Le plus célèbre magasin de Londres, connu pour ses rayons et son aménagement raffinés, la qualité de ses produits et de ses services...
L'épopée de Charles Henry Harrod commence dans East End, la banlieue est de Londres, une zone pauvre, peu avant le règne de la reine Victoria. En 1834, il débute comme grossiste en épicerie spécialiste des thés sur Cable Street à Stepney. En 1849, afin de profiter du dynamisme de la future Great Exhibition prévue en 1851 à Hyde Park, il rachète le petit fonds de commerce de Philip Henry Burden, non loin de là, sur Brompton Road une route alors semi-rurale. 1849 sera l'année de naissance des établissements Harrod's, du nom du fondateur, une épicerie employant deux commis et un coursier. En 1861, Charles Digby Harrod succède à son père et modifie le magasin. En1880, Harrods emploie 200 salariés.
Le 6 décembre 1883, le feu réduit en cendres le magasin, mais Charles Digby Harrod réussit à honorer toutes les commandes de fin d'année et, dès l'année suivante, à reconstruire un nouveau bâtiment. Il est plus joli, et un peu plus grand que le précédent et a été construit dans un style Art Nouveau.
La société Harrods est vendue en 1889 à Alfred James Newton, qui en devient le PDG, Charles Digby Harrod prend sa retraite peu de temps après. En 1891, Richard Burbidge, nouveau directeur général, se lance dans une politique d'acquisition et de construction autour de l'existant. Le nombre de salariés est multiplié par dix entre 1889 et 1902 pour atteindre 2000 salariés.
De 1892 à 1912, de lourds travaux de modifications et d'agrandissement donneront au bâtiment pratiquement sa façade définitive. En 1898, Richard Burbidge crée l'évènement en faisant installer un « plan roulant incliné », une première mondiale pour un commerce. Cette invention brevetée par Jesse W. Reno en 1892, utilisée pour la première fois à New York comme attraction en 1896, sera complétée par d'autres brevets et donnera naissance à l'escalier roulant qui ne sera mis au point et commercialisé qu'à partir de 1899 par la société Otis. Les agrandissements successifs permettent de développer de nouvelles activités comme une agence bancaire et immobilière.
En 1914, Harrods ouvre son unique filiale étrangère en Amérique du Sud à Buenos Aires, Argentine. Les liens entre les deux sociétés se distendront rapidement, dès 1920, pour devenir insignifiants en 1963.
Le 24 août 1959, la Scottish & Universal Investments Ltd, une société britannique exploitant plusieurs dizaines de magasins, prend le contrôle de Harrods après une bataille boursière.
En 1985, les frères Al-Fayed prennent le contrôle de la société mère de Harrods. Depuis, la surface de vente a été agrandie incluant les anciennes zones du personnel et de stockage. En 1994, le Harrods est dissocié des autres magasins du groupe, devient la propriété de la famille Al-Fayed au travers de la Harrods-Holding et Mohamed Al-Fayed en devient le PDG.
En 2010, c'est le fonds d'investissement Qatar Holdings qui devient le nouveau propriétaire de Harrods.
Anecdotes
En 1885, Harrods accorde un crédit à Oscar Wilde, faisant face à des difficultés financières. L'écrivain britannique A. A. Milne achète en 1921 à Harrods l'ours en peluche pour son fils qui inspira le personnage de Winnie l'ourson. Afred Hitchcock se faisait livrer des harengs par le magasin alors qu'il résidait à Hollywood.
Le premier titre de « fournisseur royal », encore en vigueur en 2000, a été accordé en 1938 à Harrods par la reine mère pour sa porcelaine, verrerie et ses bibelots. Puis en 1955 par la nouvelle reine Élisabeth II pour son approvisionnement alimentaire et en biens ménagers. Un an plus tard suivant la tendance, le Duc d'Édimbourg lui accorde également le titre de « fournisseur officiel » pour ses vêtements. Plus tard, le Prince de Galles fera de Harrods son fournisseur de vêtement en 1980 et son sellier en 1985.
En janvier 2000, dans les remous faisant suite la disparition, le 30 août 1997, de Lady Di en compagnie de Dodi Al-Fayed (fils du PDG de Harrods), éclate l'annonce du non-renouvellement du titre de fournisseur du Duc d'Edimbourg pour la fin de l'année en cours (au 31 décembre 2000) sous prétexte de « déclin significatif dans la relation commerciale ». En décembre 2000, Mohamed Al-Fayed, le père de Dodi, rompt également tous liens commerciaux avec les autres membres de la famille royale. Il fait enlever toute trace, sur le blason accroché sur la façade du bâtiment, sur les véhicules et sur les enveloppes et papiers à lettre de Harrods des symboles et mentions relatifs à la famille royale.
En 1998, il fait installer un mémorial de 2,40 mètres de haut abritant une sculpture de bronze formant un cadre surmonté d'un oiseau entourant les portraits de son fils et de Lady Di en dessous desquels coule une petite cascade. Devant le tollé suscité par l'annonce de son projet d'installer définitivement un grand mémorial dans le magasin, il conserve l'installation en l'état, gardant son projet pour plus tard. Il le mènera à bien en 2005 avec des statues, portant le nom de « Innocentes victimes », évoquant les vacances du couple sur la Méditerranée.
Des fournitures inhabituelles...
En 1968, Harrods était déjà réputé pour fournir tout ce que voulait un client allant d'un choix de deux cents fromages, un piano de la marque française Érard, un bébé éléphant, des têtes de choux ou de trouver le service requis comme un joueur de cornemuse ou organiser une réception de mille invités par exemple... Par ailleurs, le magasins disposait d'un service export capable d'envoyer aux quatre coins de la planète des produits comme des groseilles en Arabie saoudite ou des fleurs pour un mariage au Nigeria. En 2007, Harrods propose de fournir, en quantité limitée et seulement pour les clients proches, des fruits et des légumes poussant sur son toit. L'activité du potager est visible à partir d'une webcam. Le rayon animalier du magasin est fermé au début de l’année 2014.Visité plusieurs fois.
D'après Wikipédia