J'entends partout qu'avec sa tournée « Intime », démarrée au début de 2013 au Théâtre Marigny, Christophe faisait pour la première fois l’expérience d’un concert en solo dans une ambiance « comme à la maison ». Or, je suis bien certain de l'avoir vu chanter en 2009 au théâtre de la Croix Rousse (à l'époque où dirigé par feu Philippe Faure, il osait programmer aussi des chanteurs, pour mon plus grand plaisir) et il était déjà absolument seul sur scène; Je m'en souviens bien car ce concert fut pour gravé dans mon esprit à jamais tant ce moment était absolument magique et que j'ai découvert un Christophe émouvant et vibrant comme je l'avais jamais vu auparavant .
Du coup, même si la promo m'a donc semblé un poil trompeuse, j'ai été ravi de découvrir son album « Intime », enregistré non pas au Théâtre Marigny, mais dans les mythique studios Davout, sur le boulevard du même nom, devant une cinquantaine d’heureux privilégiés.
En marge de son Intime Tour débuté en octobre 2013, Christophe a convié un public restreint au fameux studio Davout à Paris le 16 décembre pour y enregistrer ce très bel album. Un album qui plaira aux fans et aux autres, car il comporte quasiment toutes mes chansons préférères de l'artiste avec une vraie pureté et une belle délicatesse. : "La Dolce Vita" ( qu'est que j'ai pu l'écouter en étant jeune celle là), "J’l’ai pas touchée" », « Comme un interdit », « Le mots bleus », « les Paradis perdus », "Les Marionnettes" que le public reprend en choeur;« Senorita », pour une belle version hispanique à la guitare sèche, « La petite fille du soleil » ( pour une version totalement inédite et splendide à la guitare électrique ).
Christophe, un des artistes les plus mystérieux et insaisissables de la chanson française, ne s'est peut-être jamais autant mis à nu que dans cette tournée et dans cet album.
Voilà en tout cas un opus qui permet de faire un petit bilan de ses 40 ans de carrière, de cet artiste qui a commencé par des chansons assez estampillées "variétoche" ( "Aline", "Ne raccorche pas") pour ensuite virer à l'aube des années 90 dans une pop électro plus élitiste, plus recherchée, reconnue par pas mal de générations de chanteurs actuels ( Raphaël, Julien Doré.).
Dans cet album oh combien "Intime", en choississant d' épurer au maximum les effets et les mélodies, Chritophe utilise sa voix comme du cristallin, et l'ensemble donne un son terriblement envoutant et émouvant.
La preuve avec les deux reprises hors de son repertoire que se permet Monsieur Christophe , une reprise de Georges Brassens avec l'inattendu « La Non-demande en mariage », pas vraiment dans son univers au départ, mais qu'il arrive parfaitement à se reapproprier et rend également un bel hommage à Alain Bashung avec un « Alcaline »( qu'il avait déjà enregistré dans un album hommage à Bashung, ici totalement magique et poignant.
Je vous laisse avec deux extraits, une poignante version au piano de « Lita »
Et une version de l'insumersible " les mots bleus" déjà entendue ici et là mais qui vire ici au véritable instant de grâce.