Texte de la conférence sur les moulins qui sera donnée à la MPT George Sand, à Montpellier, le 22 Mai 2014, à 15 h 30.
Chapitre I
En guise de mise en situation.
L’arrivée de l’Homme moderne, en Europe, est estimée s'être produite il y a environ 40.000 ans au cours de la dernière époque du Paléolithique et est caractérisée par le développement de nouvelles techniques telles que les lames retouchées, les grattoirs, les burins, les pointes de projectiles, les outils en os et en bois animal, les harpons, les propulseur, etc., le développement et l'explosion de l'art pariétal tel celui des grottes Chauvet, Cosquer, d'Altamira, de Lascaux..., et du mobilier dont le plus bel exemple en sont les « Vénus » gravettiennes de nouvelles techniques qui ont été codifiées successivement en Châtelperronien, Aurignacien, Gravettien, Protomagdalénien, Solutréen, Badegoulien, Magdalénien, Épigravettien. Cette première « révolution industrielle » se situe entre 35.000 et 10.000 ans avant notre ère et correspond à la deuxième moitié de la période de léger réchauffement climatique interpléniglaciaire qui s'est produite durant la glaciation de Würn.
L'homme que nous dénommons « Homme de Cro-Magnon » et aussi « Homo-sapiens-sapiens », - l'homme qui sait qui sait -, est venu de Sibérie ce qui correspond, depuis l'Oural à l'Océan Pacifique et de l'Océan Arctique aux frontières du Kazakhstan, de la Mongolie et de la Chine, à la Russie asiatique. Il a profité de cette amélioration temporaire du climat pour coloniser l'Europe. Accompagné de chiens domestiqués qui lui confèrent un avantage pour la chasse, il cohabite avec l'Homme de Néandertal jusqu'à son extinction, vers 28.000 ans avant le présent, de celui-ci, qui est attestée en France, en Italie et en Espagne?
Pour l'image populaire, jusqu'à la fin du Paléolithique que les scientifiques estiment s'être achevé il y a environ 12.000 ans, ce qui coïncide avec la fin de la glaciation de Würn et le début de notre interglaciaire actuel, aussi appelé Holocène, les hommes sont vêtus de peaux de bêtes et s'alimentent en pratiquant la chasse, le charognage et la cueillette des plantes et des fruits. Ce sont des « cueilleurs-chasseurs » nomades qui suivent les mouvements de la faune chassée. Ils établissent des campements temporaires en fonction de leur zone de chasse et des saisons.
En réalité, à partir de 20.000 ans avant notre ère, les effets de la glaciation commencent à s'estomper dans tout l'Ouest européen, en Afrique du Nord et en Asie du Sud-Est. En trois ou quatre milliers d'années, et non pas uniquement dans le Croissant Fertile, - les régions de Mésopotamie et du Levant au Proche-Orient Moyen-Orient, comprenant les territoires des États actuels du Liban, de Chypre, du Koweït, d'Israël, de Palestine ainsi que des parties de la Jordanie, de la Syrie, de l'Irak, de l'Iran, de l'Égypte et le sud-est de la Turquie. - mais dans plus de 20 régions se situant dans cette zone beaucoup plus tempérée, aux terres libres de toute glace et moins sujette au sol gelé, l'homme va passer du statut de prédateur à celui de producteur. Ainsi, à partir de 17.000 ans avant Jésus Christ, il va s'essayer à dominer la nature et à la transformer pour mieux l'utiliser.
Petit à petit, l'homme se sédentarise. Il développe, alors, l'agriculture, domestique de plus en plus d'animaux tels les moutons, les porcs, les hipparions, - ou ancêtres des chevaux qui avaient une hauteur moyenne de 1,4 mètre au garrot et qui ont connu une grande réussite -, les vaches, les chèvres..., fabrique de nouveaux outils et des armes de jet, tisse les premiers vêtements avec des fibres de lin, de chanvre, des poils d'animaux et de la laine d'ovins, cultive les céréales comme l'engrain ou petit épeautre, l'égilope, l'amidonnier, l'épautre, le quinoa, le sorgho, le millet, la folle avoine, le seigle, le sarrazin, le triticale, le riz, le sésame..., ainsi que les légumineuses telles les lentilles, les fèves, les pois... qui poussaient à profusion et les astéracées comme les chardons, les artichauts, les cirses, le panicaut... Enfin, l'homme protohistorique, - ou histoire de l'homme avant l'invention de l'écriture -, réalise les premiers croisements afin d'améliorer les semence, - le blé provenant d'un croisement entre l'engrain et l'égilope -, et initialise les prémices de l'irrigation.