Genre: comédie musicale, fantastique (interdit aux -12 ans)
Année: 1975
Durée: 1h36
L'histoire: Brad et Janet, deux jeunes fiancés, décident de rendre visite à leur mentor et ami, le Professeur Scott. Sur la route, par une nuit d'orage, ils sont victimes d'une crevaison et trouvent refuge dans un vieux manoir isolé. Ils tombent au beau milieu d'une cérémonie au cours de laquelle, l'excentrique Docteur Frank N Furter, est en train de mettre au point l'oeuvre de sa vie: la création de l'homme idéal.
La critique d'Inthemoodforgore:
Si l'appellation de "culte" tellement galvaudée de nos jours, devait s'appliquer à un film, un seul, nul doute que ce serait pour The Rocky Horror Picture Show. Un délire absolument irrésistible signé Jim Sharman. Même si l'on ne goûte que très modérément aux comédies musicales, il est quasiment impossible de ne pas se laisser emporter par ce tourbillon de pure folie qu'est The Rocky Horror Picture Show. Le film se présente comme un hommage tordu et ravageur aux classiques de l'horreur et de la science fiction, assaisonné d'une sauce pop rock frénétique.
Les acteurs chantent et dansent dans des décors de carton pâte avec un tel enthousiasme qu'il est difficile au spectateur de ne pas adhérer au spectacle. Oui, The Rocky Horror Picture Show, c'est totalement cinglé, ça part dans tous les sens, c'est kitsch à un point inimaginable, c'est bourré de défauts et pour cela que ce film est génial.
Porté par un Tim Curry sensationnel, le casting comprend Susan Susarandon, Barry Bostwick, Richard O'Brien (créateur de l'oeuvre originelle) et Metloaf. Attention spoilers: Lors du mariage de leurs meilleurs amis, Brad et Janet décident de se fiancer. Ils choisissent d'annoncer la nouvelle au Professeur Scott, grâce à qui ils se sont rencontrés.
Mais alors qu'ils roulent en pleine nuit sur une route perdue, ils sont victimes d'une crevaison. Trempé sous l'orage, le couple va chercher du secours dans un vieux manoir isolé où l'acueille Riff Raff, un serviteur bossu et inquiétant, en même temps qu'une kyrielle d'invités tous plus étranges les uns que les autres. Brad et Janet ignorent qu'ils viennent d'interrompre la réunion annuelle des Transylvaniens dont le chef n'est autre que le maître des lieux, l'excentrique Docteur Frank N Furter.
Celui ci les reçoit affublé de bas résilles et talons aiguilles. Ainsi vêtu, il prie le jeune couple d'assister à sa plus grande expérience: la création d'un homme idéal nommé Rocky qui pourra pleinement satisfaire ses besoins sexuels. Cependant, durant la séance, Eddie un ancien amant du docteur, fait irruption sur une moto afin d'empêcher l'expérience. Furter le tue à coup de piolet et poursuit tranquillement la cérémonie. Tout d'abord horrifiés, Brad et Janet acceptent de passer la nuit au château.
Hélas pour eux, ils seront tour à tour "honorés" par le Docteur Furter, celui ci se faisant passer pour Brad quand il fait l'amour à Janet et pour Janet alors qu'il est dans le lit de Brad.... De son côté, Riff Raff, le serviteur diabolique, pousse Rocky à se libérer de ses liens. Pendant ce temps Janet découvre l'infidélité de Brad et se venge en faisant découvrir à Rocky, la joie des plaisirs charnels.
Ils seront démasqués par le groupe lancé à leur recherche, auquel s'est ajouté le Professeur Scott, ennemi juré de Frank N Furter, et accessoirement, oncle du défunt motard Eddie. Les hôtes sont alors tous conviés à un repas qui tourne à l'effroi lorsqu'ils s'aperçoivent qu'ils sont en train de déguster les restes d'Eddie. Grâce à un transducteur sonique, Furter empêche les convives de s'enfuir, les change en statues de pierre puis leur redonne vie afin qu'ils participent, avec lui, il un show sexy. Le spectacle sera interrompu par Riff Raff qui tuera le Docteur Furter en lui reprochant ses moeurs pour le moins scandaleuses. Brad, Janet et le Professeur Scott s'enfuiront du château qui s'avérait être un vaisseau spatial...
Flashy, burlesque, extravagante, cette comédie musicale est un joyeux bordel où l'histoire farfelue n'est prétexte qu'à une succession de chorégraphies survoltées. Et il faut bien l'avouer, les acteurs sont au diapason. Tim Curry en drag queen nymphomane est absolument incroyable et délivre sans conteste la meilleure prestation de sa carrière.
Susan Sarandon, toute mignonne et bien timide au début, se déchaîne complètement par la suite. Quant à Metloaf, dans un rôle secondaire, il est hilarant en motard sévèrement testostéroné. Bref, tout ce petit monde s'amuse et nous communique sans peine son euphorie.
Mais en premier lieu, The Rocky Horror Picture Show se veut être un vibrant hommage aux classiques (et même aux séries B) de l'horreur et de la science fiction. Le film de Sharman accumule volontairement les clichés du genre: panne de voiture, nuit d'orage, château isolé, serviteur cadavérique, maître de maison fou etc. Bien sûr, les références à Frankenstein et Dracula sont les plus évidentes mais lors du générique (absolument génial) chanté par des lèvres rouges émergeant du noir, sont aussi cités les noms de Michael Rennie (Le jour où la terre s'arrêta), Claude Rains (L'homme invisible) et Fay Wray (King Kong). The Rocky Horror Picture Show, c'est aussi un hymne à la tolérance et à la recherche du plaisir sous toutes ses formes. Nous sommes en pleine période de libération sexuelle et le film se complaît dans une ambiance érotique à tous les étages.
Les chorégraphies sont, sur ce point, révélatrices et participent grandement à la sympathie qui se dégage de cette oeuvre. La musique n'est pas en reste. Les morceaux sont délicieusement vintage, estampillés d'un son pop rock pur seventies qui donne envie de se trémousser devant son écran.
Membre du très fermé "Club" des Midnight Movies, The Rocky Horror Picture Show est resté à l'affiche pendant plus de trente cinq ans dans certains cinémas américains et en France, encore aujourd'hui, des soirées délirantes sont régulièrement organisées autour du film. Bref, je n'ai pas de conseil à vous donner, mais si vous ne deviez voir qu'une seule comédie musicale dans votre vie, jetez vous sur ce film, vous ne le regretterez pas. Totalement kitsch, totalement barré, totalement culte !
Note: 17,5/20
The Rocky Horror Picture Show - Bande annonce. par desalpages