Le Baiser du Tueur

genre: thriller
année: 1955
durée: 1h05

l'histoire: Davy Gordon, boxeur minable, se retrouve aux prises avec un ponte de la mafia pour lui arracher des griffes la femme qu'il aime.  

la critique de Koamae:

Le Baiser Du Tueur est sorti en 1955, il s'agit du premier film de Stanley Kubrick. Enfin... non, en fait, il s'agit de son deuxième: il y a bien eu, deux ans auparavant, un Fear And Desire tourné pour que dalle, et Kubrick, qui le jugera mauvais, interdira sa commercialisation. Avec le temps, il finira par renier également le film dont nous allons parler maintenant, mais le laissera quand même en liberté commerciale... Considérons donc Le Baiser Du Tueur comme le premier 'vrai' film de Kubrick. Tourné en noir et blanc pour 50 000 dollars, il s'agit, officiellement, d'un long-métrage, mais de peu: en effet, il ne dure que 1h07 exactement; c'est-à-dire pas longtemps pour un film.
Mais, en quelque sorte, heureusement: cela permet de ne pas trop user le scénario, qui est franchement de base, classique. Par ce côté-là, on peut s'imaginer un film moyen, voire médiocre. Et pourtant, pour des raisons que nous expliquerons, ce n'est franchement pas le cas. Mais intéressons-nous d'abord, ça sera fait, au scénario.

Comme vous allez pouvoir le constater, il tient sur un timbre-poste. Cela part directement de l'une des passions de Kubrick, la boxe. Ici, on nous présente Davey, qui va jouer un match important. Mais le grand soir arrive, et Davey, fatigué, perd le match. En rentrant dans son appartement, il aperçoit Gloria, une voisine, en train de se faire malmener par un homme plus vieux qu'elle, un certain Vincent, qui s'avère être son patron. Davey vient à son secours, fait sortir Vincent et sympathise avec Gloria. Peu à peu, les deux, au fil de leurs rencontres, vont tomber amoureux.
Afin de partir avec Davey, Gloria quitte son travail (dans un dancing). Mais Vincent Rapallo est amoureux de Gloria, et va donc chercher à faire disparaître Davey de la circulation... Commence alors une série d'embrouilles plus ou moins mafieuses, Gloria se fait enlever pendant que les hommes de main de Rapallo cherchent à prendre Davey... L'histoire se terminera dans un local de mannequins, Davey luttant contre les hommes de main afin de pouvoir sauver Gloria.

Vous m'aurez compris, si ce film brille, ce n'est surtout pas pour son scénario... Mais outre ce fait, Le Baiser Du Tueur a des qualités esthétiques indéniables. Kubrick n'est peut-être pas encore très expérimenté, mais il a tout du futur génie de la caméra. Les plans sont souvent sublimes, et donnent une envergure au film. Certaines scènes sont rendues grandioses, comme la scène finale dans l'entrepôt de mannequins, qui a influencé d'autres films. En bref, ce film court mérite d'être vu, surtout si on est un fan de Kubrick. Ce n'est pas une réussite exceptionnelle, victime d'un scénario trop simpliste et cousu d'avance, ainsi que de quelques longueurs (malgré la courte durée de la chose).
Mais il reste absolument attachant, de par ses personnages et sa qualité photographique. Les deux choses que je viens de citer font que je le préfère à son successeur, le pourtant plus maîtrisé L'Ultime Razzia.

note: 15/20

critique disponible sur Le ciné de Koa: http://lecinedekoa.canalblog.com/

Koamae, également auteur sur ce blog, m'a permis de transférer sa chronique ici. Un grand merci à lui !