Mobilisation contre les enlévements de Boko Haram

Publié le 02 mai 2014 par Juval @valerieCG

Rescue Our Girls

"Lundi, cela fera trois semaines que le groupe de militants nigérians Boko Haram a kidnappé 191 adolescentes et les retient dans la forêt de Sambisa en toute impunité. On est sans aucune nouvelle des jeunes filles, âgées pour la plupart de 16 à 18 ans, depuis le 14 avril.Ce soir-là, la veille de leur examen final à la Government Girls Secondary School de la ville de Chibok, au nord-est du Nigeria, elles ont été réveillées par le bruit d’hommes armés qui défonçaient les fenêtres et mettaient le feu à leurs salles de classe.

En quelques heures, 234 d’entre elles avaient été entassées dans des camions et emmenées dans la jungle. 43 ont réussi à s’échapper. Certaines ont sauté des camions du convoi, qui roulait lentement, d’autres se sont enfuies en atteignant la forêt.

Le sort de leurs camarades demeure un mystère. Chaque jour qui passe augmente la probabilité que les adolescentes aient été violées, peut-être tuées, en captivité. Compte tenu de la signification du nom du groupe Boko Haram, «interdiction de l’éducation occidentale,» et de leur objectif d’éradiquer toute laïcité dans le nord du Nigeria largement musulman, il n’est pas tellement étonnant que le groupe ait l’habitude d’enfermer des enfants dans des écoles avant d’y mettre le feu.

A ce jour, il s’agit de leur plus grand enlèvement de masse. Les lycéennes ont été emmenées dans la jungle pour servir d’esclaves sexuelles, mais leur enlèvement dépasse la volonté de trouver «des cuisinières et des épouses.» Pour Boko Haram, il s’agit de démanteler la fragile société existante en attaquant ses institutions essentielles: les écoles.

Boko Haram, qui vise les enfants, est l’organisation terroriste la plus haineuse qu’on puisse imaginer. Depuis ses débuts en 2002, l’agressivité de ses militants n’a fait que croître. Boko Haram s’oppose à l’éducation occidentale parce que selon ses membres, celle-ci représente une menace pour la pureté de la société islamique multi-centenaire du nord du Nigeria. Les atrocités qu’ils commettent masquent des griefs légitimes partagés par la majorité des 177 millions d’habitants du pays.

Malgré la grande richesse pétrolière du Nigeria, ses citoyens ne bénéficient que de très peu de services publics de base, comme l’éducation. La plupart des écoles publiques sont payantes et seuls ceux qui ont les moyens peuvent s’y inscrire. L’éducation est autant un symbole de l’espoir d’un avenir prospère qu’un moyen pratique pour y parvenir. Ces institutions deviennent des cibles faciles pour des bandes de jeunes hommes sans foi ni loi comme les membres de Boko Haram.

Les tactiques de Boko Haram n’ont rien de nouvelles. Les talibans aussi visent les écoles de filles. Et les échos ailleurs en Afrique sont tout aussi inquiétants. En 1996, Joseph Kony, fondateur de l’Armée de résistance du seigneur qui a depuis été inculpé par la Cour pénale internationale pour crimes contre l’humanité, a enlevé 139 écolières dans leurs dortoirs du St. Mary’s College dans le nord de l’Ouganda. Une nonne, sœur Rachele Fassera, a suivi les filles dans la forêt et réussi à négocier leur libération, à l’exception de 30 d’entre elles.

Dix-huit ans plus tard, Kony, qui a kidnappé 30.000 enfants en vingt ans, court toujours. Malgré les renforts américains envoyés sous la forme de forces spéciales venues aider les soldats africains à le traquer, Kony est toujours quelque part entre la République Centrafricaine et le Soudan, dans une région de la taille de la Californie, accompagné d’environ 250 partisans qui étaient, à l’origine, ses victimes. Enlevés à leurs foyers lorsqu’ils étaient enfants, eux aussi furent violés et forcés de tuer des membres de leur famille et d’autres enfants.

Paradoxalement, beaucoup des jeunes membres de Boko Haram sont aussi des victimes. Ils attaquent le genre d’écoles auxquelles ils n’ont jamais eu l’occasion d’aller. Les rangs toujours croissants de Boko Haram regorgent de garçons et de jeunes hommes qui ont été scolarisés dans des écoles pour almajirai, des madrasas d’Afrique occidentales."

Source : SLATE
 

Devant le silence de la communauté internationale, devant le silence complice de nos médias, ne laissons pas disparaître les femmes enlevées par Boko Haram.

Rassemblons nous devant l'ambassade du Nigeria le lundi 5 mai à 19h, pour exiger du gouvernement nigérian et de la communauté internationale la mobilisation des moyens nécessaires à leur sauvetage et à leur retour dans leurs familles.

Partout dans le monde, d'autres pays s'unissent à notre mobilisation (USA, Canada, Afrique du Sud, Angleterre), des milliers de femmes s'insurgent contre le silence qui entoure la disparition de leurs sœurs.

Ne laissons plus le silence gagner. Battons nous contre les violences faites aux femmes, en France comme au Nigeria.

Les manifestants des rassemblements à travers le monde ont choisi la couleur rouge.

Venez si vous le pouvez avec la tête couverte en rouge, ou avec un vêtement rouge.

Ambassade du Nigéria 173 Avenue Victor Hugo, 75116 Event Facebook