Zipaquirá se situe à 2 heures de bus de Bogotá.
Ce village ne serait pas si célèbre en Colombie sans son attraction phare : la cathédrale de sel.Cette cathédrale souterraine est construite dans des anciennes excavations de mines de sel sur la montagne d’Halite.
Les indiens Muisca à l’époque pré-colombienne utilisaient déjà cette montagne pour extraire le sel.
La construction de cette cathédrale débute en 1932 lorsque quelques mineurs construisent une petite chapelle pour prier. Ce n’est qu’en 1954 que le projet d’une cathédrale prend forme et donne naissance à une première cathédrale souterraine.
En 1991, l’institut de l’investissement industriel avec la concession Saline et la société colombienne d’architectes décident de construire une nouvelle cathédrale : plus grande, plus ambitieuse.
Le projet de 1991 est démesuré. La cathédrale prend des dimensions colossales.
La cathédral de sel regorge de coins commerciaux : restaurants, souvenirs mais aussi (des) attractions comme un salle de cinéma 3D pour promouvoir l’extraction et l’exploitation du sel.
Aujourd’hui encore, la mine est en activité sous les pieds des visiteurs : plus profonde, plus grande. Ces excavations peuvent accueillir 8 Boeing selon les prospectus vantant l’exploitation. Bien-sûr elles ne sont pas ouvertes au public.
La visite de la cathédrale, or l’aspect spirituel, donne un goût amer. Celui d’une promotion de l’exploitation du sel de manière industrielle en justifiant cette exploitation sans raison par un caractère historique plus ou moins véritable. De plus, l’ultime forme d’extraction mise en avant fait froid dans le dos : la fracturation hydraulique. Celle là même qui fait débat en ce moment pour l’extraction du gaz de schiste en France.
La montagne deviendra-t-elle un gruyère à cause de ces extractions mettant dès lors en péril la chapelle où priaient les mineurs pour leurs collègues disparus ainsi que les paysages où les indiens Muisca exploitaient le sel ?
Tout ça pour toujours plus de sel, plus vite ?
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