection Métamorphose
- Prix: 14,95€
- Sortie: 23 avril 2014
Galères maximum
New-York, début des années 90. Rob Hoffman, dessinateur spécialisé dans la presse porno, partage son appartement situé au dessus d’un magasin halal, avec Jack, un trentenaire un peu oisif. Alors que ce dernier s’essaie à la cuisson de la cervelle de mouton, débarque Sylvia, la petite amie du dessinateur. La jeune standardiste dans un salon de coiffure l’aime éperdument. Passée vite fait le temps d’un gros câlin, elle rentre rapidement chez elle ; ce qui ne satisfait pas Rob.
Avec leurs amis, ils aiment aller le week-end à la plage de Coney Island. Il y a, bien sûr Jack, mais aussi Tony et Maddie, les deux homos. Entre baignade, matage de belles filles et consommation de sandwichs, la vie semble belle.
Le soir, pendant un partie de jambes en l’air, Sylvia propose à Rob d’emménager ensemble. Enthousiaste, ce qui le gène le plus c’est de l’annoncer à son colocataire. De plus, la recherche d’appartements va s’avérer d’une grande difficulté. Leur agent immobilier Stavros leur fait visiter que des lieux pourris. Et après le septième visite, ils se mettent d’accord sur le suivant. Pour gagner plus d’argent, le dessinateur accepte un travail fictif dans son propre magazine. Shel, son patron, le paie donc à ne rien faire.
Après la signature du bail et la remise du chèque à l’agence, c’est le grand début de la valse des cartons et les escaliers pour monter les meubles…
Très bel album, le récit de Bob Fingerman livre un tranche de vie où le héros est accompli et recherche le bonheur, ce qui est souvent rare dans la bande dessinée américaine. Même si tout n’est pas si rose dans sa vie, Rob le prend toujours du bon côté. Son rêve de vie de couple est bien décrite . Le récit quasi autobiographique est très contemporain et bien ancré dans la réalité du quotidien. La société américaine des années 90 est parfaitement dépeinte, celle des petits, des anti-héros mais qui se contentent de ce qu’ils ont. Les personnages sympathiques attirent l’empathie des lecteurs parce qu’ils sont simples, comme eux et ont des tracas comme les leurs. Avec ces petits riens de tous les jours, l’auteur réussit le tour de force de happer le lecteur et de ne pas le perdre en route. Son trait, entre cartoon américain et semi-réalisme est pourtant très détaillé.
Véritable œuvre culte aux Etats-Unis, Mimimum wage, si bien que de nombreux fan-arts ont vu le jour. De nombreux auteurs se sont inspirés de l’album de Bob Fingerman dont par exemple : Mike Mignola, Kevin Nowlan ou encore Hunt Emerson.
- Minimum wage, salaire minimum, galère maximum
- Auteur : Bob Fingerman
- Editeur: Les Humanoïdes Associés
- Prix: 24,95€
- Sortie: 16 avril 2014
Le mythe du Petit Chaperon Rouge
revisité
Yôichi Dôchinji, lycéen japonais, est un être sensible et rêveur. Habitant dans un monastère avec son père bonze, il doit se lever avec pertes et fracas le matin à 4h30. Après un drôle de songe où il croise une fille grimée en chaperon rouge en prise avec des garçons qui l’embêtaient, il est réveillé en sursaut ; direction le temple où il doit nettoyer le sol et les statues. Et même en étant tôt debout, il réussit à arriver en retard au lycée.
En effet, sur le chemin, il trouve un portefeuille qu’il décide de rapporter à sa propriétaire, Hibari, une camarade. Pourtant, son professeur ne dit rien concernant son retard et le couvre même. Ce dernier présente même une nouvelle élève de la classe : Ayame Akatsuki, fille aux cheveux blancs et plus petite que ses camarades. C’est un drôle de choc pour Yôichi ; il connaît cette lycéenne, c’est celle de son rêve ! Cette fille ne se laisse pas marcher sur les pieds et notamment lorsqu’elle se fait embêter par le mâle dominant du lycée, celui-là même qui terrorise le pauvre Yôichi. En effet, le jeune adolescent n’aime pas faire de vague, est très agréable et très serviable.
Sur le chemin du retour, le jeune garçon croise le méchant du lycée et ses deux acolytes qui le toisent. Mais pour une fois, il se sent fort et passe à côté d’eux en les regardant, sans baisser les yeux. Cela énerve encore plus le chef de bande, qui commence à l’empoigner. Arrive alors le professeur qui met en fuite les trois adolescents, mais aussi Ayame qui s’en prend à l’adulte grâce à son poing américain, révélateur de loup. Alors qu’elle le frappe, ce dernier se transforme et voit pousser des cornes sur sa tête ; c’est donc un loup. Mais le plus étrange est qu’il prend alors la forme d’un drôle de monstre à plusieurs mains… Les deux vont alors former un duo improbable, parti à la chasse aux démons…
Après les bonnes séries Satan 666 et Blazer Drive, Seishi Kishimoto revient avec Crimson wolf. Prévu en quatre tomes et édité depuis 2011 au Japon, le manga fut publié dans le magazine Monthly Shonen Rival. Teinté de fantastique, le récit du mangaka est une version modernisée du Petit Chaperon Rouge. A mi-chemin avec le gothisme et un univers apocalyptique, le scénario dense est pourtant très confus et l’entrée dans la lecture du manga est très délicate. Néanmoins, l’auteur possède un beau matériau : une thématique intéressante dont la tension est palpable, son duo de personnages qui peut laisser entrevoir une suite de meilleure qualité, entre relations ou répulsions et un univers où les monstres peuvent fusionner avec les êtres humains. Le trait du frère du créateur de Naruto est d’ailleurs plus mature et moins proche de l’univers de la célèbre série à succès dans ce manga ; ses dessins, notamment les monstres et les scènes de bagarres, sont très réussis.
- Crimson wolf
- Auteur : Seishi Kishimoto
- Editeur: Kurokawa
- Prix: 6,80€
- Sortie: 10 avril 2014
Drôles de voisins
Dans cet album, le lecteur retrouvera ses personnages favoris :
- Monsieur Lambert (Martin Lamotte), retraité de la SNCF, toujours prêt à aider les autres locataires, adore les observer et râle si le silence ne se fait pas dès 22h.
- Chloé, belle célibataire juriste, adepte du kick-boxing.
- Les Becker : Karine et ses enfants Léo et Fleur font parti d’une famille recomposée puisque la mère vit avec son compagnon Alain.
- Les colocs : Alex, ex-étudiant, glandeur et Issa, étudiant en sociologie. Toujours en recherche de quoi arrondir leur fins de mois et essaient tout le temps de séduire Chloé.
- Les Dubernet Carton : Amélie et Aymeric, parents modèles, forment une grande famille avec leurs 5 enfants Jacques-Etienne, Pierre-Antoine, Jean-Eudes, Ludivine et Marie-Camille.
Parmi les folles aventures, on retrouve : Issa et Alex en cuisiniers en herbe, adeptes du barbecue ; Alex en Père Noël ; le questionnement de enfants Dubernet Carton sur les fleurs de Lambert ; un échange de colis entre Les Becker et les Dubernet Carton ; Issa fou de bonheur dansant dans le tas de feuilles ; la séance de drague d’Alex dans l’ascenseur ; le chargement de la voiture pour partir en vacances ; la nouvelle invention de Lambert : un boîte à livres ; des séances d’exorcisme pour les colocs ; ou les leçons d’histoire de Lambert …
Tous les soirs de la semaine sur TF1, se réunissent plus de 7 millions de téléspectateurs pour suivre les aventures de Nos chers voisins. Cet énorme carton d’audience a fait naître une envie d’adapter la série en album. Les gags en une planche de Zoïc sont 100 % inédits et jamais diffusés à la TV, respectent les personnages, l’ambiance chaleureuse et parfois délirante qui règne dans cet immeuble parisien cossu. Le lecteur appréciera de scruter par le petit bout de la lorgnette (ou du judas), les frasques de Issa et Julien ou les râleries de Monsieur Lambert. Si tous les récits ne sont pas égaux, ils sont néanmoins sympathiques et grand public. Le trait humoristique de Fich est efficace sans révolutionner le monde du 9e Art. Une série familiale qui ravira les amateurs de la pastille de TF1.
- Nos chers voisins, tome 2 : Des voisins presque parfaits !
- Auteurs : Zoïc et Fich
- Editeur: Jungle
- Prix: 10,45€
- Sortie: 23 avril 2014
Et pour quelques pages de plus…
Pour compléter notre sélection de la semaine, Case Départ vous conseille aussi les albums suivants :
Rash !!
volume 2
Dans le premier tome, nous découvrions le Dr Yûki Asaka, qui revenait dans sa région natale pour y remplacer sa grand-mère dans le centre de détention local, après de nombreuses années. Une bien mauvaise nouvelle pour son ami d’enfance, Tatsumi, policier, qui l’accuse d’être une véritable miss catastrophe.
Dans la pension de famille tenue par la grand-mère de Yûki, Tatsumi est réveillé en sursaut par Haruka, une adolescente un peu fofolle. Alors qu’il rêvait de son amie d’enfance, il embrasse la jeune fille pensant que c’était la vraie doctoresse. Il en est, en effet, amoureux en secret. Après des cris, Yûki arrive, arrange cela comme elle en a l’habitude, à grand coups de poing, et le jeune policier est obligé de partir de la demeure, ronchon.
Par un petit stratagème dans la rue, l’étudiante réussit à mettre Tatsumi dans sa poche et le contraint à l’aider dans son entreprise de séduire Yûki. Il l’invite au restaurant Mon beaux-arts mais il ne s’y rend pas ; c’est Haruka qui se retrouve alors en face d’elle.
De son côté, l’officier est en filature avec sa collègue dans le métro japonais. Ils observent une bande de petites frappes pour l’arrêter en flagrant délit. Mais tout ne se déroule pas comme ils le souhaiteraient parce que Yuki débarque, fait un grand scandale mais met en déroute les malfrats grâce à une technique de combat efficace. Tout ce petit monde se retrouve alors au commissariat.
Quelques jours plus tard et après une chamaillerie entre Tatsumi et la petite peste, cette dernière est kidnappée par les mêmes bandits, toujours aigris par la dérouillée infligée par le médecin. Après avoir lu la lettre de l’enlèvement, elle part chercher la jeune fille, sans trop réfléchir, comme à son habitude.
Dans l’entrepôt où elle séquestrée, Haruka est secourue par Yûki. Après une pluie de coups, la doctoresse est elle aussi retenue par la bande. C’est à ce moment-là que Tatsumi intervient. Après avoir allumé des fumigènes, il délivre les deux femmes.
Quelques jours plus tard, la jeune étudiante revient à la pension pour déclarer sa flamme à Tatsumi, devenu son héros depuis qu’il l’a aidée. Alors qu’il est malade, Haruka devient sa petite infirmière à domicile. Auprès de lui, elle multiplie les rapprochements. Il l’éconduit une énième fois et va retrouver Yûki pour lui avouer son amour…
Dans la même veine que le précédent volume dont Case Départ vous avez parlé, Rash !! est de nouveau un véritable réussite. Grâce à un humour dévastateur, dont Tsukasa Hôjo a fait sa marque de fabrique dans City Hunter ou Cat’s Eye, la lecture se fait encore avec beaucoup de plaisir. De la folie, de l’aventure, un brin de suspens (le kidnapping, la scène du métro…), des bagarres en tout genre et le tout mené à 100 à l’heure : un sublime manga ! Les deux héros, Yûki et Tatsumi, entre rejet et attirance, forme un duo efficace : drôle et chamailleur à souhait.
Rash !! : manga de folie, mené sur les chapeaux de roue dont l’action et l’humour raviront les amateurs de Hôjo. A (re)découvrir absolument.
- Rash !!, volume 2/2
- Auteur : Tsukasa Hôjo
- Editeur: Ki oon
- Prix: 7,90€
- Sortie: 10 avril 2014
Les filles,
tome 2 : Papier peint
Après les révélations de l’inoubliable soirée pyjama chez Mumu, la vie reprend son cours normal ou presque pour Les filles. Anna emménage avec son copain, et découvre par la même occasion les joies de la vie à deux, sur fond de chamailleries autour de la couleur du papier peint, tandis que Béné s’installe chez Chloé, le temps de se remettre de sa rupture avec Alain.
Quant à Mumu, elle ne reste pas longtemps loin de la mêlée. Avec le retour d’Arnold d’Angleterre, qui débarque avec Alison, une superbe blonde qu’il entend bien héberger le temps qu’elle trouve un boulot et un logement, Mumu frôle de peu la crise de nerfs. Mais la personnalité d’Alison n’a pas fini de surprendre Mumu, qui va trouver un alliée là où elle pensait avoir affaire à une rivale.
Après le premier album qui permettait d’installer les personnages et découvrir l’humour très agréable de Christopher, le lecteur va retrouver avec plaisir les cinq filles et passer un moment de lecture-plaisir et de détente, dans Papier peint, ce deuxième volume de la charmante série Les filles. Comédie romantique et chronique sociale, on s’attache rapidement aux personnages et à leurs aventures du quotidien. Pourtant les sujets graves sont souvent traités avec une belle légèreté et c’est ce qui plaît au lectorat jeune adulte. Les cinq premiers tomes seront réédités dans l’année 2014 et le sixième tome, inédit, en cours de réalisation, sera publié au début 2015.
Le premier album original fut publié chez Carabas après que les planches aient été exposées à la librairie Bédélire à Tours, en 2000.
A revoir, le portrait vidéo de Christopher, Dans l’atelier de…
- Les filles, tome 2 : Papier peint
- Auteur : Christopher
- Editeur: Kennes éditions
- Prix: 12,95€
- Sortie: 16 avril 2014