« Voyages Belges » Acte 2 – Françoise Laury

De ce que je garde de ce voyage à Liège, c’est évidemment l’accueil chaleureux qui nous a été réservé et aussi une perception très vive de l’espace de cette ville.

Arrivés à l’aéroport et directement déposés à la galerie, j’ai découvert un quartier en pleine mutation. Une architecture dévoreuse d’espaces ; la gare TGV des Guillemins, œuvre de Santiago Calatrava, qui a nécessité dix ans de construction. Les commentaires sur l’implantation d’une telle structure oscillent entre fierté et inquiétude. C’est qu’il a fallu se battre pour conserver une partie de la rue Paradis ! et sa galerie d’art contemporain du n° 60… 

Une galerie, une  » maison-galerie », où l’espace public et l’espace privé se modulent et se réajustent au fur et à mesure des besoins, où les frontières sont si ténues, que sans y prendre garde on se retrouve dans l’intimité d’une famille. Lino Polegato et sa compagne Judith ainsi que leurs enfants vivent dans ce partage, un concept de vie assumé qui sous-tend l’existence même de la galerie, la bien nommée « Espace Flux ». 

L’installation de notre exposition pensée et élaborée sur plan avant de partir, a été totalement bouleversée par l’œil avisé de Lino. Après l’accrochage et un vernissage réussi, j’ai pu profiter de la ville et de ses expositions.

De l’éclectisme de la programmation, j’en livre quelques coups de cœur…

« Idoles » interroge les images du pouvoir, à la Cité Miroir (ancienne piscine), j’ai apprécié la série de 2009, du photographe Christopher Morris, « Obama’s Burden ».  »Icônes » le pictural face à l’image mécanique, au Musée de beaux-arts de Liège – le BAL,  les tirages de Thomas Demand et la vidéo de  David  Claerbout.  »Vues de l’esprit » interroge l’invisible… fantôme, à la Société libre d’émulation & cercle des beaux-arts, dans une petite tour digne d’un château hanté, là, quelques tirages de Pol Pierart. Une manière d’appréhender la ville à travers ses expositions dans des lieux atypiques et assez proches géographiquement.

4 Histoires… de familles s’inscrit dans le Off de la Biennale Internationale de la Photographie  2014, sur la thématique « image et croyance » dont les expositions se déploient dans le centre historique. Elle se poursuit et se termine le 10 mai 2014…