Ces hydrates de carbone fermentescibles, ou leur produit, l’acétate de cellulose, testés ici avec succès sur des souris, restent à tester chez l’Homme. Reste également à trouver une formulation riche en hydrates de carbone fermentescibles, sûre et acceptable car en trop grande quantité, ils peuvent entrainer la diarrhée, des ballonnements, des douleurs intestinales et des flatulences. Cependant, la piste, décrite dans la revue Nature Communications semble très prometteuse.
Les chercheurs se sont également intéressés à l’effet sur le contrôle de l’appétit du principal produit de la fermentation des glucides fermentescibles dans le côlon, l’acide gras à chaîne courte acétate, l’ont marqué avec un composé radioactif pour visualiser par PET scan sa distribution dans le corps, dans le sang et le côlon. Ils ont ensuite évalué l’effet de l’acétate sur l’apport alimentaire et les connexions neuronales en en injectant à des souris.
Les chercheurs constatent que,
· les souris ayant reçu le supplément d’inuline prennent moins de poids et consomment moins de nourriture que les souris ayant reçu la cellulose ;
· les souris nourries avec un régime supplémenté en inuline présentent des niveaux d’acides gras à chaîne courte, en particulier d’acétate, plus élevés dans le côlon.
· Lorsqu’ils étudient leurs cerveaux, ils constatent des modifications dans des zones et des réseaux impliqués dans la suppression de l’appétit.
En cas d’injection d’acétate,
· l’acétate est présent dans le foie, le cœur et le cerveau,
· les souris se nourrissent moins,
· la production de neuropeptides qui favorisent la suppression de l’appétit est modifiée,
· l’activation dans le noyau arqué de l’hypothalamus est augmentée,
· enfin les enzymes métaboliques sont plus fortement activées.
Les chercheurs décrivent ainsi un mécanisme de suppression ou de réduction de l’appétit, sous l’effet des glucides fermentescibles et de l’acétate. Des résultats qui devront encore être vérifiés chez l’Homme et, à supposer qu’ils soient confirmés, il restera encore à préciser la formulation d’hydrate de carbone acceptable par le système digestif. Cependant, étant donnée l’importance de l’épidémie d’obésité, la piste, prometteuse, mérite d’être poursuivie.
Rappelons enfin que le méthyle de cellulose alimentaire a également déjà démontré un effet favorisant la satiété et que son utilisation a déjà été évoquée pour réduire l’appétit, sous forme d’additif alimentaire.
Source:Nature Communications April 29 2014doi:10.1038/ncomms4611The short-chain fatty acid acetate reduces appetite via a central homeostatic mechanism (Vignette NHS)