The ultimates : super-humains (la collection marvel comics chez hachette)
Publié le 02 mai 2014 par Universcomics
@Josemaniette
La collection super-héroïque de chez Hachette poursuit son bonhomme de chemin avec une quatrième sortie qu'il n'est pas incongru de considérer indispensable. Il s'agit en effet d'Ultimates. La naissance du plus grand groupe de super héros, les Avengers ( ici rebaptisés les Ultimates, donc) est revisitée de manière époustouflante et irrésistible. Entre un Thor mi hippie mi illuminé, un Hank Pym qui tabasse sa femme et la laisse pour morte, dans ce qui est probablement la scène de ménage la plus spectaculaire jamais pensée dans un comic-book (on en fait des choses avec de l'insecticide), ou encore un Tony Stark milliardaire cynique et calculateur, il y a de quoi faire, dans cet album. L'humour coule à flots et les dialogues oscillent continuellement entre le sarcasme génial et le réalisme le plus jouissif. Oubliez Hulk qui du plus profond de sa colère ancestrale, ne parviens qu'à articuler "Hulk méchant, hulk tuer". Avez vous déjà entendu auparavant le géant vert se pourfendre d'un "Hulk va t'arracher ta tête et après il pissera dans ton crâne"? Ou vu Captain America achever un adversaire battu et qui se rend, d'un coup de botte militaire dans le menton? Au départ, la ligne Ultimate avait pour but de permettre à tous ces nouveaux lecteurs, rebutés par des décennies de continuity et qui n'y comprenaient plus grand chose aux élucubrations marvéliennes, de prendre le train en marche et de découvrir un Marvelverse 2.0 un peu plus à la page. En respectant les canons de la modernité, c'est à dire moins de tabous pour ce qui est de la violence, du sexe, de l'irrévérence. Un monde plus jeune, moins guindé, où le super héroïsme et l'angélisme ne font pas bon ménage.
On présentait déjà que Mark Millar avait l'étoffe d'un chef de file des grands scénaristes de l'ère moderne des comics mainstream. On obtient ici une frappante confirmation, avec un récit électrisant qui alterne action pure et humour corrosif. Quand aux dessins de Brian Hitch, ils sont tout simplement le meilleur écrin possible pour ce bijou immanquable : expressifs, puissants, lumineux. Certains reprocheront à l'ensemble un petit coté figé, glacé, mais l'inventivité des cadrages et la profusion de détails rendent tout pinaillage assez vain. Du coup, ce qui frappe le lecteur qui connait la suite, c'est ce sentiment de vide, d'abandon, de gâchis, qui prédomine à la vue de ce qu'est devenu l'univers Ultimate chez Marvel. A force d'avoir hésité entre terrain d'expérimentation pour aventures audacieuses, et vache à lait qu'il faut traire au même rythme que l'univers traditionnel, c'est un étrange hybride qui est né, et qui a perdu peu à peu de sa saveur. Les Ultimates sont un exemple frappant de la situation. Après une première saison exceptionnelle, la seconde fut tout de même un ton en dessous, et la troisième un ratage véritable, confié à un Jeph Loeb venu uniquement toucher le chèque qu'on lui avait promis. Petite conclusion à l'adresse des néophytes : dans cet album vous trouverez la quintessence de ce que peut être l'univers Ultimate. de ce qu'il aurait du être.