Photographe et designer industriel Mexicain, Gustavo Montiel Klint est un artiste contemporain incontournable. Le caractère et l’ambiance particulière de ses créations,qui sont à la fois sombres et lumineuses lui ont permis de se différencier.
Ainsi, ses oeuvres sont présentes à travers le monde. On peut citer entre autre le célèbre Museo de Arte Contemporáneo de Huesca( Espagne) ou bien el Museo del Carmen (Mexique)
Le photographe à répondu à nos questions lors d’une interview faites en Avril 2013…
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je suis Gerardo Montiel Klint, un consommateur compulsif d’images: peintures, cinéma, romans, livres graphiques, et de photo principalement. C’est indispensable pour moi de connaitre le monde à travers les images. Toute ma vie est en relation avec la photo, du moment où je me réveille jusqu’à ce que je m’endorme. Je me considère comme une personne très visuelle, qui parle peu mais qui voit beaucoup.
D’où tu viens ?
Je suis nais au Mexique en 1968, ou je vie actuellement. Ma mère est décédée quand j’avais 9 ans et mon père (psychiatre) nous a élevés avec mon petit frère qui venait de naître. Il est maintenant photographe également.
Quand as-tu décidé de faire de l’art ?
A partir de la crise économique de 1994 dans mon pays, je suis resté sans travail comme Designer industriel… ce fut à ce moment donné que je décidai de commencer quelque chose de nouveau. Quitte à recommencer, je préférais faire quelque chose qui me passionnait réellement et auquel je ne pouvais dédier que peu de temps auparavant à cause de ma profession. C’est ainsi j’ai décidé de me dédier à la photographie d’auteur. C’est avec la photographie que j’ai résolu mes préoccupations les plus profondes et philosophiques, maintenant je me sens plus proche de moi-même.
Comment décris-tu ton travail ?
On dit de la photographie que c’est la capture de la lumière, métaphoriquement ce qui m’intéresse moi c’est de capturer l’ombre. En d’autres mots, ce qui m’intéresse c’est tous ce qui est occulte dans l’inconscient et moi j’essaie de communiquer avec l’inconscient du spectateur. Cela nécessite de projeter mes prises, c’est à dire rien de ce que je photographie se trouve en face de l’appareil jusqu’à ce que je réorganise, dirige, sélectionne etc. C’est une manière de parler de la réalité à partir de la fiction, du symbolisme et de la métaphore. C’est à moi de comprendre ce que je fais de la photographie. Je pourrais le résumer comme la mise en scène narrative de la psychologie.
Quel série ou projet voudrais-tu nous présenter ?
Je vais présenter « Primeros Apuntes » pour une théorie sur l’enfer, c’est une série qui a commencé en 2009 et sur laquelle je continue à travailler. Il semblerait que la vie se révèle seulement à partir de la fissure : l’acte manqué. Des traces de colère, de douleur, de torture, de désespoir et de désirs : cela nous a donné une fois la vie et l’équilibre mystique. S’enfoncer dans un voyage métaphysique en suivant un sentier indélébile vers le Mexique le plus profond est le prétexte pour développer cette série.
Que penses-tu de l’art contemporain d’Amérique Latine ?
Parfois je le sens atomisant, les crises de tout type d’Amérique latine ont été un grand moteur de création, mais en même temps, cela n’a donné ni analyses ni publications systématiques comme j’aurai aimé le voir. Dans le monde de la photographie, les albums photos commencent à exister de plus en plus, mais ceux des auteurs les plus significatifs ne sont pas forcément visibles, seulement ceux qui sont rentables économiquement parlant pour les galeries et les éditeurs.
Peux-tu nous dire lesquels de tes artistes favoris viennent d’Amérique Latine ?
Davida Alfaro Siqueiros est peut être ma plus grande influence… La peinture mexicaine est très significative pour moi : German Gedovius, Petronilo Monroy, José María Velasco, Enrique Guzmán, José Juárez, Jorge Camarena, Arturo Rivera, José Clemente Orozco, Armando Romero, Marcos Castro, Alberto Castro Leñero, Sergio Garval, m’ont fasciné pendant mes études. En photo : Maya Goded, Ana Casas, Marco Antonio Pacheco, Graciela Iturbide, Manuel Alvárez Bravo, Óscar Muñoz, Lena Szankay, Cassio Vasconcellos, Marcos Lopéz, Luis Molina Pantin, Javier Silva Meinel, Milagros de la Torre, Teresa Margolles. Cela m’émeut beaucoup ce que ces artistes provoquent dans la nouvelle génération au Mexique.
Et ta chanson préférée d’Amérique latine ?
Cucurrucucú Paloma
Où vies-tu actuellement ?
Dans la ville de Mexico
Qu’est-ce qu’il te plait dans cette ville ?
Il est impossible de tout connaitre, il y a toujours des surprises à découvrir. C’est une ville toujours étonnante.
Un site web ?
www.gerardomontielklint.com
Une page Facebook ?
Votre prochaine exposition ?
Fin 2013, peut être début 2014, c’est une exposition individuelle dans la ville de mexico avec la série Primeros Apuntes pour une théorie de l’enfer.