Deux parutions récentes pour Pierre Dhainaut. Voici des extraits de De jour comme de nuit, un entretien précédé de deux poèmes paru Au Bateau Fantôme et de Progrès d’une éclaircie, suivi de Largesses de l’air, paru chez Faï Fioc.
Ce ne sont pas des rafales de pluie contre la vitre
ou le mugissement de la corne de brume ou par secousses
de rue en rue l’invasion des mouettes
qui rappellent à l’ordre : toute chambre est froide
et toute nuit celle où nous avons veillé un mort,
le corps, dès qu’il se couche, en a pris la raideur,
les mains embarrassées se pressent, se crispent,
sur la poitrine et pèsent, et puis s’étonnent,
pourquoi le cœur persiste-t-il à battre ? Elles guettent
le moment où il s’arrêtera. Ce bruit est tout à tour
très proche, lointain, une question ne nous rendra
ni l’air ni l’espérance.
Pierre Dhainaut et Mathieu Hilfiger, De jour comme de nuit, un entretien précédé de deux poèmes, Au Bateau Fantôme, 2014, p. 9.
•
Les bourgeons qui éclatent
quel bruit feraient-ils
si nous écoutions davantage ?
Premier vol des mouches
nous lisons les augures,
nous aimons le présent.
Oiseaux de mer hors de portée,
leurs cris nous habitent,
avec eux la lumière.
○
Saison des arcs-en-ciel,
marcher sous l’averse,
laver les yeux, boire à la source.
Que chante un merle
il ne se cache pas
sur la cime en fête.
La vue, la vue sans entrave
aide à s’épanouir
une haie d’aubépine.
Pierre Dhainaut, Progrès d’une éclaircie, suivi de Largesses de l’air, Faï Fioc, 2014, pp. 38-39
Pierre Dhainaut dans Poezibao :
biobibliographie, levées d’empreintes (parution), sur le vif prodigue(parution), extraits 1, ext. 2, notes poésie, note création, Vocation de l’esquisse (S. Fabre G), notes 3,[notes sur la création],