SIDA : seconde étape vers un vaccin" border="0" title="SANTÉ > SIDA : seconde étape vers un vaccin" />
Mis au point par une équipe française, un vaccin thérapeutique contre le sida a été testé à Marseille / ©Reuters
Pour la première fois, un vaccin contre le VIH va rentrer en phase II de test. Il a été mis au point par une entreprise française.C'est une première mondiale : un vaccin thérapeutique contre le VIH, développé par la société française Biosantech, est actuellement en protocole d’essai clinique en phase II au Centre d’Investigation Clinique de la Conception de l'Hôpital de l’Assistance Publique de Marseille. Ce vaccin thérapeutique est le seul à avoir eu l’autorisation de passer en phase II selon le protocole autorisé par l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM), aucune toxicité n’ayant été observée.
Ce vaccin cible la protéine Tat, permettant au virus d’activer sa multiplication et qui lorsqu’elle est secrétée agit comme une toxine qui dérégule le système immunitaire et tue des cellules du système immunitaire. Concrètement, la vaccination de patients séropositifs aiderait leur système immunitaire à reconnaître les variants de la protéine Tat présents dans le sang. Leur neutralisation permettrait la restauration de l'immunité cellulaire et l'élimination des cellules infectées par le VIH. La diminution des cellules infectées devrait avoir pour conséquence la stabilisation de la virémie chez les patients, sans avoir besoin de trithérapie.
En 2006, un essai avait montré que la vaccination avec la protéine Tat éliminait 100% du virus dans les cellules réservoirs chez l’animal. Or selon une étude cofinancée par l’Agence Nationale de Recherche sur le SIDA (ANRS) et le Sidaction, le contrôle du virus dans les cellules réservoirs est une étape indispensable pour l’éradication du virus. Les thérapies actuelles, malgré l’avancée qu’elles représentent pour les malades ne contrôlent pas le virus dans ces sites réservoirs.
En 2013, malgré les avancées des nouveaux traitements plus efficaces avec moins d'effets secondaires, on compte encore à ce jour 7 500 nouvelles contaminations quotidiennes et 8 000 décès par jour au niveau mondial.
PHASE I. "Commencé en Avril 2013, l’essai de notre vaccin thérapeutique en phase I a été un succès total puisqu’aucun effet indésirable lié au vaccin n’a été constaté sur les 48 patients séropositifs qui, à ce jour, ont été tous inclus dans l’essai", explique la société Biosantech dans un communiqué.
PHASE II. L’objectif de cette phase est de vérifier sur un plus grand nombre de patients (80), l’absence d’effets indésirables, la production d’anticorps anti-Tat et une virémie indétectable après 2 mois d’arrêt de trithérapie.
Biosantech espère pouvoir disposer des résultats intermédiaires très prochainement et faire le point sur les avantages apportés aux patients par un vaccin ou un traitement antiviral à partir de Tat.Si 30 % des patients produisent des anticorps anti-Tat et que 30 % d'entre eux maintiennent une virémie indétectable (inférieure à 40 copies/millimètres) après deux mois d'arrêt de trithérapie, la société française testera le vaccin selon les normes définies par ONU SIDA. Elle comparera alors le traitement soit à un placebo, soit à un traitement de référence importante. Ensuite viendraient les phases d’Autorisation de Mise sur le Marché, de vente de Licence de distribution, et de vente du vaccin dans les différents pays sur tous les continents par l’intermédiaire de réseaux des Laboratoires Pharmaceutiques. Biosantechaurait prévu un prix de vente déjà équitable, en fonction du PIB des pays où il sera distribué.FG avec AFP