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Un dressage de chien très particulier

Publié le 02 mai 2014 par Dubruel

UNE VENDETTA (d'après Maupassant)

Près de Bonifacio, la veuve Baranis

Habitait avec Antoine, son dernier fils

Et son gros chien-berger Sémillant.

À la suite d’un différend,

Antoine fut assassiné par Ravoleti.

Quand la vieille mère

Reçut le corps de son petit

Que des passants lui rapportèrent,

Elle demeura à le regarder

Puis, levant sa main ridée,

Promit la vendetta :

« Tu seras vengé, mon garçon, va ! »

Une nuit, la mère conçut l’idée

De sa vengeance. Au jour levé,

Elle porta de l’eau à son chien

Mais rien de plus, ni soupe ni pain.

Le lendemain, Sémillant

N’eut de nouveau rien à manger.

La bête furieuse, le poil hérissé

Tirait sur sa chaîne éperdument.

Le jour suivant,

Avec de vieux vêtements,

La veuve confectionna

Un mannequin bourré de paille.

Autour du cou de l’épouvantail,

Elle lui ficela

Un gros morceau de boudin

Et l’attacha

Au portail de son jardin.

Puis la vieille déchaîna Sémillant

Qui, sans discernement,

Se jeta sur sa proie, la déchira,

S’acharna et la dévora.

Ensuite, la veuve alla le renchaîner.

Pendant trois jours, elle le fit jeuner

Puis jugeant que ce cruel entrainement

Était suffisant,

Elle se rendit chez l’assassin

En compagnie de son chien.

Elle acheta en chemin,

Un morceau de boudin.

Et le fit sentir à Sémillant pour l’énerver.

Dès qu’elle fut arrivée,

Elle lâcha le chien sur Ravoleti, en hurlant :

-« Va, dévore, dévore ! »

Le chien s’élança.

Ravoleti s’écroula.

L’animal lui fouilla le corps,

Arracha la chair par lambeaux.

Le sang coulait à flots.

Ravoleti se tordit de douleur un instant,

Puis expira.

Avec son fidèle Sémillant,

La veuve Baranis, apaisée, rentra.


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